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Rétrospective 98

Hôtellerie

Restructuration en profondeur de l'hôtellerie française

Avec la reprise économique, l'industrie hôtelière française attise toujours aussi intensément les appétits des groupes étrangers. Certains opérateurs hexagonaux ont d'ailleurs profité de l'aubaine pour mettre en vente leurs parcs respectifs, acquis parfois à des prix défiant toute concurrence. Les autres, mieux positionnés sur leur marché, consolident leurs positions et cherchent de nouvelles alliances afin d'accélérer leur croissance.

Par Claire Cosson

ARCANTIS LANCE SON PROPRE SITE GDS
Avec plus de 100 établissements, le réseau d'hôtels indépendants développé par Hervé Le Boursicot prend de l'ampleur. A tel point qu'il décide de revoir de fond en comble son système de réservations et lance son propre site GDS. Pour développer l'esprit de chaîne, plusieurs affiliés et le patron de la société lui-même créent en outre un holding afin de constituer un pool d'investisseurs hôteliers. Objectif : acquérir des hôtels, qui arboreront la marque Arcantis bien sûr.

ASTOTEL GRANDIT
Les frères Cachan, propriétaires de la chaîne Astotel, n'en finissent plus de grossir. Après avoir participé en 1997, en association avec des investisseurs américains (dont un fonds de pension), à la reprise des six hôtels parisiens des Legros, ils mettent la main avec les mêmes partenaires sur la société Hôtel Alexander à Paris dans le XVIe arrondissement. Désormais, Astotel gère 15 établissements, soit plus de 1 000 chambres dans la capitale.

B & B VEUT ENTRER AU SECOND MARCHÉ
La chaîne d'hôtellerie économique B & B, fondée par le Breton François Branellec, n'a pas dit son dernier mot. Alors qu'elle a essuyé l'an passé un certain nombre de refus émanant des CDEC, l'enseigne vise toujours et encore les 100 hôtels en l'an 2000. D'autant qu'outre la France, B & B entend essaimer à l'étranger notamment en Allemagne (où elle possède une unité à Ingolstadt), en Espagne, au Portugal et au Benelux. Pour accélérer sa croissance, la société Galaxi, contrôlée à 51 % par Branellec et Albert Cam les - 49 % étant aux mains d'organismes financiers - envisage une introduction au Second Marché courant 1999.

BARRIERE REPREND LE FOUQUET'S
C'est le groupe Lucien Barrière, à travers sa filiale la Société des hôtels et casinos de Deauville (SHCD), qui a été choisi par le tribunal de commerce de Créteil pour reprendre le célèbre restaurant parisien, Le Fouquet's, en redressement judiciaire depuis le 12 décembre 1996. Coût de l'opération : 95 millions de francs.
A noter en 1998 l'arrivée remarquée de Philippe Lazare, ancien directeur adjoint d'Air France, à la direction générale du groupe français.

BEST WESTERN FRANCE CONSOLIDE SES ACQUIS
Après avoir remis sur pied le réseau Best Western dans l'Hexagone, Rodolphe Ermel s'envole vers d'autres cieux (l'Europe) et passe le relais à Jean Arvis. Un changement dans la continuité qui permet à la chaîne, totalisant 168 établissements, de poursuivre ses efforts de commercialisation. La structure commerciale et marketing du réseau se voit en effet renforcée avec l'arrivée de Christian Kalafate, précédemment responsable des grands comptes chez Avis Fleet Service. Elle révise en outre ses brochures, et via Best Western Europe, participe au partenariat consistant à croiser les programmes de fidélisation de la chaîne à ceux d'Eurostar.

DESTINATION PARIS BOIT LA TASSE
La centrale de réservations, créée à l'initiative d'Alain-Philippe Feutré, pour les hôteliers parisiens met la clef sous la porte. Malgré des tests positifs sur différentes exploitations, la société ayant accumulé bon nombre de dettes, les actionnaires principaux (AIG et Gras Savoye), refusent de remettre au pot. Le rêve s'envole en fumée...

CONCORDE SIGNE AVEC TOKYU
Le groupe français Concorde, filiale de la Société du Louvre, conclut un accord commercial avec le Japonais Tokyu Hotel Chain. L'objectif de ce rapprochement vise en particulier à associer rapprocher le système de réservations des deux signataires.


Concorde signe un accord commercial avec le japonais Tokyo.

