Lycée d'hôtellerie et de tourisme de Saint-Quentin-en-Yvelines
"Quand j'accueille les élèves au début de l'année, je leur dis trois
fois bravo : bravo d'avoir choisi l'hôtellerie-restauration, car il n'y a pas de
chômage, bravo d'avoir choisi Saint-Quentin et bravo parce que le monde entier vous
attend", confie Guy Letourneur, proviseur d'un établissement aux multiples
facettes.
Second lycée hôtelier de France après Strasbourg en termes d'effectifs, le Lycée de
Saint-Quentin-en-Yvelines a ouvert ses portes en 1981. Il accueille 900 élèves en
formation initiale (du BEP au BTS). Plus de la moitié de ses étudiants sont en post bac,
c'est-à-dire en BTS ou dans une section de mise à niveau (MAN) qui permet aux jeunes
diplômés d'un bac général ou technologique d'intégrer la formation BTS.
Côté réputation, les chiffres parlent d'eux-mêmes : voici, pour la dernière session
d'examens, les taux de réussite (toutes options confondues) : BEP 94,2 %, BTn 93 %, Bac
Pro 85,7 %, BTS hôtellerie 92,2 %, BTS tourisme 78,9 %, mentions complémentaires 84,3 %.
Les élèves sont-ils nombreux chaque année à faire acte de candidature pour intégrer
ce lycée ? La réponse est oui. Si le nombre de demandes a légèrement fléchi ces
quinze dernières années en raison de la multiplication des lycées, la demande est
encore supérieure à l'offre : 140 dossiers pour 96 places en BEP par exemple.
Seul souci, ouvert en 1981, le lycée a connu quelques légers aménagements, mais les
locaux comme les équipements auront besoin d'être mis à niveau dans un proche avenir
pour permettre à l'enseignement de rester performant.
Et à la sortie du Lycée ? "Je peux vous garantir que tous mes élèves
hôteliers trouvent un emploi quasiment immédiatement. Ceux qui vraiment ne trouvent rien
sont des manches, des gens incapables d'aller plus loin que le fond de leur jardin. Je
reçois des litanies d'offres d'emploi. Bien sûr, nous formons surtout des BTS. 110
chaque année et ils trouvent tous du travail. Au niveau des BEP et Bac Techno, la
tendance est massivement de poursuivre les études : les BEP vers un Bac Pro ou Bac
Techno, et les Bac Techno vers un BTS ou vers une mention complémentaire",
précise Guy Letourneur.
Le Lycée de Saint-Quentin compte également, dans le cadre du CFA, un BTS hôtellerie
option A mercatique et gestion hôtelière par alternance. "Quand on a lancé
l'apprentissage, on a beaucoup travaillé avec Accor et les futurs tuteurs afin qu'il y
ait une cohérence entre la formation que les élèves reçoivent au lycée et la façon
dont ils sont pris en charge dans l'entreprise." Des doublettes
enseignants/professionnels avaient été instaurées les premières années pour
travailler l'aspect tutorat. Les étudiants passent par chaque service et une grille
d'évaluation avec les objectifs à atteindre a été établie. Cette grille incluse dans
un livret permet le suivi de la formation. Cette année, le taux de réussite du BTS par
alternance a atteint 83 % et tous les élèves ont trouvé un emploi.
"Nous sommes capables d'accueillir tout le monde"
Le Lycée de Saint-Quentin est également l'établissement support du GRETA de Versailles
qui assure une mission de formation continue. 500 à 600 auditeurs profitent de cette
structure. Les deux formations les plus prisées à Saint-Quentin sont la gestion en
hôtellerie et la gestion en restauration qui durent 8 mois, d'octobre à mai. Pour les
salariés, les demandeurs d'emploi, les jeunes, ayant ou non une formation initiale en
hôtellerie-restauration, le GRETA propose un large éventail de formations : certaines
permettent d'acquérir des notions de base, d'autres de se perfectionner ou encore de
préparer des diplômes (CAP, BEP, Bac Pro, BTS, mentions complémentaires ; certificats
de qualification professionnelle). Formations individuelles ou en groupe, à la carte,
intensives, par alternance... "Nous sommes capables d'accueillir tout le
monde", précise Guy Letourneur. Le financement des formations ? Certaines sont
financées par la Région ou l'ANPE, d'autres entrent dans le cadre du Congé individuel
de formation (CIF). Il faut se renseigner auprès de la région, des mairies, des ANPE...
