Un Première Classe à Alès
Le projet de construction d'un hôtel Première Classe qui étofferait le parc d'accueil d'Alès (Gard) avec 71 nouvelles chambres a animé la fin de l'été et le début de l'automne. En tête des opposants montés au créneau pour exprimer leur façon de penser, les professionnels de l'hôtellerie cévenole ont tiré à boulets rouges sur cet éventuel nouveau concurrent. Chiffres à l'appui, ils ont alerté Max Roustan, le maire de la sous-préfecture gardoise, sur la réalité de leur activité. S'ils affichent tous un TO supérieur à 50 %, les 230 chambres qu'ils représentent dans cette ville de 45 000 habitants ne sont occupées à plein que 30 jours par an. Ce qui n'est pas extraordinaire aux portes d'une région touristique comme les Cévennes.
Satisfaire la demande
Le but de leur manifestation de mécontentement était donc préventif alors qu'à la
mi-septembre devait se tenir une réunion de la CDEC (Commission départementale
d'équipement commercial). Inquiétude entendue puisque ladite commission a émis un avis
défavorable. Mais le dossier est loin d'être clos. D'abord parce qu'un appel peut être
interjecté auprès de la commission nationale et que, dans le même temps, un autre
paramètre a été placé au premier plan : en l'occurrence le souhait de la clientèle
elle-même.
En fait l'argument a été servi lors de la présentation du bilan de l'office de tourisme
par Thierry Tournaire, l'adjoint au maire. Comme l'a constaté son service, 80 % des
touristes en quête d'informations cherchent, pour leur hébergement, un hôtel de type
Formule 1. Et comme ils ne trouvent rien d'équivalent au nord du département, ils
orientent souvent leur choix vers le sud et Nîmes, plutôt bien fourni en la matière.
Leur séjour est donc plus court et les retombées, hôtelières bien sûr mais aussi
commerciales dans leur ensemble, ont ainsi tendance à prendre une autre direction.
De quoi faire réfléchir élus et commerçants mais aussi d'autres promoteurs.
J. Bernard
Un hôtel Première Classe de 71 nouvelles chambres : c'est le projet qui est
largement controversé.
L'HÔTELLERIE n° 2591 Hebdo 10 Décembre 1998