LES FRERES COSTES REPRENNENT LE KLÉBER PALACE
Associés à Hubert Boukobza, Gilbert et Jean-Louis Costes rachètent l'hôtel Kléber Palace (XVIe arrondissement), propriété jusqu'alors du CDR (filiale du consortium de réalisation portant sur les actifs immobiliers surévalués du Crédit Lyonnais).

DOLCE RACHÈTE L'HÔTEL DU DOMAINE DE CHANTILLY
Le groupe Dolce International, propriétaire de 11 établissements aux Etats-Unis, au Canada et en France, met la main sur l'hôtel du Domaine de Chantilly (Oise). Avec cette unité quatre étoiles, comprenant 111 chambres et un golf de 18 trous, Dolce signe sa seconde implantation dans l'Hexagone.

DUCASSE PREND LE CONTRÔLE DE CHÂTEAUX HÔTELS INDÉPENDANTS
Toutes les occasions sont bonnes pour Alain Ducasse ! La société Véga Gestion, propriétaire et exploitante de l'enseigne Châteaux Hôtels Indépendants, était en effet à vendre. Affichant des résultats, qui feraient pâlir bon nombre de chaînes hôtelières, le cuisinier, associé à Patrick Bénéteau et Laurent Plantier, profite bien sûr de l'aubaine pour en prendre le contrôle. Un joli coup qui le met à la tête d'un réseau comprenant 474 établissements à travers la France mais qui le place également en porte-à-faux avec les Relais & Châteaux auxquels ses deux maisons adhèrent. Il lui faudra en outre procéder à un sérieux nettoyage de printemps au sein de la chaîne dont l'homogénéité laisse à désirer.

ELYSÉES WEST HOTELS S'ENVOLE
Fondé voilà un peu moins de cinq ans sur l'Ouest parisien par Pascal Bataillé, Philippe Vaurs et Christophe Sauvage, le réseau d'indépendants grossit à vue d'œil pour atteindre au début de l'année 1998 plus de 45 adhérents. Sur sa lancée, le trio (non pas infernal, mais idéal) décide d'élargir son champ d'action. Résultat : les trois compères rachètent des parts dans une société d'informatique, Créalog SSII, spécialisée dans les logiciels adaptés au secteur du tourisme. Par ailleurs, ils montent une filiale en Belgique, Holfman Travel Service, afin d'assurer leur représentation dans ce pays frontalier. Mais, mieux encore ! Ils ouvrent un bureau de vente de l'autre côté de la Manche.

ENVERGURE RENFORCE SES FONDS PROPRES POUR DOUBLER SON PARC D'HÔTELS D'ICI 2006
Le groupe Envergure, qui totalise en septembre 1998 plus de 630 établissements sous les enseignes Campanile, Bleu Marine, Première Classe et Clarine (dont 24 % en fonds propres, 15 % en franchise pure et 61 % affiliés avec mandat de gestion) n'a guère tendance à faire des effets d'annonce. Reste que sans avoir l'air, la filiale à 100 % de la Société du Louvre est bel et bien presque parvenue à tripler son parc en moins de huit ans, passant de 14 426 chambres en 1990 à 38 011 au 30 septembre 1998. Alors qu'on se le dise maintenant, Envergure a bien l'intention de faire parler d'elle et n'entend pas évidemment s'arrêter en si bon chemin.
D'autant plus d'ailleurs que la maison mère, satisfaite des résultats économiques réalisés par l'hôtellerie économique au terme du premier semestre 1998 (chiffre d'affaires en hausse de 15,7 % à 695 MF, marge brute d'autofinancement en progression de 32,6 % à 118 MF, résultat net en augmentation de 42,4 % à 32,50 MF et ratio d'endettement à 1,9) lui a octroyé une augmentation de capital de 100 MF. De quoi permettre au numéro deux français d'accélérer son développement. D'ailleurs, les objectifs sont clairement établis : doubler le parc actuel d'ici 2006. Ce qui signifie totaliser 80 000 chambres.
Si le groupe veut mettre l'accent sur sa chaîne très économique, Première Classe, dans l'Hexagone et y renforcer en outre son réseau deux et trois étoiles (Clarine et Bleu Marine) Envergure souhaite également s'exporter à travers le Vieux Continent. D'autant plus vite que les 44 établissements dont il est propriétaire hors des frontières nationales contribuent largement à la bonne santé de l'entreprise (près de 30 % des résultats). La filiale de la Société du Louvre va donc multiplier ses adresses notamment en Grande-Bretagne (actuellement 10 unités en opération), en Espagne (signature imminente d'un terrain pour Campanile à Alicante), au Portugal ainsi qu'en Italie. Elle construit aussi en ce moment même un hôtel Campanile à Katowche en Pologne. Ajoutons, peut-être en réponse aux attaques de certaines mauvaises langues, que le groupe français, contrairement à ses habitudes, s'apprête à boucler un partenariat avec un financier en Amérique du Sud. L'association débutera par le développement d'hôtels au Chili.