pour connaître les aides dont vous pouvez bénéficier. Sachez que pour l'académie de
Versailles, ce sont 10 établissements (2 lycées hôteliers, 8 lycées professionnels)
qui s'occupent de formation continue sous la bannière du GRETA. Ils viennent d'ailleurs
de s'associer en pôle de compétences hôtellerie-tourisme. Cette nouvelle organisation
devrait permettre une plus grande efficacité pour répondre aux besoins des individuels
comme des entreprises. Car les entreprises font très souvent appel au GRETA pour former
leurs personnels. Les besoins sont analysés et les formations sont réalisées sur
mesure.
"La grandeur du métier, c'est de s'attacher aux situations personnelles pour
proposer un parcours adapté", note Guy Letourneur. Formation initiale au Lycée,
par alternance au CFA ou formation continue par le GRETA, la palette proposée à
Saint-Quentin est vaste. "Notre point fort, c'est notre capacité à intégrer,
quelle que soit la structure, quelqu'un qui souhaite se former.", assure le
proviseur.
Partenariat très actif avec les entreprises
"Ce qui m'intéresse, c'est que les jeunes sortent d'ici avec un boulot",
déclare Guy Letourneur. Aussi, en toute logique, il privilégie les contacts avec les
professionnels. En 1992, à son arrivée à la tête du Lycée d'hôtellerie et de
tourisme, il a consacré plus de la moitié de son temps à rencontrer les entreprises
pour comprendre leurs besoins. Et aujourd'hui encore, il est sur le terrain, à l'écoute.
"Il faut savoir provoquer les rencontres", insiste-t-il. De ces échanges
sont nés de nombreux partenariats : Accor, Frantour, Intercontinental... ou encore
Sodexho. Maintenant, ce sont souvent les entreprises elles-mêmes qui le sollicitent. Soit
elles ont besoin de stagiaires, soit elles ont du personnel à former et quel que soit
leur but, les liens se tissent. Derniers contacts prometteurs : Eliance, El Rancho ou Le
Duff. Des difficultés pour placer les élèves en stages ? Aucune. La rançon du succès
: il n'y a pas assez d'élèves pour répondre à la demande de stagiaires.
L'enseignement est-il en phase avec le marché du travail ?
Guy Letourneur est convaincu que le contenu des études est adapté aux besoins des
professionnels. Rappelons que ce contenu ou référentiel (la somme des connaissances
théoriques et pratiques que le jeune doit assimiler pour obtenir son diplôme) est
déterminé par une commission paritaire nationale réunissant professionnels et
enseignants. Mais il apporte quelques nuances : "on peut, si on le veut,
l'enrichir un petit peu par le biais de journées spécifiques de formation,
d'interventions professionnelles. Grâce aux partenariats, on trouve facilement des
intervenants pour des techniques particulières. Le référentiel a pour but d'amener le
jeune au diplôme mais on peut sortir des sentiers battus." Il admet également
que certains diplômes ont besoin d'être dépoussiérés, mais c'est à la commission
paritaire d'y remédier. Quant aux critiques des professionnels concernant les professeurs
qui n'ont pas tous d'expérience professionnelle, Guy Letourneur répond sans animosité :
"On est un peu dur avec l'enseignement. Je sais que cette critique existe, mais
dans les relations que j'ai avec les entreprises, ce n'est pas ce que l'on me dit. Nous
travaillons tellement avec les entreprises, qu'on est peut-être perçu
différemment."
N. Lemoine
Le Lycée d'hôtellerie et de tourisme de Saint-Quentin-en-Yvelines accueille 900
élèves.
Guy Letourneur : "La grandeur du métier, c'est de s'attacher
aux situations personnelles pour proposer un parcours adapté."
Formations proposées à Saint-Quentin-en-Yvelines
dans le cadre du Lycée,
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L'HÔTELLERIE n° 2586 Hebdo 05 Novembre 1998