Développement
Jean-Robert Reznik, directeur général de l'hôtellerie
de loisirs d'Accor (déclinée à travers les labels Coralia et Thalassa International),
n'est pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot. D'autant plus que le
conglomérat français entend bel et bien figurer parmi les grands noms de ce secteur
aujourd'hui très porteur. Toujours sur le qui-vive, l'homme ne cesse d'ailleurs de
parcourir la planète tout entière pour accélérer la croissance de cette branche
spécialisée. A tel point qu'au cours des deux dernières années, le parc d'hôtels de
loisirs placé sous sa responsabilité est passé de 106 à 160 établissements (+50%),
soit une capacité de 23.600 chambres contre 17.000 précédemment. Mieux encore ! Le
nombre de clients fréquentant ces lieux de villégiature a, lui, franchi la barre des 1,3
million. Le tout générant 3 milliards de chiffre d'affaires.
Pas question néanmoins, malgré ce «bond en avant», de ralentir la cadence. Le groupe
souhaite en effet totaliser 250 hôtels de loisirs d'ici 2001 (50.000 chambres). Un
objectif que Jean-Robert Reznik ne devrait guère avoir de difficultés à atteindre.
Sachant qu'il est secondé par de solides équipes de développement, cet ancien du Club
Méditerranée a d'ores et déjà conclu de nouveaux partenariats avec d'importants
acteurs publics et privés selon les destinations. Il vient ainsi de signer un contrat de
management avec la chaîne Gran Caribe et la société Gaviota pour l'exploitation de sept
nouvelles unités à Cuba.
Reprise du Club Baobab au Sénégal
Accor est en outre parvenu à s'implanter à Madagascar où il gère désormais deux
établissements : un Ibis (59 chambres) et un Mercure (50 chambres) à Tananarive. Côté
marocain, Coralia compte maintenant 2 hôtels-club, 6 Ibis Moussafir et 1 Sofitel à Fez
(le Palais Jamaï). Sans oublier un établissement Thalassa en construction à Essaouira
et trois autres Mercure (Agadir, Casablanca et Tanger).
De nombreux projets sont aussi en cours en Egypte, en Israël, en Jordanie, en Turquie
(discussions engagées avec la Caisse de retraite de l'armée pour créer une joint
venture), au Sénégal (reprise du club Baobab)... Concernant les implantations
françaises, au nombre de six dont cinq situées en montagne (Les Arcs 1.800, Chamonix,
Courchevel, Val d'Isère, Val Thorens), Jean-Robert Reznik espère là aussi faire
rapidement évoluer la situation et envisage à cet effet certains rapprochements avec
notamment Maeva et la Caisse des dépôts.
Reste qu'il ne suffit pas au directeur de l'hôtellerie de loisirs d'Accor d'essaimer ses
labels touristiques au quatre coins du monde pour être pleinement heureux. Il lui faut
bien sûr également parvenir à séduire chaque année davantage de clients afin de
rentabiliser les investissements de l'entreprise.
Réseaux de distribution
En clair, le patron de Coralia-Thalassa doit tout entreprendre pour attirer les chalands.
Cette opération se réalisera d'une part par un peaufinage du positionnement des
différents produits existants et la création de nouveaux services (club «tout
compris», gestion du capital santé avec Harvard...) suivant les sites donnés. Après
avoir effectué un remarquable travail marketing au sein de la chaîne Mercure, Marie-Pôl
Baudouin, désormais membre de l'équipe des hôtels de loisirs, devrait sans mal
éclaircir certains points encore obscurs au niveau du produit.
Mais la branche d'hôtellerie et de loisirs va d'autre part devoir améliorer sa
commercialisation. Pour ce faire, Jean-Robert Reznik n'y va pas par quatre chemins. «Nous
étudions actuellement des reprises éventuelles ou partenariats avec des réseaux de
distribution, explique-t-il. Et d'ajouter sans détour qu'Accor est très
intéressé par la filiale tourisme de la SNCF, Frantour, et serait toujours prêt à
acquérir la partie tourisme d'Havas Voyages le cas échéant.»
Il souhaiterait par ailleurs «booster» ses ventes en Europe du Sud en particulier dans
la péninsule ibérique et en Italie. Dans ce but, Accor Loisirs discute activement avec
le voyagiste Mundicolor, via Viajes Ecuador, société dans laquelle le conglomérat
français détient 38%. Du côté de la botte italienne, Accor pourrait renforcer sa
collaboration avec Alpitour.
C. Cosson ccosson@lhotellerie-restauration.fr
Jean-Robert Reznik, patron des hôtels de loisirs d'Accor, mène le
développement de Coralia-Thalassa tambour battant. Cette branche est ainsi passée de 106
unités à 160 en moins de deux ans.
L'HÔTELLERIE n° 2581 Hebdo 1er Octobre 1998