Envergure augmente son capital de 100 MF.

ES HOTEL S'INSTALLE DANS L'INDRE
La société suisse Es Hotel Holding, propriétaire de l'enseigne Eurotel (16 unités), rachète le château de Villedieu dans l'Indre. L'établissement, en très mauvais état, a été cédé au groupe étranger pour une somme symbolique de 11 000 FF. Devant subir de gros travaux de rénovation (entre 30 et 35 MF), le nouvel acquéreur souhaitait trouver des investisseurs afin de leur revendre les chambres.

FRAM S'INSTALLE À LA MARTINIQUE
Le voyagiste français, dirigé par Georges Colson, rachète au Crédit Agricole l'hôtel de La Batelière en Martinique. Cet établissement quatre étoiles, qui comprend 200 chambres, était jusqu'à présent managé par HMC.

GRANDES ÉTAPES FRANÇAISES RÉALISE UN BON CRU 1998
Le groupe hôtelier français, créé en 1956 par René Traversac et qui compte 10 châteaux-hôtels, affiche un large sourire en cette fin 1998. Après quatre années difficiles, l'affaire familiale, dirigée aujourd'hui par Pierre Traversac, a en effet vu son chiffre d'affaires progresser de 8 % pour atteindre 210 MF environ. Quant à son excédent brut d'exploitation, il devrait dépasser les 35 millions. A noter en outre qu'autrefois membre de la chaîne Relais & Châteaux, Grandes Etapes Françaises fait désormais maintenant appel aux services du réseau Small Luxury Hotels.

HÔTELS & COMPAGNIE : RÉFLEXION DE FOND
Après avoir consolidé sa situation financière, la société Hôtels & Compagnie, dirigée par Gilles Douillard, qui regroupe les enseignes Tradition de France, Nuit d'Hôtel, Climat de France et Balladins, se remet à plancher sur ses produits. Face à la concurrence acharnée que se livrent les différents réseaux hôteliers sur le marché français ainsi qu'aux exigences accrues de la clientèle, un franchiseur n'a de fait plus le droit à l'erreur. C'est la raison pour laquelle le groupe a récemment décidé d'engager une réflexion de fond sur sa chaîne deux étoiles (170 établissements), Climat de France, créée en 1982. Au terme de dix-huit mois d'études et de discussions, la nouvelle chambre est enfin dévoilée. Elle est sacrément « gironde » diront certains... Couleurs pimpantes, formes arrondies, isolation phonique impeccable... tout y est !

Parallèlement, Hôtels & Compagnie conclut un accord de partenariat commercial avec la quatrième chaîne intégrée hollandaise, Bastion. Comprenant 28 établissements deux étoiles, ce réseau effectue désormais la commercialisation du parc Hôtels & Compagnie sur son territoire. Echange de bons procédés, le groupe français lui rend le même service à travers l'Hexagone.

FRANTOUR CHERCHE REPRENEUR
Pressée de restaurer ses comptes, la compagnie ferroviaire met en vente son pôle tourisme-restauration. Après avoir trouvé chaussure à son pied pour l'activité buffet de gare en signant avec l'Italien Autogrill (filiale du groupe Benetton), la SNCF annonce à la fin du mois de décembre qu'elle est en phase de discussion exclusive avec le groupe Accor pour lui céder sa filiale spécialisée dans l'hôtellerie et le tourisme. Un scoop qui n'en est plus un sachant que les négociations étaient déjà en cours depuis de longs mois avec le conglomérat français. Qu'à cela ne tienne ! De toute évidence, la compagnie, fondée par Paul Dubrule et Gérard Pélisson, paraissait la mieux placée pour reprendre la totalité des activités hôtelières et de tour-opérating de Frantour. D'autant plus que la direction de Frantour ne souhaitait pas vendre son « bien » en pièces détachées, l'hôtellerie (315 MF de CA), le tour-opérating (1,14 milliard de CA) et les agences de voyages (90 MF) fonctionnant en parfaite complémentarité.


