Trop de tracasseries
Ayant travaillé en Suisse pendant 28 ans, je me suis fait rembourser ma caisse de
retraite et j'ai acheté un vieux bistro de village dans le Sundgau. Pour refaire cet
établissement, j'ai investi trois millions de francs. J'ai créé sept emplois et quand
j'ai demandé une subvention ou une exonération des charges, on m'a répondu qu'il
fallait prendre des chômeurs de longue durée. Comme vous le savez, dans la profession,
il faut des gens qui ont envie de travailler et qui ont une conscience professionnelle. Au
sujet de la Coupe du Monde 98, j'ai trouvé cela honteux que l'on demande des taxes non
justifiables pour une télé ou un grand écran. Pour nous, c'était une perte sèche de
plus de 40 % de notre chiffre. Suite sur la Sacem qui vous demande des droits d'auteur
alors que nous sommes branchés sur une station allemande. Pour les 35 heures, je pense
que de telles âneries ne peuvent plus continuer, car c'est le travailleur qui est le plus
touché par le temps mort et par le manque d'argent. Je trouve qu'en France il vaut mieux
ne rien faire que de travailler car on touche plus en étant au chômage et en faisant des
petits boulots à côté. Quand je vois la taxe professionnelle que je paye pour mon
village de 600 habitants, je tombe à la renverse. Je viens de prendre une nouvelle
serveuse au début du mois de mai. Elle était au chômage depuis un peu plus de deux ans
et elle est venue avec les formulaires qui disaient que je serai exonéré des charges
patronales pendant deux ans. Mon comptable a fait la demande qui a été refusée parce
qu'elle n'était pas au chômage depuis plus de trois ans. Il y aurait à écrire un livre
sur toutes les tracasseries administratives et autres, gens à mi-temps, saisonniers, etc.
J. S. (68)
Fidélité
Au début, c'est mon fils qui lisait votre journal car il cherchait un emploi.
Aujourd'hui, il a un emploi... et je continue à lire votre journal, très bon journal.
C. G. (10)
Incohérent
Je m'insurge contre la taxe de séjour forfaitaire qui est, en fait, un impôt et non
une taxe puisqu'elle est supportée par les hôteliers et non par les touristes. Moins
vous avez de clients et plus vous payez... Sans parler de l'étonnement des voyageurs -
surtout français - qui ne comprennent pas très bien pourquoi ils doivent donner 6 F par
nuit et par personne pour avoir l'honneur de dormir à Poitiers.
C. F.C. (86)
Assez !
Jeune homme de 22 ans, BTS hôtelier, abonné à votre journal depuis 2 ans, je
voudrais vous faire part des remarques suivantes :
Concernant votre journal d'abord, son caractère partisan ayant déjà été dénoncé il
y a quelques semaines, je n'y reviendrai pas. Cependant, j'ajouterais qu'il y a votre
rubrique "Coup de cur, coup de colère" avec beaucoup plus de coups de
colère que de coups de cur. J'ai l'impression que vous n'essayez pas de nous sortir
de la "sinistrose ambiante".
Concernant les chefs d'entreprise indépendants, qui, sur des colonnes entières,
déversent contre tout et finalement n'importe quoi, je voudrais leur faire quelques
suggestions et quelques remarques. Messieurs, vous vous plaignez des différences de TVA
entre vos établissements et McDo, mais croyez-vous vraiment que vous touchez la même
clientèle ? McDo attire les jeunes consommateurs qui, bien souvent, se moquent royalement
de vos étoiles, macarons ou fourchettes parce qu'ils n'ont pas les moyens financiers,
l'envie et le temps pour venir dans vos établissements (TVA à 20,6 % ou pas). Si McDo
fait concurrence à des professionnels, ce sont surtout aux cafétérias contre lesquelles
vous n'avez jamais rien à dire. Et si vous jalousez une TVA à 5,5 %, pourquoi ne pas
vous mettre à faire des plats à emporter vous aussi ? La meilleure défense restant
toujours l'attaque.
