Que ceux qui ont déclaré que trop d'impôts tuaient
l'impôt soient rassurés : c'est par mort lente, très lente que le bourreau opère et
les entreprises résistent aussi longtemps qu'elles peuvent. Une résistance qui, de toute
évidence, doit attiser le sadisme de l'Etat qui fait preuve d'imagination constante pour
ponctionner toujours plus les contribuables. Rassurez-vous, nous ne chercherons pas à
établir de liste, avec la meilleure bonne volonté possible, elle ne saurait être
exhaustive ! Nous nous contenterons de dénoncer la dernière innovation du gouvernement :
la taxe sur les dépenses de publicité ! Brochures, dépliants, propositions
commerciales, guides : tout est bon pour aiguiser l'appétit du fisc qui demande lui aussi
sa part et ponctionnera de 1% toutes vos dépenses ! Un coup bas pour les entreprises les
plus dynamiques, pour celles qui ne cessent de se remettre en cause, de communiquer,
justement ! Une mesure entrée en vigueur depuis le 1er janvier et qui concerne toutes les
entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur à 5 MF. Autant dire que si
les restaurateurs et les cafetiers peuvent être nombreux à ne pas se sentir concernés,
les hôteliers, eux, sont tout particulièrement touchés par cette nouvelle taxe ! Un
impôt qui va encore une fois à l'encontre des intérêts du secteur qui se doit, pour
être performant, de toujours mieux communiquer.
Décidément, les hôteliers-restaurateurs ne sont pas dans les petits papiers des
politiques, de quelque tendance qu'ils soient d'ailleurs. Depuis des mois pourtant, ils
revendiquent : taxe professionnelle, TVA, redevances TV, réduction des charges
salariales. Les seules réponses qu'ils obtiennent sont réduction du temps de travail,
méthode HACCP et taxation des dépenses de publicité. Le gouvernement fait la sourde
oreille, continue à prendre sans jamais se sentir obligé de donner. La coupe est pleine
pourtant et l'on s'étonne du silence de la profession face à ces nouvelles pressions.
Jusqu'où faudra-t-il que le fisc aille pour qu'enfin, la voix des hôteliers, des
cafetiers et des restaurateurs se fasse entendre ?
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2581 Hebdo 1er Octobre 1998