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Animation

n Karaoké

Pas de fausse note

Depuis 1992, ce nouveau type d'animation, originaire du Japon, a fait son entrée sur le marché français des CHR. Ce phénomène des Karaokés connaît un succès croissant auprès d'une clientèle très hétérogène. De plus en plus de professionnels ne regrettent pas leur investissement.

Le karaoké, qui signifie littéralement "orchestre vide", est né au Japon il y a presque 20 ans. En dehors de son pays de création, il est aujourd'hui très bien implanté aux Etats-Unis et en Europe occidentale où de plus en plus de fans s'emparent du micro. En France plus particulièrement, il existe presque autant d'établissements offrant ce type de prestation que de discothèques (entre 3.000 et 5.000, selon les sources). "Le nombre d'établissements Karaoké s'est un peu tassé ces dernières années, mais la clientèle et le succès persistent. Le karaoké n'est donc pas un phénomène de mode", déclare le représentant de Karaoké Zebra, société qui distribue ce matériel. Ainsi, cet orchestre vide fait aujourd'hui partie de l'activité quotidienne de bien des Français, quels que soient leur âge ou leur classe sociale. Ce produit attire non seulement les jeunes (60% des pratiquants sont des jeunes de 15 à 25 ans) mais également une clientèle familiale ou d'affaires. "Quand nous terminons notre journée de travail par un karaoké au bar de l'hôtel, je peux vous dire qu'on oublie tous ses soucis", s'enthousiasme Gilles Belinglise, formateur qui anime de nombreux séminaires dans les hôtels. "Le karaoké ne pouvait que fonctionner. Chanter est un langage universel. Tout le monde chante, que ce soit sur scène ou dans sa salle de bains...", explique le propriétaire d'un établissement karaoké parisien.
L'animation karaoké semble être idéale pour toutes sortes de manifestations de groupes, telles que les comités d'entreprises, les baptêmes, les communions, les fiançailles, les mariages et surtout lorsqu'on enterre les vies de jeunes filles ou de garçons. Devant ce nouvel engouement, des restaurateurs ont commencé à adopter le karaoké en proposant des formules dîner + animation contre un ticket moyen d'environ 200 francs par personne.

Restaurants, lieux de détente

"De nos jours, la clientèle attend plus qu'un simple service à table. Le restaurant est devenu un lieu d'évasion, une fuite du quotidien. D'où la vague actuelle des restaurants à thème sur le marché français. Le karaoké répond donc exactement à ce besoin de dépaysement. D'ailleurs, il a été créé à cet effet par les Japonais qui travaillent d'arrache-pied toute la semaine", affirme Pierre Androzy, le patron d'un autre restaurant karaoké en province.
Le karaoké semble par ailleurs offrir un excellent rapport qualité/prix, à la fois pour le consommateur et pour l'acheteur. Le coût nécessaire diffère bien sûr selon qu'il s'agit d'un achat ou d'une location. Pour une soirée, la location de matériel vaut au minimum près de 1.000 francs (sans animation) et au maximum 20.000 francs en fonction de l'ampleur du service demandé et du type de matériel loué (ex : grand écran). Notons qu'à cela doivent s'ajouter les droits à payer à la Sacem (voir encadré). L'installation fixe permanente, qui est essentiellement adoptée par les cafés, les bars et aujourd'hui par les restaurants, est comprise entre 30.000 et 40.000 francs pour l'accueil d'une cinquantaine de personnes et entre 50.000 et 70.000 francs pour environ 100 clients. Le karaoké est une formule qui a su séduire les professionnels parce que les consommateurs y découvrent la convivialité. Il permet de fidéliser une clientèle ciblée et de développer une atmosphère grisante dans un établissement. Qu'on en convienne, parfois cela manquait.

A. De San

UN EXEMPLE DE FORMULE DE LOCATION DE MATÉRIEL DE BASE

* Principe : location de matériel, sans animateur.
* Configuration : 1 lecteur / mixer karaoké, jeu de disques équivalent à 200 chansons, 2 micros, câbles, catalogues. A brancher T.V. et sono personnelle.
* La soirée : 990 F TTC - Caution de 15.000 F et bon de commande.

CE QUE DEMANDE LA SACEM

* Musiques protégées : toutes les oeuvres musicales françaises et étrangères.
* Droits à verser : droits à la Sacem + droits destinés aux musiciens et producteurs de disques.
* Autorisation de diffuser : pour l'obtenir, prendre contact avec la Sacem 15 jours avant toute manifestation.
* Mode de calcul des droits : indépendant de l'origine, du genre des oeuvres, de leur nombre ou de leur durée. Un délégué régional peut être contacté pour toute demande d'explication. Aucun coût universel n'est appliqué. Facturation au cas par cas.
* Réductions prévues : pour les communes à l'occasion des fêtes nationales et locales, pour les associations d'éducation populaires et pour les associations d'intérêt général (sans entrée payante).
* La Sacem n'est pas une société commerciale et ne fait pas de bénéfices. Après déduction du coût de gestion, 83% des sommes perçues sont redistribuées aux ayants droit.


L'HÔTELLERIE n° 2580 Supplément Economie 24 Septembre 1998

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