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Toulon

L'Hôtel du Palais ouvre ses portes

Fermé depuis trois ans, l'Hôtel du Palais à Toulon vient de rouvrir ses portes. La société propriétaire, composée de plusieurs proches d'Accor, compte toujours obtenir l'enseigne Mercure et, pour convaincre le groupe, va prochainement lancer une étude de marché. Elle se donne deux ans pour atteindre un taux d'occupation de 60% dans une ville où l'hôtellerie est actuellement sinistrée.

L'hôtel, qui jouxte le Palais des congrès et qui compte 150 chambres 3 étoiles, avait annoncé qu'il ouvrirait partiellement en juillet. Mais les travaux ont duré plus de temps que prévu et ont dépassé le budget initial.
«Nous avons décidé de procéder à une rénovation totale afin que l'hôtel soit comme neuf. Clefs en main, l'investissement ainsi réalisé atteint 14 MF (NDLR : 10,5 annoncé au départ)», explique Patrick Picourt, président de la Compagnie Toulonnaise d'Investissement et de Développement, propriétaire de l'hôtel. «Quant à la prise d'enseigne Mercure, ajoute-t-il, les négociations sont toujours en cours. Nous allons lancer courant septembre, en partenariat avec Accor, une étude de marché que nous confierons à un grand bureau d'études spécialisé indépendant, style Sofres. J'espère qu'Accor nous donnera sa réponse d'ici la fin de l'année...»

Un pur produit Accor...
Depuis le 21 août au soir, deux étages de l'Hôtel du Palais sont ainsi ouverts. D'ici quelques jours, les travaux des deux autres étages seront achevés. Du restaurant gastronomique de 100 couverts (la «Table de l'Amiral») et du bar situés en rez-de-chaussée jusqu'aux chambres, la décoration privilégie l'ambiance «mer et soleil».
«Nous n'avons plus qu'un problème à régler : celui du parking, explique Freddy Cerda, le directeur de l'établissement Nous disposerons dans le vaste parking situé en sous-sol, d'un espace privé de 60 places qui sera clôturé et relié par caméra avec ouverture automatique à notre réception. Nous allons également remettre en fonction l'ascenseur qui mène directement du parking à l'hôtel. Les devis sont en cours et tout devrait être fait en octobre».
Freddy Cerda est un pur produit Accor où il a fait 23 ans de carrière. Il arrive en direct du Novotel de Suresne dont il était directeur et a recruté la moitié de son équipe de 32 salariés parmi le personnel du groupe, l'autre moitié étant composée de Toulonnais. Son chef de cuisine, Marc Grisard, 42 ans, arrive ainsi de l'Oursinade, le restaurant gastronomique du Mercure Euro Centre à Marseille.

Trois commerciaux pour atteindre un TO de 60% en deux ans
Pour lancer l'hôtel, trois commerciaux opéreront à ses côtés : l'un démarchera les entreprises et les associations toulonnaises (un premier mailing est déjà parti) ; l'autre se branchera tourisme et contactera les TO pour capter notamment le courant de vacanciers se déplaçant sur la transversale Italie-Espagne et le troisième consacrera ses efforts au tourisme de congrès, en privilégiant avant tout dans un premier temps le secteur médical, que Freddy Cerda pratiquait régulièrement à Suresne. Objectif fixé : atteindre un taux d'occupation de 60% en deux ans. «Le développement du tourisme de congrès est un objectif prioritaire, confirme Patrick Picourt. Nous allons nous attacher au cours du dernier trimestre à travailler avec l'EPIC qui gère le Palais des congrès pour voir comment commercialiser ensemble cet outil. Nous sommes là pour dynamiser un marché qui tourne actuellement au ralenti et cela profitera à tous les hôtels de la ville...»

