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Euro Disney

Amélioration des bénéfices de 34 % en 1998

En dépit de la hausse de ses charges financières, d'une météo peu favorable et de l'impact de la Coupe du Monde de Football, le parc de loisirs a bien tiré son épingle du jeu cette année.

La communauté financière s'était bien gardée de parier sur Euro Disney SCA, société d'exploitation de Disneyland Paris, en cette année 1998. Parce que l'opérateur, dont le site est devenu la première destination de loisirs en Europe, devait d'une part subir une hausse des loyers de crédit-bail et charges financières (180 MF) au cours de ce même exercice (clos le 30 septembre dernier). Et que, d'autre part, l'impact de la Coupe du Monde de Football laissait envisager un sérieux ralentissement de l'activité.
Malgré ses réels handicaps, auxquels se sont ajoutées d'assez mauvaises conditions climatiques, Euro Disney a pourtant bel et bien respecté ses objectifs. En effet, la société est parvenue à améliorer de manière sensible ses résultats 1998. Le chiffre d'affaires a ainsi progressé de 8 % atteignant 5,89 milliards de francs contre 5,477 un an auparavant. Quant au bénéfice net, il a grimpé de 34 % pour s'élever à 290 MF contre 217 l'année précédente.
Dans les faits cependant, le cru 1998 n'a pas été une mince affaire. Euro Disney a en effet constaté une stagnation de sa fréquentation au niveau du parc à thème notamment durant le Mondial 1998. Le nombre de visiteurs s'est d'ailleurs stabilisé à 12,51 millions. En ce qui concerne leurs dépenses, elles ont assez peu augmenté : 251 francs en 1997 à 258 francs. Sachant que cette évolution positive a été amplifiée par l'augmentation modérée des prix d'entrée du parc (10 francs). Reste néanmoins qu'en multipliant les événements saisonniers (du type fête de la Saint-Patrick, Halloween, Noël, rencontres musicales, les soirées "étoilées"...), le chiffre d'affaires du parc a tout de même enregistré une hausse de 3 % à 3,041 milliards.

80,9 % de taux d'occupation
Parallèlement, Euro Disney a réussi à bien tirer son épingle du jeu en terme d'activité hôtelière (5 700 chambres), réalisant un taux d'occupation de 80,9 % (+ 2,9 points) soit environ 10 points au-dessus de la moyenne observée dans la région Ile-de-France. Le chiffre d'affaires des hôtels (représentant 5 700 chambres) et de Disney Village s'est ainsi envolé de 10 % pour se stabiliser à 2,39 milliards de francs.
Selon Gilles Pélisson, p.-d.g. de la société, "cette croissance est essentiellement due à la croissance du tourisme d'affaires qui a bénéficié de l'ouverture du centre de congrès du Newport Bay Club et au développement des manifestations professionnelles à l'occasion de Coupe du Monde." Sans oublier de souligner le bond en avant des dépenses moyennes par chambre à 1 140 francs TTC (9 %), obtenu grâce à une parfaite maîtrise de la technique du Yield Management et l'augmentation des dépenses dans les boutiques et les restaurants d'hôtels.

De nouveaux relais de croissance
Si le groupe de loisirs a effectué en outre un joli parcours au cours de l'exercice 1997-1998 c'est parce qu'il a profité cette année de 112 millions de revenus exceptionnels "non récurrents", liés au projet du Val d'Europe. Ajoutons que la politique de strict contrôle des coûts, engagée par Gilles Pélisson depuis plusieurs années, a également contribué à la bonne santé d'Euro Disney. A noter que les charges d'exploitations ont seulement augmenté de 3 %, soit deux fois moins que le chiffre d'affaires.
Reste maintenant à savoir comment la société va aborder son prochain exercice. D'autant qu'en 1999 il va lui falloir relever de nouveaux défis. Après cinq ans d'abandon, le versement et la rémunération du gérant à The Walt Disney Company va en effet reprendre pour atteindre environ 200 millions de francs sur la base du chiffre d'affaires 1998. De plus, les loyers de crédit-bail augmenteront eux pour leur part de près de 82 millions du fait des remboursements du principal de la dette des sociétés de financements.
A première vue tout ceci n'inquiète guère le p.-d.g. Même si, fidèle à ses habitudes, il ne se risque toujours pas à avancer un résultat prévisionnel, Gilles Pélisson estime effectivement que son entreprise dispose encore de "nouveaux relais de croissance". Il pense tout d'abord que la "fréquentation n'a pas atteint son maximum". Fort de 78 % de visiteurs "très satisfaits", un nombre de première visite élevé et un taux de revisite en progression (36 % contre 34 % en 1997), le patron d'Euro Disney a de fait le droit de se montrer confiant. D'autant qu'avec le lancement en mars prochain de la nouvelle attraction "Chéri, j'ai rétréci le public" (investissement de 100 millions de francs), le parc de loisirs devrait attirer une manne de nouveaux clients. A noter que Space Mountain avait généré, durant deux années de suite, 1 million de visiteurs supplémentaires. Sans oublier d'autres retombées potentielles liées à la sortie du nouveau film de Walt Disney ("Mulan") et à l'expansion de Disney Village qui inaugurera en 1999 sept nouvelles salles de cinéma Gaumont, et deux nouveaux restaurants : McDonald's et Rainforest Café.
Par ailleurs, Gilles Pélisson espère également l'année prochaine séduire davantage de clients étrangers (62 % du total en 1998) grâce notamment au développement des moyens de transports (multiplication des par-
tenariats avec les compagnies aériennes, liaisons avec le TGV sur Londres, Amsterdam, Bruxelles...) et à l'élargissement des produits et services proposés. Le chiffre d'affaires de la destination devrait en outre logiquement bénéficier d'un petit coup de pouce l'an prochain, Euro Disney ayant d'ores et déjà prévu une hausse du prix d'entrée de 10 francs (en haute saison).
C. Cosson ccosson@lhotellerie-restauration.fr


Gilles Pélisson, p.-d.g. d'Euro Disney SCA, se montre confiant pour l'avenir et attend beaucoup de la nouvelle attraction "Chéri, j'ai rétréci le public" (opérationnelle en mars 1999).

Dépenses moyennes par chambre
(En francs, TTC)
Années Dépenses en francs
1995   987 FF
1996   1 018 FF
1997   1 042 FF
1998   1 140 FF
Source : Euro Disney
 
Taux d'occupation des hôtels
Années Taux d'occupation
1995   68,5 %
1996   72,2 %
1997   78 %
1998   80,9 %
Source : Euro Disney

L'HÔTELLERIE n° 2589 Hebdo 26 Novembre 1998

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