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Corse

Le rendez-vous de l'automne pour les paillotes

Une menace de destruction pure et simple de nombreux établissements avait été lancée au printemps. Au 1er octobre, les propriétaires de paillotes pourront effectuer les démarches nécessaires à une simple mise en conformité avec «l'état de droit»...

Il s'agit de l'un des premiers chantiers ouverts par le préfet de région dans l'opération qui vise à établir l'état de droit dans l'île : fin mai, cinq propriétaires de «paillotes» près d'Ajaccio se voyaient notifier qu'ils n'avaient aucun droit d'exercer leur activité professionnelle à cet endroit et qu'ils avaient 7 jours pour détruire leur installation. Certaines de ces paillotes étaient installées depuis plusieurs dizaines d'années, signalées sur les meilleurs guides, inclues dans des circuits touristiques élaborés par des tour-opérateurs. L'arrivée de la notification portée en mains propres par les gendarmes avait provoqué de nombreux remous dans l'opinion publique insulaire, donnant l'impression que cette opération mains propres ne «s'attaquait qu'aux petits»... «Notre ambition est de conjuguer le développement économique de la Corse avec l'état de droit, affirmait cet été Bernard Bonnet, le préfet de région. L'état de droit n'est pas une stigmatisation de la société insulaire mais une clarification des règles de fonctionnement.» Une précision qui explique la décision prise au printemps par le représentant de l'Etat : «L'objectif de l'Etat en Corse est le développement économique ; les paillotes représentent un enjeu économique à la veille d'une saison estivale, nous n'interviendrons donc pas avant l'été.»

Conjuguer état de droit et service
Tout au long de l'été, les fonctionnaires de l'équipement ont donc procédé à un inventaire de ces établissements et à une campagne d'information des propriétaires. «Il est certain que certaines constructions illégales en milieu urbain, relevant d'une concurrence déloyale envers des établissements qui fonctionnent toute l'année et payent des charges en conséquence, n'auront plus lieu d'être, souligne Marie-Paule Mancini Neri, présidente de l'ATC. En revanche, certaines paillotes installées sur des plages isolées remplissent un rôle important, sécurisant les rivages, entretenant des zones d'implantation, créant de nombreux emplois saisonniers ou à l'année (on estime à environ un millier les emplois créés par ces structures chaque année)». «Les abus doivent effectivement être corrigés, renchérit Roland Dominici, président de la coordination des industries touristiques, mais il n'est pas question de supprimer toutes les paillotes de bord de mer. Nos clients apprécient ce service au bord de l'eau. L'existence des paillotes est primordiale l'été. Nous l'avons expliqué au préfet de région qui semble avoir pris la mesure de la situation.» En effet, si le délai accordé par le préfet a été reporté au 1er octobre, les propriétaires de paillotes peuvent tout simplement se mettre en conformité avec la loi : il s'agit alors d'obtenir une autorisation d'exploitation temporaire et de détruire les constructions illégales pour les remplacer par des structures démontables et adaptées à la législation en vigueur...
L. Peretti


«Certaines paillottes, installées sur des plages isolées, remplissent un rôle important : elles sécurisent les rivages et créent des emplois saisonniers ou à l'année».


L'HÔTELLERIE n° 2580 Hebdo 24 Septembre 1998

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