Après avoir vendu son pôle restauration, Frantour discute avec Accor pour lui céder sa branche hôtellerie tourisme.

HMC S'EMPARE DES DOMAINES DU SOLEIL
Le groupe français Hotel Management Caraïbes (HMC), spécialisé dans la gestion d'établis-
sements hôteliers en particulier dans les Antilles et bassin méditerranéen, reprend la totalité du capital de la société d'exploitation hôtelière Les Domaines du Soleil à la filiale du groupe Suez Lyonnaise des Eaux, Duminvest. La société en question comprend une trentaine de résidences de tourisme représentant quelque 17 000 lits.

HÔTEL RÉGINA DE PARIS RENTRE AU SECOND MARCHÉ
Le groupe hôtelier parisien, comprenant trois établissements dans la capitale (le Régina, le Raphaël et le Majestic) et détenu à 57 % par Françoise Baverez, passe du hors-cote au Second Marché afin d'améliorer la liquidité de ses titres.


Hôtel Régina de Paris rentre au Second Marché.

L'HÔTEL VENDOME OUVRE SES PORTES
Le 7 juillet 1998, l'Hôtel Vendôme, situé au numéro 1 de la célèbre place du même nom, accueille ses premiers clients. Etablissement haut de gamme appartenant à Robert Mouawad, il comprend 35 appartements, un restaurant, un salon de réception et un charmant bar.


Propriété de Robert Mouawad, l'hôtel Vendôme ouvre ses portes le 7 juillet 1998.

L'HORSET SIGNE AVEC LIBERTEL
La société d'exploitation des hôtels L'Horset confie la commercialisation de ses quatre établissements parisiens à la chaîne Libertel (CGHS).

LES LOGIS DE FRANCE : UN POIDS LOURD !
A cinquante ans, la plus grande chaîne d'hôteliers indépendants au monde n'a plus grand-chose à apprendre. Un élément capital manquait encore néanmoins à son tableau de chasse en ce début d'année 1998 : mesurer son poids économique. A la suite d'une étude menée par le cabinet Coach Omnium, le rêve devient enfin réalité. Les Logis de France peuvent être considérés comme les tout premiers restaurateurs de France, si ce n'est d'Europe, avec un chiffre d'affaires TTC avoisinant les 5,8 milliards de francs. Appréciée des Français, mais aussi des clients étrangers individuels (32 % des demandes), la chaîne fait en effet un tabac en matière de restauration (26 % des personnes interrogées répondent qu'ils choisissent Logis de France pour la qualité de sa restauration). Fort de ces résultats, la Fédération nationale des Logis de France décide de capitaliser dans les années à venir sur cet atout en instituant une semaine annuelle à thème dans ses établissements.
Parallèlement, afin de "booster" la vente des chambres d'hôtel, le réseau envisage d'ouvrir la centrale de réservations grand public à l'ensemble des membres du groupement. Sans oublier l'acquisition d'une licence de voyages pour multiplier l'offre de forfaits. A noter également que la Fédération engage une réflexion profonde sur la conception du guide (outil promotionnel par excellence) et la signalétique. Au total rappelons que Les Logis de France consacrent près de 6 MF à leur communication.


Les Logis de France peuvent être considérés comme les tout premiers restaurateurs de France !

LE LOEWS PASSE SOUS PAVILLON PALESTINIEN
Le Loews de Monte-Carlo, propriété jusqu'alors d'une société américaine, est racheté par Touffic Aboukhatar, homme d'affaires palestinien. Désormais, l'établissement, qui totalise 619 cham-
bres, s'appellera le Monte-Carlo Grand Hôtel.

MARRIOTT RENFORCE SA PRÉSENCE DANS L'HEXAGONE
Voilà moins de deux ans, après la vente de son établissement avenue George V (Le Prince de Galles), la chaîne américaine ne disposait plus d'aucune adresse en France. Aujourd'hui, la compagnie venue d'outre-Atlantique en compte quatre au pays de Voltaire et Rousseau. Le groupe est en effet désormais présent sur les Champs-Elysées, à la Défense, à Neuilly (Courtyard ouvert en juin 1998) et également Cap d'Aïl. D'autres projets sont en cours de négociation notamment à Paris.


Marriott compte désormais quatre hôtels en France.

