Actualités

Actualité

Hôtellerie de luxe

Le groupe Lucien Barrière veut s'implanter à Paris

Le Fouquet's sur les Champs-Elysées ne suffit pas à l'entreprise familiale. Souhaitant renforcer son image
à l'étranger et développer par là même sa clientèle internationale, le groupe français recherche maintenant une adresse hôtelière dans la capitale.

L'empire d'hôtels de luxe et de casinos sort de sa torpeur. Très discret depuis le grave accident d'avion survenu à sa présidente en juillet 1995, soumis ensuite à de sérieux démêlés judiciaires via la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCM), voilà près de trois ans en effet que le groupe familial évitait toutes sortes de déclarations. Avec le retour aux affaires de Diane Barrière-Desseigne, l'arrivée de son époux à la présidence et la nomination récente de Philippe Lazare, transfuge d'Air France, au poste de directeur général, l'entreprise française semble aujourd'hui enfin avoir retrouvé goût au jeu délicat de la communication. D'autant plus d'ailleurs qu'elle se porte plutôt bien. *
A la tête de 13 hôtels (1.950 chambres), 13 casinos, 5 golfs, 57 restaurants, 4 centres de thalassothérapie et une quarantaine de terrains de tennis, le groupe Lucien Barrière, à la fois composé d'entités autonomes (la Société d'expansion touristique de Biarritz et SHCLB à La Baule) et de sociétés cotées en Bourse (la SFCMC et la SHCD) fédérées au sein d'un groupement d'intérêt économique, prévoit effectivement une progression de 8% de son chiffre d'affaires au terme de l'exercice 1998 (1,5 milliard de francs l'an passé soit 700 MF dans les casinos, 100 MF en divers, 700 millions dans l'hôtellerie). Et mieux encore. Il table également sur une hausse sensible de son résultat brut d'exploitation (RBE) d'environ 10% cette année (de l'ordre de 450 millions en 1997).
Des performances encourageantes qui devraient permettre au nouveau patron, Philippe Lazare, de mener à bien différents projets au cours des prochains mois. Parmi ces derniers figurent en tête de liste celui consistant à trouver une adresse prestigieuse dans la capitale parisienne (dotée d'une centaine de chambres). «Actuellement, notre clientèle comprend entre 65% et 70% de Français. Nous aimerions d'ici deux ans parvenir à un équilibre entre nos clients hexagonaux et étrangers. Cela signifie qu'il nous faut développer une image internationale, a expliqué le directeur général. Et d'ajouter, le Fouquet's va certes contribuer à renforcer notre notoriété hors des frontières nationales. Mais cela sera encore plus aisé lorsque nous disposerons d'un palace à Paris.»

Un casino en projet
Pour planter son drapeau dans la Ville Lumière, de préférence du côté du Triangle d'Or, le groupe se dit bien sûr, ouvert à toutes propositions : acquisition, construction ou bien encore gestion. A noter d'ailleurs que l'entreprise familiale était candidate à la reprise de l'Hôtel de La Trémoille, établissement qui vient d'être cédé par le Britannique Granada à un pôle d'investisseurs nord-américains dénommé Highgate.
Parallèlement, l'opérateur français entend aussi retrouver une dynamique de développement en particulier dans le domaine des casinos. D'autant plus rapidement que le secteur du tapis vert (156 casinos en exploitation en France) vit une période de profonde concentration avec le renforcement de certains concurrents comme Partouche par exemple et l'apparition d'entités puissantes comme Européenne de Casinos et Accor Casinos (à noter que, dans le cadre d'accords capitalistiques, Lucien Barrière détient 34,9% dans cette société, Accor disposant lui depuis de nombreuses années d'une part similaire dans la SHCD).
Le groupe ne s'intéresse toutefois qu'à des opérations très spécifiques où il lui est possible de développer des formules «Resorts» (lieux de villégiature regroupant autour d'un casino un hôtel de luxe, un restaurant, des équipements sportifs et de remise en forme). Considérant d'ailleurs que les jeux sont indispensables à la bonne marche des hôtels, l'entreprise familiale va déposer d'ici la fin de l'année une demande d'autorisation pour l'installation de quelque 300 machines à sous dans son casino d'Enghien. Un vote au Parlement a en effet abrogé la loi du 31 mars 1931, qui jusqu'alors interdisait l'exploitation du jeu de la boule et des jeux similaires dans les casinos des stations thermales situées à moins de 100 kilomètres de Paris.
C. Cosson ccosson@lhotellerie-restauration.fr


L'HÔTELLERIE n° 2582 Hebdo 8 Octobre 1998

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration