Selon les données statistiques de l'OCDE sur les recettes fiscales publiques en 1997,
le taux des prélèvements obligatoires (c'est-à-dire impôts + cotisations sociales) a
en effet atteint l'année dernière 46,1% du PIB en France. Ce score fait figurer la
France dans le peloton de tête des pays développés pour la pression fiscale.
La moyenne des pays membres de l'OCDE est de 37,7% constituant un écart important avec la
France. En revanche, par rapport à la moyenne des pays de l'Union européenne (42,4%),
cette différence est moindre. La France atteint ainsi un niveau voisin de celui constaté
en Belgique (46,5%), mais bien moins élevé que ceux rencontrés dans les pays
scandinaves : 53,3% en Suède, 52,2% en Norvège et 47,3% en Finlande.
La majorité des pays de la zone OCDE voit leur pression fiscale augmenter régulièrement
(+ 4,7 points du PIB depuis 1980), même si certains pays procèdent à une baisse. C'est
le cas notamment de l'Allemagne qui a connu une baisse de plus d'un point en 1996. Quant
à l'évaluation des seuls prélèvements sociaux, la France se trouve en position de
leader avec 19,7% du PIB. C'est sur ce terrain que la dérive française est la plus
sensible. En effet, la moyenne des pays de l'OCDE n'est que de 9,8% soit deux fois moins
de prélèvements sociaux qu'en France et celle des pays membres de l'Union européenne
s'établit à 12,2%.
Même au sein de l'Union européenne, les écarts demeurent importants. En Allemagne,
notre premier partenaire commercial, l'ensemble des cotisations sociales ne représentent
que 15,5% du PIB, soit 4,5 points de moins qu'en France. De même, aux Pays-Bas, le taux
n'est que de 17,1% tandis qu'il s'élève à 14,8% en Italie. Quant au Royaume-Uni, les
prélèvements sociaux ne représentent que 6,2% du PIB, soit trois fois moins qu'en
France.
On comprend mieux la tentation des agences d'intérim anglaises de proposer des salariés
anglais en France.
L'HÔTELLERIE n° 2582 Hebdo 8 Octobre 1998