MÉRIDIEN : J'EN PRENDS, J'EN LAISSE !
Fer de lance du groupe britannique Granada sur le marché de l'hôtellerie haut de gamme, Méridien signe au début de l'année un nouveau contrat dans l'Hexagone avec le casinotier Partouche. Au terme de cet accord, l'enseigne se voit confier la gestion du Garden Beach Hôtel à Juan-les-Pins. Parallèlement, la chaîne cède son établissement quatre étoiles, La Trémoille, à un pôle d'investisseurs nord-américains Highgate.

LE MEURICE S'OFFRE UNE CURE DE JOUVENCE
Propriété de la société Brunei Investment Agency, le groupe Audley entend redonner au Meurice ses lettres de noblesse. A cet effet, il offre à son fleuron parisien une vaste et profonde cure de jouvence. Orchestrée en trois temps sous les baguettes de Jean-Loup Robert, Nicolas Papamiltiades et Thierry Virvaire, la restauration du Meurice va conduire le palace à passer de 180 chambres à 160, parmi lesquelles 33 suites. A noter également que dès 1999, les clients pénétreront dans l'établissement par la rue de Rivoli et découvriront un nouveau hall beaucoup plus spacieux. Durant l'ensemble des travaux, dont le montant n'a hélas pas été communiqué, l'hôtel reste ouvert.

LE MILLÉNIUM COMMODORE PARIS FAIT PEAU NEUVE
Après plus de douze mois de longs et importants travaux, l'hôtel Millénium Commodore, propriété du groupe asiatique Hong Leong, ouvre ses portes au public le 21 septembre 1998. Rénové du sol au plafond, l'établissement se veut désormais « intelligent », traditionnel et à dimension humaine. Même l'aviateur américain Charles Lindbergh ou bien encore Jean Cocteau, présents en 1927 à l'inauguration du bâtiment, n'en croiraient pas leurs yeux ni leurs oreilles. De fait, les nouveaux propriétaires n'ont pas lésiné consacrant près de 160 MF à la remise au goût du jour de leur porte-drapeau parisien.


Le Millénium Commodore rouvre ses portes en septembre avec une équipe des plus dynamique.

PARK PLAZA FAIT SON ENTRÉE À POITIERS
Après Le Touquet, Park Plaza International Hotels & Resorts, basée à Scottsdale en Arizona et fondée par des anciens d'Holiday Inn, ouvre sa seconde adresse française au Futuroscope à Poitiers. Il s'agit d'un établissement quatre étoiles comprenant 283 chambres dont l'investissement s'élève à 170 MF. Rachetée à hauteur de 51 % par Olympus Real Estate, filiale de la banque d'investissements Hicks, Muse, Tate & Furst, la chaîne bénéficie de fonds conséquents pour assurer son développement et envisage par là même d'accélérer sa croissance. A tel point d'ailleurs qu'elle souhaite doubler sa capacité actuelle visant les 400 unités en l'an 2000. La France figure bien évidemment parmi ses principales priorités. Paris étant l'une de ses cibles privilégiées.

PARTOUCHE DÉCROCHE L'EXPLOITATION DU COMPLEXE HÔTELIER THERMAL D'AIX-EN-PROVENCE
Déjà présent à Aix-en-Provence où il exploite le casino, le groupe Partouche va finalement reprendre le complexe hôtelier (60 chambres en trois étoiles et 50 chambres en résidence hôtelière) adossé au futur centre thermal d'Aix-en-Provence.

RADISSON SAS RENFORCE SES POSITIONS DANS L'HEXAGONE
N'étant plus à vendre, la filiale hôtelière de la compagnie aérienne Scandinavian Airlines System nourrit désormais de grandes ambitions à travers le Vieux Continent. La France figure évidemment en bonne place parmi ses axes prioritaires. Après avoir repris courant 1997 la gestion de l'hôtel Abela à Nice, puis apposé son drapeau à Roissy-Charles-de-Gaulle, Radisson SAS s'installe à Cannes. La chaîne signe en effet en avril 1998 un nouveau contrat de gestion avec l'hôtel Montfleury à Cannes.

