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EXPLOITATION

Hôtellerie de chaînes

n Premier baromètre énergétique Gaz de France

Les chaînes jouent aux économies d'énergie

Pour la première fois, Gaz de France a lancé un baromètre des énergies qui porte sur l'ensemble du parc des chaînes en France (franchises et filiales), soit près de 2.600 hôtels sur lesquels ont porté une analyse individuelle. Confiée à Coach Omnium, l'étude révèle que les professionnels réalisent de plus en plus de réinstallations énergétiques et se préoccupent plus que jamais du confort de leurs clients.

L'hôtellerie de chaînes s'est voulue, depuis ses origines, progressiste et en avance sur son temps en matière d'équipement d'exploitation. Ses installations énergétiques, auxiliaires à la prestation, n'échappent pas à la règle. Avec des charges importantes (l'eau-énergie est le 4ème à 5ème poste de dépense d'exploitation en hôtellerie), la gestion de l'énergie est également devenue une des préoccupations prioritaires d'aujourd'hui. Soucis d'économie obligent. Les investissements engagés par les groupes hôteliers ne concernent pas uniquement la décoration et les espaces verts. "On a toujours été tenté de rénover ce qui va sauter aux yeux du client. Mais, si ce qui se passe dans les locaux techniques est discret et invisible, on est conscient à présent que le client va profiter directement des progrès qui y sont apportés", analyse Hubert Gouvezier, qui dirige un 3 étoiles d'un réseau international. C'est ainsi qu'un hôtel de chaînes sur cinq a modifié ses équipements énergétiques durant ces trois dernières années et 21,5% ont des projets de changements d'ici 3 ans.

La climatisation à l'ordre du jour

Parmi les projets de rééquipement, 51% des hôteliers prévoient d'installer la climatisation, 29% vont faire modifier leur installation d'eau chaude sanitaire et 26% leur chauffage. Dans les changements, de plus en plus de professionnels convertissent leur énergie antérieure pour le gaz naturel. Il en va ainsi pour l'eau chaude sanitaire, le chauffage et la cuisson où le gaz naturel prend la vedette pour près de 4 hôteliers sur 5. Déjà, sur l'ensemble des hôtels de chaînes, le gaz naturel détient 44% de parts de marché sur l'usage cuisson. L'étude nous apprend également, en vrac, que 42% des hôtels de chaînes sont sans restaurant, que 5% ont une piscine chauffée ou encore que 31% sont climatisés de manière complète ou partielle. Enfin, seulement 7% des établissements blanchissent leur linge eux-mêmes (blanchisseries intégrées) d'où l'importance du marché de la location de linge.

C. Gary

3 QUESTIONS À... PHILIPPE ROBERT DE GAZ DE FRANCE

L'Hôtellerie Economie : Comment expliquez-vous le succès du gaz naturel dans l'hôtellerie, et dans l'hôtellerie de chaînes en particulier ?
Philippe Robert : «Nous avons en effet constaté que lorsqu'un hôtel de chaîne changeait d'énergie à l'occasion d'un réaménagement de son installation énergétique, plus de 4 fois sur 5, c'était au profit du gaz naturel. La raison est simple. D'une part, le gaz naturel est une énergie économique. Pour le chauffage d'un hôtel, la réduction de la facture énergétique se situe entre -15 et
-25%. L'eau chaude sanitaire revient à moins de 2,50 francs par chambre louée dans un 2 étoiles. On amortit très vite son installation. Par exemple, un équipement pour l'eau chaude coûte près de 70.000 francs dans un Formule 1. 40% en sont pourvus. Sur une année, l'économie a été en moyenne de 22.000 francs par hôtel. Le retour brut sur investissement est donc de l'ordre de 3,5 années. Des études indiquent également que sous la pression de la concurrence, le prix du gaz devrait baisser de 25 à 30% d'ici trois ans en Europe. Par ailleurs, le gaz naturel offre un grand confort d'utilisation : plus de panne d'eau chaude aux heures de pointe (quand tous les clients sont dans les salles de bains) et un matériel qui demande peu d'attention de la part de l'hôtelier. Le gaz naturel est jugé également pratique. Dans une chaîne comme B & B (hôtels 1 étoile du groupe Galaxie), on a préféré le chauffage au gaz qui non seulement est économique mais participe aussi au confort des clients avant leur arrivée, en permettant de préchauffer les chambres en hiver. Sans parler du confort d'arriver dans une chambre à bonne température. Ceci fait réaliser des économies importantes par rapport aux convecteurs électriques devant lesquels les clients sont livrés à eux-mêmes et poussent à la consommation.»

L'Hôtellerie Economie : Pensez-vous que les hôteliers soient suffisamment informés en matière de gestion de leur énergie ?
Philippe Robert : «Honnêtement, je pense que non. Les professionnels sont très occupés par leur activité, ce qui se comprend, et on ne peut pas être spécialiste en tout. Mais j'observe qu'une fois que le matériel de chauffage, de cuisson, de climatisation, etc... est installé, on s'abandonne et on lui fait trop confiance. J'ai ainsi vu de nombreuses fois des thermostats mal réglés ou cassés, un équipement mal adapté aux besoins de l'hôtel et d'autres situations susceptibles de générer des gaspillages. La gestion de l'énergie demande un pilote dans chaque hôtel. En ce qui concerne le gaz, il y a encore une méconnaissance de son utilisation. Ainsi, peu de professionnels savent qu'en cuisine quasiment tous les matériels qui fonctionnent à l'électricité ont un équivalent au gaz : salamandre, four mixte, etc... Il n'y a que le froid alimentaire que nous ne traitons pas encore. C'est pourquoi nous avons mis en place des stages de 2 journées en collaboration avec le GNC (Groupement national des chaînes), destinés à former les responsables techniques des hôtels aux technologies utilisant le gaz.»

L'Hôtellerie Economie : Justement, vous vous présentez comme partenaires de l'hôtellerie. En quoi cela se concrétise ?
Philippe Robert : «Nous avons par exemple un protocole avec le GNC par lequel nous proposons donc les stages de formation mais nous éditons également une lettre trimestrielle d'information (L'Energie Hôtelière) et nous organisons des réunions régionales d'échanges entre directeurs d'hôtels. Nous sommes aussi là où on ne nous attend pas. Nous aidons les hôteliers de chaînes franchisées (équipées au gaz) à concevoir des actions de communication et de promotion à mener sur leur zone primaire. Ce sont des opérations que nous cofinançons dans l'idée que cela doit développer l'activité de l'hôtel et donc entraîner indirectement de plus gros besoins énergétiques. Nous débutons ces actions prochainement avec deux hôteliers Climat de France.»

Propos recueillis par C. G.


L'HÔTELLERIE n° 2580 Supplément Economie 24 Septembre 1998

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