Orléans
Les professionnels de l'hôtellerie du Loiret descendent
rarement dans la rue. Mais quand ils le font c'est avec force : 300 d'entre eux viennent
ainsi de se retrouver devant la préfecture du Loiret où était attendue Michelle
Demessine, secrétaire d'Etat au Tourisme qui a finalement annulé son déplacement. Par
cette manifestation toutes les composantes de l'hôtellerie, le président de la chambre
syndicale de l'industrie hôtelière du Loiret, CFHRCD, Bernard Quartier, entendait
montrer le ras-le-bol de la profession. Et les doléances sont nombreuses : abaissement du
taux de TVA, diminution des charges sociales, revalorisation de l'apprentissage afin de
développer du personnel qualifié qui fait défaut, refus des 35 heures telles qu'elles
sont présentées actuellement, abolition de la taxe professionnelle «impôt injuste
et pénalisant pour les prestataires de services que nous sommes», indique avec
amertume l'un des manifestants.
Les professionnels demandent également le renforcement de la lutte contre le
paracommercialisme et l'application du rapport Radelet, la récupération de la TVA sur
les notes d'hôtels et de restaurants pour les entreprises, l'amélioration du système de
redevance de l'audiovisuel et l'adoption définitive de la loi Raffarin. Autant de
revendications qui sont connues du gouvernement mais dont les mesures tardent à venir.
En effet, chacun s'accorde à reconnaître l'immense mérite d'une profession qui exige
une très grande flexibilité et un rythme de travail très soutenu mais personne en haut
lieu n'est prêt à engager une véritable politique d'aide pour un secteur qui participe
de l'image de la France. «Les personnes qui nous gouvernent devraient comprendre qu'une
restauration et une hôtellerie de qualité passent par une excellente formation et un
investissement financier lourd», indique encore l'un des participants.
Reçus par le préfet du Loiret, les responsables de la chambre syndicale ont exposé ces
revendications qui doivent être transmises à Michelle Demessine. Mais pour bien montrer
leur détermination, les manifestants (parmi lesquels Jean-Michel Lavrilleux, secrétaire
général de la Confédération, ainsi que le président de l'hôtellerie du Cher,
Philippe Perrichon) ont défilé dans les rues d'Orléans pour faire entendre leur voix.
J.-J. Talpin
L'HÔTELLERIE n° 2580 Hebdo 24 Septembre 1998