RELAIS & CHÂTEAUX SIGNE AVEC REZSOLUTIONS
La chaîne des Relais & Châteaux choisit de s'appuyer sur les technologies de la firme américaine Rezsolutions afin d'améliorer ses services de réservations. Le système électronique développé par l'Américain Netrez va permettre aux 415 membres de la chaîne d'être directement connectés à la centrale Rezsolutions. Outre les lignes téléphoniques et Internet, Relais & Châteaux sera également désormais présent sur les GDS à travers le code GDRWB.
Autre nouveauté en 1998 : la plus belle chaîne du monde, Relais Gourmands, et Silversea s'associent pour monter une croisière de luxe. Cette aventure, à laquelle cinq grands chefs participeront dont Christophe Cussac, Hélène Darroze, Joachim Koerper, Santi Santamaria et Jean-Pierre Vigato, se déroulera du 18 au 24 octobre 1999 à travers le bassin méditerranéen.

Mickey garde le sourire

La communauté financière s'était bien gardée de parier sur Euro Disney SCA, société d'exploitation de Disneyland Paris, en cette année 1998. Et bien, elle a eu tort ! En dépit de la hausse de ses charges financières, d'une météo peu favorable et de l'impact de la Coupe du Monde de Football, le parc de loisirs a en effet bien tiré son épingle du jeu. La société est en effet parvenue à améliorer de manière sensible ses résultats. Le chiffre d'affaires a ainsi progressé de 8 % atteignant 5,89 milliards. Quant à son bénéfice net, il a lui grimpé de 34 % s'élevant à 290 MF. Le nombre de visiteurs s'est stabilisé à 12,51 millions. Mieux, encore ! Ils ont davantage dépensé : 258 francs contre 251 francs un an plus tôt. En termes d'activité hôtelière, Disneyland Paris a littéralement explosé affichant un taux d'occupation record de 80,9 % (+2,9 points) soit environ 10 points au-dessus de la moyenne observée en Ile-de-France. A noter que le chiffre d'affaires des hôtels et de Disney Village s'est lui aussi envolé de 10 % pour se stabiliser à 2,39 milliards de francs.

STRATEGIC HOTEL CAPITAL ACQUIERT LES MURS ET LA SOCIÉTÉ D'EXPLOITATION DU MARRIOTT CHAMPS-ELYSÉES
Patrick Jeanjean, directeur général d'EIA, société de defeasance du Comptoir des Entrepreneurs, n'avait jamais caché ses intentions lors de l'ouverture du Marriott Champs-Elysées. Malgré la signature d'un contrat de management d'une durée de 24 ans avec la célèbre marque américaine, l'homme avouait alors volontiers en effet sa ferme intention de vendre cet immeuble de grand standing, situé au 70/72 de la plus belle avenue du monde. Le 4 février 1998, le rêve est devenu réalité. La bâtisse comprenant un établissement hôtelier de 192 chambres, une boutique Sephora, et la société d'exploitation de l'hôtel ont en effet été cédées pour un montant légèrement supérieur à 1 milliard de francs. La surface commerciale de l'immeuble, louée au leader français de la distribution de parfums, a été acquise par un investisseur français. En revanche, la partie hôtelière a été emportée par un fonds américain d'investissement spécialisé, Strategic Hotel Capital, créé en 1997 par trois principaux partenaires : Security Capital Group, Whitehall et Prundential Life.

ROULEAU-GUICHARD REPREND LE GRAND HÔTEL DE L'OPÉRA
La filiale hôtelière du groupe toulousain Rouleau-Guichard, spécialisée dans la fibre textile et la bonneterie, rachète le Grand Hôtel de l'Opéra à Toulouse. Préalablement propriétaire du Capoul dans la ville rose et de quatre autres établissements hôteliers à Paris, Rouleau-Guichard aurait déboursé près de 10 MF pour acquérir les murs et le fonds de commerce du plus célèbre hôtel toulousain, ainsi que le restaurant indien Bala.

TRIGANEW EST NÉ
Evincé en juillet 1997 du Club Méditerranée, entreprise dirigée durant trente ans par son père, Serge Trigano n'entend pas quitter la scène du tourisme aussi facilement. Agé de 52 ans, il crée en effet une nouvelle société baptisée Triganew avec l'aide notamment de ses deux fils. Pas question bien sûr pour l'équipe familiale de faire un scénario façon Club Med le retour... Serge Trigano envisage plutôt de se lancer dans
« l'hôtellerie de vacances haut de gamme » où les loisirs occuperont bien sûr une bonne place. Sans oublier également la fameuse formule du tout compris. Les premiers projets devraient voir le jour autour du bassin méditerranéen.

