Paris
«Je n'étais pas vendeur, déclare Gérard Joulie.
Buffalo Grill recherchait des emplacements sur Paris. C'est une opportunité de vente.
Quand l'offre est intéressante, on l'étudie. Vendre, c'est réaliser des actifs, mais je
reconnais que Batifol n'était peut-être plus adapté au marché parisien. Aujourd'hui,
nous sommes en négociation.»
En mars dernier, Gérard Joulie avait déjà cédé 7 Batifol à la holding Loli Café,
qui souhaitait les transformer en bistrots d'inspiration italienne façon trattoria. Sur
les 12 unités qui lui restent, combien d'entre elles le président de Batifol compte-t-il
céder ? «Le nombre n'est pas encore arrêté, confie Gérard Joulie. Peut-être
12. En tout cas, depuis que cette rumeur circule, j'ai reçu de nombreuses offres de
personnes qui cherchent aussi à s'implanter à Paris.»
La fin de Batifol ?
Si Gérard Joulie vend ses 12 dernières unités, ce sera bel et bien la fin de Batifol,
une aventure commencée il y a dix ans, en octobre 1988, avec la création du premier
restaurant Batifol Halles à Paris. «Il me reste quand même toutes mes brasseries»,
précise-t-il. Les brasseries de luxe du groupe Gérard Joulie sont au nombre de 7 (6 à
Paris, 1 à Neuilly).
Quant à Buffalo Grill, cet «éventuel» rachat des restaurants Batifol confirme que la
volonté d'expansion du groupe est intacte. Rappelons que le nombre de restaurants Buffalo
Grill est passé en dix ans de 16 à 152. Il révèle également un changement de
stratégie en misant désormais sur les centres-villes. Et Buffalo Grill a les moyens de
ses ambitions. Le groupe, qui compte trois enseignes (Victoria Pub, Bistro d'Augustin et
Buffalo Grill), a réalisé en 1997 un chiffre d'affaires consolidé de 1,1 milliard de
francs et un résultat net de 53,1 MF. De plus, le 15 novembre prochain, la société
devrait entrer au second marché de la Bourse de Paris, ce qui lui permettra de dégager
des fonds supplémentaires. Ultime précision de Gérard Joulie, si les négociations
aboutissent, la vente devrait avoir lieu «avant l'entrée en Bourse de Buffalo Grill».
Reste à savoir quelle enseigne Christian Picart choisira d'accrocher au fronton de ses
nouvelles acquisitions.
N. Lemoine
L'HÔTELLERIE n° 2581 Hebdo 1er Octobre 1998