Concernant le personnel, vous semblez désemparés devant le manque de volonté face au
travail des demandeurs d'emploi. Alors penchons-nous d'un peu plus près sur vos offres
d'emploi ! Vous voulez un personnel jeune, diplômé, avec plusieurs années
"d'expérience réussies dasn un poste équivalent" (parce qu'aucun de vous ne
veut être celui qui fait travailler un jeune pour la première fois), parlant plusieurs
langues, sachant utiliser des logiciels informatiques dont beaucoup d'écoles hôtelières
ne sont pas équipées, avec une totale disponibilité, le tout payé au SMIC, et cela
pour des postes sans responsabilités (réceptions, serveurs,...). Je vous assure,
Messieurs, que beaucoup de jeunes sont motivés, mais ils préfèrent mettre leurs
compétences au service d'entreprises étrangères (en travaillant dans des pays
anglophones où ils sont considérés au mérite), ou dans une grande chaîne hôtelière,
que subir le manque de respect de beaucoup de patrons indépendants français qui, parce
qu'ils proposent une chose rare : des emplois, se croient tout permis. Et lorsque l'on
fait des recherches en France, on se heurte à votre mépris symbolisé par des
candidatures sans réponse. Vous ne pouvez, Messieurs, obtenir dans un même temps le
beurre et l'argent du beurre.
Vous vous plaignez des charges, de la concurrence, des décisions gouvernementales, vous
vous dites démotivés, alors pourquoi ne laissez-vous pas tout tomber ? Vendez votre
entreprise qui va si mal, prenez une retraite méritée (vous laisserez ainsi de la place
pour cette jeunesse que vous décriez) et si vous avez encore l'âge, eh bien, allez vous
installer dans un autre pays européen, là où il n'y a pas de charges sociales, pas de
taxes en tous genres et où la cuisine française est appréciée, devenez un Froggie
expatrié, mais un Froggie heureux. Et, de grâce, pour le moral des jeunes qui débutent
et des chefs d'entreprise qui y croient encore, CESSEZ DE VOUS PLAINDRE. Merci de bien
vouloir publier cette lettre qui, je pense, reflète le sentiment de beaucoup de jeunes à
la recherche d'un emploi lorsqu'ils lisent votre journal.
F. C. (79)
Paracommercialisme
Quelle que soit la conjoncture, je reste scandalisé que le gouvernement n'ait rien
fait contre le paracommercialisme. Tous les jours, nous voyons naître des associations
1901 qui vendent du tourisme, sans TVA, ni taxe professionnelle, ni licence pour vendre
des alcools... De plus, parce que ce sont des associations, elles ont, dans le cadre de
notre station de sports d'hiver, des tarifs privilégiés sur les remontées mécaniques.
Les toutes petites comme les grosses nous portent tort. Quand aurons-nous tous la même
règle du jeu ? Pourquoi ces disparités ? J'espère que L'Hôtellerie traitera à
nouveau ce sujet. Je me tiens à votre disposition pour vous donner ces disparités
tarifaires au niveau des remontées mécaniques ainsi que l'ensemble des catalogues
associatifs de voyages. C'est en dénonçant haut et fort ces disparités que nous aurons
peut-être un jour gain de cause.
M. G. (05)
Il faut partir
J'ai 25 ans et je suis cuisinier. J'ai eu la chance dès le début de ma jeune
carrière de travailler et d'apprendre mon métier dans de très bonnes maisons, en France
et à l'étranger, des établissements avec macarons... En juillet 1997, je suis revenu en
France pour me marier et j'ai essayé de retravailler en France. Je suis resté sans
emploi jusqu'en novembre et pourtant j'ai envoyé plus de 25 CV mais sans résultat. Ma
demande de salaire, basée sur celui que je touchais aux Etats-Unis étant sans doute trop
élevé, j'ai dû me résoudre à partir à Londres fin novembre. Huit jours après mon
arrivée, j'étais embauché dans un très bon restaurant français, avec le salaire que
je touchais aux Etats-Unis soit 18 000 F mensuel. Je suis resté 9 mois dans cet
établissement. Là je suis revenu pour essayer de me rapprocher de ma famille, mais là
encore, le même problème : salaire trop bas par rapport à ce que l'on me propose à
l'étranger. Je repars donc pour les Etats-Unis le 2 septembre avec un emploi et un
logement assuré pour 20 000 F par mois. Ceci va exactement dans le sens d'un article paru
dans le journal sur le fait que la baisse des charges sur les bas salaires, répercutés
sur les plus hauts, fait que les employeurs ne peuvent plus offrir des salaires décents
aux gens qui ont une bonne qualification. Je ne suis pas le seul dans ce cas : une dizaine
de mes amis sont sans doute dans le même cas, éparpillés aux quatre coins du monde pour
les mêmes raisons.
S. C. (26)
Pourquoi ces différences ?