VIVENDI CHERCHE À CÉDER SON PATRIMOINE HÔTELIER
Les bruits couraient depuis de longs mois déjà... On savait en effet que le pôle hôtelier de Vivendi (ex-Compagnie Générale des Eaux) allait tôt ou tard finir dans l'escarcelle d'un autre. Reste que c'est en cette fin d'année 1998 que les choses se sont officialisées. Avec un joli parc d'hôtels et de restaurants de charme comprenant deux enseignes distinctes (42 Libertel et 8 Westin Demeure Hôtel), soit quelque 3 000 chambres dont 2 600 situées exclusivement au cœur de la Ville Lumière, la branche hôtelière de Vivendi attise bien sûr les appétits des grands groupes internationaux. D'autant que les « denrées » de cette qualité se font de plus en plus rares sur le marché européen. Qu'il s'agisse du groupe Accor (associé à un partenaire financier), de Westmont Hospitality, de Starswood ou bien encore de Sol Melia et même de l'Américain Blackstone, tout le monde se dit intéressé par le dossier. De toute évidence, le gagnant devra casser sa tirelire pour s'offrir la mariée...
A noter qu'au cours de l'année 1998, le pôle immobilier de la Vivendi, la CGIS, a acquis les 50,1 % d'Havas Voyages dans le groupe Maeva pour un montant de 150 MF.


Vivendi s'apprête à céder son parc hôtelier. Les candidats à la reprise sont nombreux. D'autant que les établissements jouissent de situation privilégiée.

WESTMONT HOSPITALITY A UN APPÉTIT D'OGRE
L'Américain Westmont Hospitality a décidément un sacré appétit en ce qui concerne le marché hexagonal. Après avoir acquis, en 1996, Alliance Hôtellerie (propriété du CDR), le groupe, associé au fonds d'investissements américain Whitehall, a en effet mis la main quelques mois plus tard les Résidences Citadines et Orion. Rien ne l'arrêtant, il rafle à nouveau en 1998 un certain nombre d'établissements. Pour commencer, Westmont rachète la chaîne Timhôtel, puis les hôtels du Britannique Queens Moat en France et en Belgique. Cette opération porte sur onze établissements dont six sont implantés en France et cinq chez nos cousins belges. L'Américain conforte en outre son parc parisien en acquérant le Montalembert. Sans oublier également les rachats successifs du Mercure bd. Vincent Auriol et du Ibis Nation. A noter que l'américain a également pris une participation dans le Royal Riviera.
Devant une telle « assiette », on pourrait croire que ce gros « mangeur » éprouve quelques difficultés de digestion. C'est sans compter sur son big estomac ! Une petite pastille Vichy... et l'Américain se dit d'ores et déjà prêt à étudier le menu concocté par Vivendi. Celui intitulé : la CGHS. La note sera probablement salée... Mais, pourquoi pas ?

*Liste non exhaustive

Astérix diversifie ses activités

Les mauvaises conditions climatiques du début de l'année associées à la Coupe du Monde de Football ont eu raison d'Astérix et de ses amis. Le parc d'attractions, installé dans l'Oise, a beau en effet refaire ses comptes, il ne s'y retrouve pas. Le nombre de visiteurs a chuté en 1998 à 1,71 million de personnes contre 1,90 million en 1997.
Par Toutatix, rien n'empêchera néanmoins le président d'Astérix, Olivier de Bosredon, d'aller conquérir de nouveaux clients ! D'autant que selon ses déclarations, le bénéfice net du Royaume des Gaulois pourrait se maintenir à son niveau antérieur soit 35 MF.

Pour séduire une nouvelle clientèle notamment étrangère, le parc de Plailly va donc se doter d'un hôtel comprenant 100 chambres. Il va également construire une nouvelle attraction l'« Oxygénarium » et relooker le village et la balade d'Astérix. Mais, Olivier de Bosredon souhaite aussi accélérer le développement externe du parc en exportant le savoir-faire de ses équipes. D'ores et déjà, la société s'est vue confier la gestion de la Maison de la magie à Blois ainsi que du croiseur Colbert à Bordeaux. Depuis cet hiver, Astérix sillonne en outre les routes de France pour présenter un spectacle (Megacomix) familial dans près de 22 villes différentes.
Enfin, le parc a acquis en août dernier le grand aquarium de Saint-Malo et étudie d'autres dossiers.


L'HÔTELLERIE n° 2596 Hebdo 14 Janvier 1999

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