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Bistrots autorisés en zone protégée

A Quimper, les cafetiers voient rouge

Réunis par le syndicat départemental L'hôtellerie 29, que préside Noël Le Quéré, près d'une cinquantaine de débitants de boissons de Quimper ont voté, lundi 26 octobre, une motion de censure à un arrêté préfectoral du 30 juin dernier autorisant l'ouverture sans restriction de nouveaux cafés dans les zones dites protégées où se trouvent des lieux de culte, des cimetières, des casernes, des écoles, des stades. Ce qui jusqu'ici était interdit dans une limite de 200 m.

A la veille du boum de la saison touristique, une telle décision, prise à la sauvette et sans aucune concertation avec les professionnels par un préfet sur le point de changer de département, avait de quoi faire bondir les 253 tenanciers des cafés de la capitale administrative du Finistère. Il n'y a pas si longtemps, le procureur de la République voulait fermer un café de la ville parce qu'il était situé à moins de 200 mètres d'un stade. L'antériorité a sauvé le bistrot dont la propriétaire n'est pas la dernière à s'insurger au-jourd'hui. Même si le nouvel arrêté la délivre complètement de l'ancien couperet.

Au nom de l'animation
Mais pourquoi tout ce remue-ménage ? Simplement parce que la municipalité quimpéroise socialo-écologiste a pensé que l'installation de nouveaux cafés allait réchauffer les places de la mairie et de la cathédrale, nouvellement réaménagées, mais toujours aussi réfrigérantes. "Nous ne sommes pas contre l'animation de ce quartier, plaident les cafetiers du centre quimpérois, mais la création d'autres établissements serait commercialement insoutenable. Déjà que la plupart des cafés ont du mal à vivre et que les dépôts de bilans s'ajoutent les uns aux autres depuis plusieurs années, une telle décision en condamnerait plusieurs à disparaître, purement et simplement."

Le syndicat intente un procès
C'est pourquoi les cafetiers ont décidé de "s'opposer vigoureusement à l'arrêté du préfet qui va créer un préjudice économique majeur à toutes les entreprises du secteur sans parler de la valeur marchande des fonds de commerce dans lesquels certains propriétaires ont beaucoup investi d'argent, en toute confiance". Ils demandent au nouveau préfet de prendre en compte les risques économiques d'une telle décision mais aussi les risques d'inégalité devant la loi entre les anciens et les futurs détenteurs de licences IV. Tous soutiennent sans réserve le recours en annulation avec sursis à exécution introduit par le président du syndicat L'hôtellerie 29 devant le tribunal administratif.

Excès de pouvoir ?
Si le président des hôteliers finistériens s'est lancé dans un tel procès c'est qu'il juge cette décision préfectorale illégale. Il pense même qu'elle constitue un excès de pouvoir. En effet, seule une zone du grand centre de Quimper, calquée sur la zone de protection du patrimoine (ZPPAU), et qui s'étend sur plusieurs kilomètres, de l'ancien Grand séminaire (aujourd'hui lycée catholique) au lycée public de Cornouaille et au lycée Chaptal où prospère une section hôtelière, est concernée. Ne serait-ce pas une discrimination ? Au tribunal administratif de Rennes de trancher avant que la pression ne monte un peu trop derrière des comptoirs.
A. de Sigoyer


Noël le Quéré, président des hôteliers du Finistère (à gauche) et Thierry Lecomte, directeur du syndicat (à droite).


L'HÔTELLERIE n° 2590 Hebdo 3 Décembre 1998

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