J'aimerais savoir pourquoi les saisonniers sont mal payés et qu'ils n'ont pas
davantage de contrôles de l'Inspection du travail. Au mois de juillet, j'ai fait 390
heures de travail sans congé, payé 8 000 F net. Je trouve ça inadmissible.
C. M. (85)
Que faire ?
J'ai obtenu mon BEP cuisine en école hôtelière il y a maintenant un an. J'ai depuis
effectué plusieurs CDD en tant que commis de cuisine pour des durées allant de 2
semaines à 4 mois et demi, date de mon dernier emploi. A chaque fois, je me heurte à
l'hostilité manifestée par les patrons vis-à-vis des jeunes sortant de l'école
hôtelière. Ces derniers évoquent souvent les quelques petits manques de pratique face
à un apprenti. Alors, que faire ?
C. J. (89)
Répondez
Au chômage depuis trois mois, je totalise à ce jour 10 demandes, et pour l'heure une
seule réponse. Sachez qu'une demande me coûte en moyenne 18,50 F : CV couleur, photo,
timbre, sans compter certaines demandes par fax et appels téléphoniques. Un budget
conséquent pour une personne qui ne perçoit même pas l'équivalent du SMIC. Alors, de
grâce, Mesdames et Messieurs les employeurs, un peu de temps pour une réponse, même
négative est une preuve de respect et de courtoisie envers les demandeurs souvent
angoissés devant la précarité de leur situation.
C. P. (33)
Trop patronal
Je suis lecteur de L'Hôtellerie depuis 20 ans (mes parents étaient
restaurateurs). Si je pense que c'est un outil indispensable, je pense aussi que le
journal a bien peu évolué. Mon premier reproche est que tous les articles sont ciblés
pour les patrons et rarement ou jamais pour les salariés. Je suis patron mais j'ai très
longtemps été salarié cadre : je trouvais et je trouve toujours que c'est trop pro
patrons. Les syndicats hôteliers sont ringards, je ne veux pas en entendre parler toutes
les semaines avec la guerre des chefs. J'attends un journal pratique, 50 % patrons, 50 %
salariés. Une valorisation de nos métiers (une page c'est trop court pour en parler)
C. V. (75)
Abus
Je vous écris pour vous signaler que certaines de vos annonces donnent accès à des
entreprises dont les patrons sont sans scrupule. Je parle en connaissance de cause car
après avoir répondu à une de vos annonces, je suis tombé chez un patron dans une
brasserie. Il me faisait bosser de 9 heures jusqu'à 3 heures du matin avec comme coupure
le temps d'une douche et cela pendant 3 semaines pour une somme totale de 2 000 F. Et
d'après mes renseignements sur place, d'autres que moi ont été exploités. Ils avaient
tous répondu à ses annonces parues chez vous. Donc, je vous écris pour vous signaler ce
fait et vous demander de surveiller les annonces car vos demandes sont mondiales et cela
serait dommage de gâcher un si bon journal pour quelques annonces bidons.
F. M. (59)
Vendre pas cher
Pour vous, rien ne va jamais. On se demande pourquoi il y a tant de restaurants
puisqu'à vous entendre, plus personne n'y gagne sa vie. Mais il faut suivre vos
raisonnements qui ne volent pas haut : vous trouvez logique que les prix des chambres
augmentent de 50 % parce qu'il y a la Coupe du Monde. Je suis désolé mais un prix c'est
un prix ! Je ne vois pas un constructeur automobile augmenter le prix d'un véhicule de 50
% parce qu'il se vend bien ! Par contre, dans n° 2577, vous dites que la saison n'a pas
été terrible, que les touristes ne dépensent pas ! Je suis désolé mais il faut savoir
vendre pas cher pour pouvoir vendre beaucoup, car dans votre esprit tout le monde a de
l'argent... mais non, il y a beaucoup plus de gens "moyens" que de riches.
Ouvrez-vous les yeux sur la société ?
J.-L. L. (59)
Et le Morvan ?
Dans le journal de L'Hôtellerie, vous ne parlez pas assez du Morvan. Pourtant
la région est très belle surtout avec tous ses lacs qui l'entourent.
J.-P. B. (58)
Pas de réponse
Après avoir tourné le problème dans tous les sens, je n'ai toujours pas compris
comment passer aux 35 heures an l'an 2000.
J.V. (74)
L'HÔTELLERIE n° 2594 Hebdo 31 Décembre 1998