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Vie professionnelle

Ça va mieux en le disant

« Arrêtons la langue de bois »

Bravo pour cette rubrique ! Nous faisons partie de ces petits artisans de l'hôtellerie familiale totalement ignorés et en voie de disparition... Pourtant dans notre établissement de 13 chambres à Arcachon, nous offrons une qualité d'accueil et de service fort appréciée par notre clientèle qui est des plus fidèle. Nous résistons encore car nous habitons sur place dans notre hôtel. Ainsi pouvons-nous rester ouverts toute l'année. Je suis aux fourneaux et ma fille, aidée par une femme de chambre l'été, quand elle en trouve une ! s'occupe de tout le reste... Elle est célibataire et si elle devait faire vivre une famille, comme moi j'ai pu le faire à partir de cet établissement, ce serait impossible aujourd'hui !
Ce que je trouve le plus intolérable pour des petits comme nous, ce sont les normes d'hygiène et de sécurité qui n'arrêtent pas de changer. En 1988 puis en 1990 nous avons réalisé de gros travaux. Tout était aux normes. La Commission hygiène et sécurité nous a ensuite imposé de nouvelles normes : électrovanne pour le piano tout neuf, bloc de secours à déplacer, détection incendie à modifier... On veut bien faire des efforts, mais quand cela change tous les quatre matins c'est insup-
portable ! D'autant que des sociétés en profitent. Prenons le cas de la détection incendie par exemple. Nous avons reçu un premier devis de 60 000 francs, ce pour 13 chambres. Devant notre refus, la société divisait le soir même son devis par deux ! Finalement nous avons payé 25 000 F. Le même scénario s'est produit pour la nouvelle numérotation téléphonique. Pour mettre aux normes notre standard, Thomson Alcatel nous demandait dans un premier temps 14 000 F puis, quelques jours plus tard, la somme était divisée par deux ! Finalement, un spécialiste a effectué le travail pour 500 F ! Il a juste ouvert le boîtier et a réalisé quelques réglages...

Et les syndicats ?
Les syndicats ne remplissent pas leur rôle. Ils devraient s'attacher à ces problèmes très concrets et négocier des solutions globales pour leurs adhérents. Personnellement, j'ai adhéré à un syndicat affilié à la FNIH pour bénéficier à l'époque des accords signés avec la Sacem et qui nous permettaient d'obtenir des réductions. Pourquoi de telles initiatives ne sont-elles pas généralisées ? En fin de compte on ne sait pas ce que font concrètement les syndicats. Que deviennent les négociations ? Ce manque d'information touche aussi les médias. Quand je lis que de grands chefs ont connu des faillites retentissantes puis qu'ils se remettent en selle comme si de rien n'était, je voudrais que l'on m'explique ! Arrêtons la langue de bois !


Hélène Garrigue Les Buissonnets à Arcachon.


L'HÔTELLERIE n° 2595 Hebdo 7 Janvier 1999

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