Expectative sceptique chez les professionnels...
L'annonce de la réouverture après trois ans de cessation d'activité, de l'Hôtel du Palais avait suscité au printemps dernier de forts remous dans le milieu de l'hôtellerie locale (voir L'Hôtellerie du 30/04/98 N° 2559) qui, malgré une saison estivale cette année très positive (retombées de la Coupe du Monde), a globalement du mal à tourner.
Le syndicat local avait même entamé des démarches pour faire annuler la vente de l'Hôtel du Palais dans le cadre de la loi sur la surcapacité hôtelière mais avait dû y renoncer faute d'arguments juridiques adéquats.
«La direction de l'Hôtel du Palais affirme qu'elle veut développer le tourisme de congrès à Toulon. Cela me paraît difficilement viable mais maintenant, l'hôtel est ouvert et nous ne pouvons plus nous y opposer. Alors autant voir si l'on peut effectivement travailler ensemble... », constate, résignée, Michèle Stropoli, présidente des hôteliers de l'aire toulonnaise (Hôtel Le Dauphiné, 55 chambres de 2 étoiles).
L'Université d'été du Front National qui se déroulait à Toulon du 24 au 28 août et qui accueillait environ 800 personnes, logés dans des établissements de 1 à 3 étoiles, a constitué un premier test.
Le jour de l'ouverture de la manifestation, les deux étoiles du centre-ville et une bonne partie des une étoile affichaient complets. L'Hôtel du Palais annonçait de son côté la réservation d'une soixantaine de chambres, dont une cinquantaine pour le Front National. Mais les trois étoiles avaient, eux , encore de nombreuses disponibilités, selon l'Office du tourisme. L'Holliday Inn, par exemple, ne comptabilisait que deux ou trois réservations.
«Toulon est une ville économiquement sinistrée, qui n'a plus de grosses entreprises industrielles. Par ailleurs, le Palais des congrès n'amène pour l'instant quasiment pas de manifestations nationales (une seule cette année, en juin) et ses retombées sont très faibles. Alors, forcément, s'il n'y a pas un vrai développement dans cette ville, l'arrivée d'un nouveau concurrent, qui risque de nous prendre des clients et de perturber par ailleurs l'équilibre tarifaire, va nous handicaper encore davantage», estime Florence Shaeffer, directrice de l'Holliday Inn.
Egalement vice-présidente du groupement hôtelier Destination Soleil Cap sur Toulon, qui regroupe 7 hôtels deux et trois étoiles de la ville (dont les deux New Hotel), elle ajoute : «Il est cependant encore trop tôt pour nous prononcer sur l'impact de la réouverture de l'Hôtel du Palais. Nous verrons bien dans les mois à venir si sa présence est véritablement un argument pour faire venir des congrès supplémentaires à Toulon...»
L. Casagrande


14 millions de francs d'investissement.

Un Palais des congrès qui a du mal à trouver sa place...

Depuis mars 97, le Palais des congrès a intégré l'EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial) constitué en mai 96 pour gérer l'Office du tourisme. Christian Gravier, déjà directeur de l'OT, a alors également pris la direction du Palais Neptune.
«En tant qu'Office du tourisme, nous ne pouvons nous permettre de privilégier un hôtel par rapport à un autre», précise-t-il, tout en reconnaissant que la présence de l'hôtel est un plus considérable pour commercialiser Neptune. Nous adressons aux organisateurs une liste d'hôtels correspondant aux critères recherchés et ils choisissent eux- mêmes». S'il capte fréquemment des manifestations régionales, le Palais des congrès de Toulon a toujours du mal à attirer des manifestations d'envergure nationale. En 98, outre l'Université d'été du Front National , il a séduit en juin le Colloque International sur la fusion par faisceaux d'électronique (CISFFEL), soit 400 congressistes qui ont apporté des retombées bienvenues dans les hôtels de la ville.
Pour l'année à venir, le seul congrès d'envergure national signé pour l'instant est le Congrès National de la Médecine du Travail en mai 99.
En juin 99 devrait également se tenir un colloque médical.


L'HÔTELLERIE n° 2577 Hebdo 3 Septembre 1998

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