Pyrénées
Le bail de l'hôtel Aneto s'est terminé le 15 septembre
et l'exploitant actuel ne souhaite pas le renouveler au vu des conditions de confort et de
sécurité de l'établissement. "Cet hôtel a besoin de 6 à 8 millions de francs de
travaux. Je ne peux pas les investir aujourd'hui car je ne les rentabiliserai pas si la
station de ski ne bénéficie pas d'aménagements conséquents pour lutter contre le
manque d'enneigement", explique Alain Guardia qui exploite l'hôtel Aneto depuis 9
ans. Son bail de 8 ans avait été prolongé d'un an à la fin de la saison dernière
alors que des travaux de remise en conformité électrique étaient prévus par le
Syndicat Intercommunal de Gestion et d'Aménagement de Superbagnères (SIGAS),
gestionnaire de l'établissement. Le SIGAS regroupe 3 communes dont le village de
Saint-Aventin, propriétaire de l'hôtel Aneto. René Rétig, président du SIGAS depuis
un an et demi et maire de Luchon, évalue les travaux à 3 ou 4 MF et souhaite que cette
somme soit apportée par un investisseur et non pas ponctionnée sur des fonds publics :
"Le SIGAS sort d'une crise financière importante justement causée par des
investissements sur l'hôtellerie. Nous souhaitons aujourd'hui donner la priorité à
l'aménagement de la station", explique-t-il avant de préciser que des
"investissements raisonnables" seront engagés de 1999 à 2001 pour installer de
nouveaux canons à neige. La prochaine saison d'hiver est de toute façon compromise pour
l'hôtel Aneto. La clientèle d'habitués qui restait attachée à l'établissement s'est
déjà tournée vers d'autres hôtels, selon Alain Guardia. En outre, les travaux de
rénovation de l'hôtel concernent la structure et donc la façade du bâtiment, or
Superbagnères est un site classé : "Une étude est en cours avec le ministère de
l'Environnement pour planifier les évolutions esthétiques du site et cela demande des
délais importants". Chacun sait donc ici que les 130 lits de l'hôtel Aneto
resteront inoccupés cet hiver et le SIGAS est aujourd'hui à la recherche d'un exploitant
prêt à prendre un minimum de risques financiers pour les saisons à venir.
AMP
L'HÔTELLERIE n° 2580 Hebdo 24 Septembre 1998