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Gradignan

Meublé-Hôtel s'attaque à la province

"Un vrai chez soi à l'hôtel", standing 2 étoiles, moins cher que l'hôtellerie économique ! La formule imaginée par Yves Richer, et jusqu'ici implantée exclusivement en région parisienne avec quatre établissements, tente une percée en province. Depuis le mois d'octobre, l'ancien Soretel de Gradignan dans l'agglomération bordelaise porte l'enseigne "Meublé-Hôtel". Il servira de test.

La formule n'est pas nouvelle, mais généralement les hôtels sont, soit très basiques, soit de très haut standing. Entre les deux, rien. Yves Richer, ancien cuisinier, licencié en 1996 pour raison économique, a décidé d'occuper le terrain et a lancé le Meublé-Hôtel d'un niveau 2 étoiles.
En deux ans il a repris, en crédit-bail ou en bail commercial avec promesse de vente, quatre hôtels en difficulté d'une quarantaine de chambres chacun : un Balladins à Melun et trois Primevère à Champigny-sur-Marne, à Villiers Val-de-Marne et à Meaux. Affichant des taux d'occupation sur l'année de plus de 80 %, ce pour des investissements moyens de 200 000 à 400 000 F selon les hôtels, son concepteur a décidé de tester la formule en province. Première étape : Gradignan dans la banlieue bordelaise où un ancien Soretel, un trois étoiles de 42 chambres situé en bordure de la rocade Arcachon-Bordeaux, a fermé ses portes. Peu de modifications sont engagées. Les chambres de 16 m2, avec salles de bains équipées de baignoire et de WC, restent telles quelles, seul aménagement pour certaines d'entre elles, un canapé lit à la place du couchage classique - les étudiants en sont friands paraît-il. Les gros aménagements portent sur la transformation de l'ancienne salle de réunion en cuisine. Celle-ci se voit dotée d'un évier, de tables de cuisson et de vingt casiers équipés d'un frigo-congélateur avec une étagère. Car si le linge est fourni et le ménage assuré comme dans tout hôtel classique, ici le client qui choisit l'option "cuisine" (10 F de plus par jour et par chambre) doit apporter ses couverts, ses casseroles et sa nourriture. "En région parisienne tous les clients cadenassent leur casier, remarque Morgan Schaff, le directeur de cet établissement. Ici rien de tel, les gens sont beaucoup moins stressés." Ce jeune dirigeant de 24 ans est également cuisinier de formation. C'est d'ailleurs durant son apprentissage qu'il a connu Yves Richer. "Ce qui est formidable avec lui c'est qu'il donne des responsabilités à des jeunes. C'est rare."

Très économique... surtout sur un mois
A l'instar de ses homologues, l'établissement bordelais fonctionne avec deux personnes, un directeur et une assistante. Tous deux sont chargés de la gestion au quotidien : comptabilité, accueil et service. "Nous essayons d'apporter un maximum d'informations à nos clients", indique Morgan Schaff en montrant un tableau d'affichage où sont indiqués les horaires de transports en commun, le nom des sociétés assurant la livraison de repas à domicile, ou encore des informations touristiques. "Ici c'est vraiment convivial. D'ailleurs, au départ nous avions espacé les tables, or spontanément les clients les ont rapprochées pour former de grandes tablées." Ils sont étudiants, stagiaires ou commerciaux ou ce sont encore des familles en transit, adressées par des organismes sociaux. Tous apprécient ce mode d'hébergement qui ne nécessite ni caution ni frais d'agence. Seule contrainte, payer d'avance.
La moyenne des séjours est d'un mois environ, car la formule ne devient vraiment attractive qu'à partir de cette période avec des prix passant de 255 F la chambre pour une nuit à 70 F la nuit pour une période de 30 jours, soit un total de 2 100 F pour un mois.
Hormis le supplément chauffage, obligatoire l'hiver (300 F par mois et par chambre), les prestations sont facultatives comme le service de nettoyage et séchage du linge, le branchement d'une télévision personnelle ou l'abonnement téléphonique. Une cabine téléphonique à pièces est toutefois installée dans le hall de l'hôtel.
La commercialisation est assurée par Bénédicte Briant depuis le siège parisien situé à Champigny. Elle cible ses actions en direction des grosses entreprises à la recherche de solutions pour leurs stagiaires ou leurs formateurs ; vers des associations d'étudiants ou le Crous ; ou bien vers des organismes sociaux très demandeurs pour des gens en difficulté.
Dès son deuxième mois d'ouverture, l'établissement girondin a atteint les 50 % de taux de remplissage. Il est de 62 % aujourd'hui. Preuve que le besoin est bien réel.
B. Ducasse

B. Ducasse

La résidence Meublé-Hôtel a pris possession des anciens bâtiments du Soretel, un 3 étoiles non rentable.

B. Ducasse

Morgan Schaff, le directeur du Meublé-Hôtel à Draguignan : « C'est promis, cet été, la piscine sera remplie. »

Quelques tarifs :

w Chambre à la nuit pour une ou deux personnes : 255 F
w Chambre pour 7 jours : 875 F
w Chambres pour 30 jours : 2 100 F pour une personne, 2 400 F pour deux personnes.
w Supplément obligatoire : 300 F de chauffage l'hiver pour une chambre.
w Nettoyage et séchage du linge : 40 F par machine
w Abonnement téléphonique 60 F/mois
w Branchement d'une TV privée 70 F/mois


L'HÔTELLERIE n° 2594 Hebdo 31 Décembre 1998

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