Thermes d'Aix-en-Provence
Le complexe touristique qui doit jouxter l'établissement thermal d'Aix-en-Provence sera peut-être enfin bientôt achevé, plusieurs partenaires étant prêts à apporter l'argent manquant pour achever les travaux. La SCI Les Thermes a jusqu'à fin octobre pour trouver une solution.
Le complexe touristique, qui comprend trois restaurants,
un hôtel, une résidence-service et un institut de remise en forme, était achevé à 80
ou 90% lorsque le P.-dg de Delta G, l'investisseur, avait été mis en cause par la
justice en mars dernier dans des problèmes de financement d'autres affaires. La SCI des
Thermes qu'il avait constituée pour réaliser le projet d'Aix-en-Provence s'avérait
alors être en difficulté financière.
Du coup, en avril, le pool bancaire qui lui avait déjà consenti un prêt principal de 31
MF, refusait de lui accorder le prêt complémentaire prévu car la mairie ne voulait pas
le garantir (elle avait déjà garanti le prêt principal). D'où une quasi suspension des
travaux depuis mai. Il reste aujourd'hui environ deux mois de travail à effectuer pour
que le chantier soit totalement achevé.
Face au retard pris dans la réalisation du complexe, la mairie a envoyé en juillet à la
SCI Les Thermes une lettre la mettant en demeure de respecter les clauses du bail
emphythéotique signé avec elle et lui enjoignant notamment d'avoir achevé les travaux
d'ici fin octobre, sous peine de résiliation du bail. Pour tenter de respecter cette
échéance, Bernard Chatel a aujourd'hui trouvé trois partenaires prêts à exploiter le
complexe et à apporter de l'argent frais à la SCI Les Thermes. Si le montage se
concrétisait, celle-ci continuerait cependant d'avoir la majorité des parts, ainsi que
le bail l'exige. L'investisseur serait C 2004, un organisme luxembourgeois. Et les
exploitants seraient la société de remise en forme Moving (Générale des Eaux) et de
ComHôtel, une entreprise de Bandol (Var) qui gère déjà 28 hôtels en France et en
commercialise 44 (réseau Travel Hôtels).
Les éventuels partenaires ont rencontré les responsables municipaux pour la première
fois vendredi dernier...
«Nous leur avons demandé des informations complémentaires notamment les termes des
contrats d'exploitation prévus. Nous voulons en effet nous assurer qu'ils soient
conformes à l'intérêt général ainsi que le prévoient les clauses du bail
emphythéotique», explique Paul Lespinat, adjoint au maire, chargé du thermalisme.
«Ensuite, poursuit-il, M. Chatel devra présenter ce projet à ses banquiers qui jugeront
si les propositions faites sont économi-
quement viables. Nous devrions être fixés d'ici le 15 septembre».
De son côté, l'établissement thermal, financé par la municipalité, subissait en avril
un autre type de déboire : les analyses effectuées dans le cadre de la procédure
d'agrément révélaient la présence de légionelles, bactéries susceptibles notamment
de provoquer des pneumonies.
Et l'eau des thermes?
Leur présence, selon les experts, était due à une contamination de l'eau par
les matériels utilisés dans les forages. D'où l'obligation de réaliser des travaux
lourds de désinfection sur toutes les installations de pompage et la tête de puits. Ils
ont été achevés en juin et, selon la Drire chargée avec la Drass de les contrôler,
«ils se sont déroulés dans de bonnes conditions.»
La première analyse a eu lieu en avril, avant même que les travaux ne démarrent. La
seconde devrait donc logiquement avoir lieu en octobre. Mais le calendrier ne sera sans
doute pas respecté. «D'une part, explique Paul Lespinat, les analyses intermédiaires
n'ont pu être faites en raison de la présence persistante de désinfectant dans l'eau
des thermes. D'autre part, les légionelles ont disparu mais d'autres bactéries (des
pseudomonas) subsistent et nous serons sans doute amenés à effectuer des travaux
supplémentaires au niveau des forages».
Dès lors, la procédure d'agrément peut se remettre en marche. Le Laboratoire National
de la Santé doit réaliser deux analyses d'eau à six mois d'intervalle, entrecoupées
d'analyses intermédiaires réalisées au niveau local par des laboratoires agréés. Si
ces examens sont bons, le dossier d'Aix-en-Provence sera alors présenté à l'Académie
Nationale de Médecine qui donnera son avis afin que le ministère de la Santé prenne un
arrêté d'ouverture.
L. Casagrande
Les investisseurs potentiels doivent maintenant obtenir l'accord de Jean-François
Picheral, maire d'Aix-en-Provence.
A savoir- Le pool bancaire qui a financé la SCI les Thermes est constitué de : la Société
Marseillaise de Crédit (SMC), la Caisse d'Epargne, le Crédit Agricole, la banque Sao
Paulo, le Crédit Local de France, la Cantonale de Genève. Ces six banques participent à
parts égales. |
L'HÔTELLERIE n° 2577 Hebdo 3 Septembre 1998