En 1997, les salaires représentent 35% de l'assiette globale de la taxe. La prise en
compte des salaires dans la base imposable entraîne un effet dissuasif sur l'embauche
dès lors que la cotisation de la taxe professionnelle de l'employeur augmente lorsqu'il
recrute du personnel.
Afin de mettre un terme à ce grave défaut de la taxe, le gouvernement propose de
supprimer en 5 ans la part salariale de l'assiette de la taxe.
Dès l'année 1999, il est prévu que les toutes les entreprises soumises à la taxe
professionnelle bénéficient d'un abattement de l'ordre de 100.000 francs sur la part
salariale. Cet abattement forfaitaire privilégiera les entreprises les moins taxées et
exonérera même totalement les entreprises jusqu'à 550.000 de masse salariale.
L'année suivante l'abattement sera de 300.000 F. Le montant de l'abattement n'est pas
encore fixé pour les années suivantes, mais l'objectif est d'atteindre la suppression
totale la masse salariale pour le calcul de cette taxe en 2003.
L'Etat doit prendre à sa charge le manque à gagner pour les collectivités locales qui
percevaient cette taxe.
La réforme de cette taxe constitue une des plus anciennes revendications patronales, mais
paradoxalement les organisations patronales bien que satisfaites d'une telle mesure n'en
restent pas moins vigilantes. En effet, plusieurs points restent à éclaircir. Notamment
le patronat attend de voir les éventuels relèvements de la cotisation minimale et
surtout des plafonds de la TP qui pourraient être décidés ultérieurement. Un
réajustement des trois plafonds qui sont à l'heure actuelle de 3,5%, 3,8% et 4% de la
valeur ajoutée en fonction du chiffre d'affaires, se révélerait beaucoup plus
pénalisant pour les entreprises.
Organiser de son vivant la transmission de son entreprise, c'est mettre tous les atouts
de son côté pour assurer la pérennité de celle-ci. Malheureusement, les droits de
mutation à titre gratuit (successions et donations) s'élèvent de 40% à 60%,
constituant un frein à cette transmission. A l'heure actuelle, un chef d'entreprise âgé
de moins de 65 ans bénéficie d'une réduction de 15% sur les droits de mutation et de
25% quand il a 65 ans révolu mais moins de 75 ans. Ces réductions ne se sont pas
relevées suffisamment encourageantes, pour inciter les chefs d'entreprises à anticiper
la transmission de leurs entreprises.
Afin de remédier à cette situation, le gouvernement propose d'unifier les réductions de
droits entre les différents types de donations (que ce soit des donations partages,
donations simples à un enfant unique, voir même une donation à un non-héritier). Il
est prévu d'octroyer une réduction de 50% de ces droits lorsque le donateur est âgé de
moins de 65 ans et de 30% lorsque le donateur a 65 ans révolu mais moins de 75 ans.
L'harmonisation des taux permettra de faire cesser la discrimination quant au choix du
repreneur, qui n'aura pas nécessairement un lien familial avec le donateur, mais pourra
être par exemple un cadre de l'entreprise.
Les TPE (très petites entreprises) dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas
100.000 F hors taxe bénéficient d'un régime ultra simplifié d'imposition qui les
dispense de certaines formalités ou obligations déclaratives. Les entreprises
bénéficiant de ce régime sont notamment exonérées de TVA et dispensées de
déclaration de bénéfice. Elles déclarent directement le montant de leur chiffre
d'affaires sur la déclaration d'ensemble des revenus. Elles sont imposées sur un
bénéfice net calculé après application d'un abattement forfaitaire pour frais calculé
en proportion du bénéfice.
Le gouvernement propose de relever le plafond pour bénéficier du régime des
micro-entreprises à 500.000 F pour les entreprises d'achat-revente et à 175.000 F pour
les prestataires de services et les professions libérales.
L'article 81 de la loi de finances initiale pour 1998 a institué, sur le plan fiscal,
une aide en faveur des entreprises qui embauchent. Les entreprises pourront bénéficier
pour la première fois de ce dispositif au titre de l'impôt sur les sociétés, payé en
1999 sur leurs bénéfices de 1998.
Ces entreprises peuvent ainsi bénéficier d'un crédit d'impôt de 10.000 F par emploi
net créé au cours de chacune des années 1998, 1999 et 2000. Cette aide étant plus
particulièrement destinée aux PME, elle est limitée aux 50 premiers emplois créés.
Ce crédit d'impôt peut être utilisé pour acquitter la contribution de 10% de l'impôt
sur les sociétés dans la limite de 500.000 F. Il n'est pas remboursable.
Un feu de paille qui avait embrasé les esprits en ces périodes estivales : baisse de
la TVA pour la restauration traditionnelle. Suivi rapidement de la douche froide : les
politiques avaient omis de préciser qu'ils ne pouvaient pas le faire en raison de la
réglementation européenne.
Le budget prévoit de diminuer la TVA en appliquant le taux réduit de 5,5% au lieu du
taux normal de 20,6% mais seulement sur des produits dit de première nécessité.
Cette diminution de TVA concerne :
* les abonnements souscrits pour la fourniture de gaz et d'électricité ;
* les appareillages destinés aux diabétiques et à certains handicapés ;
* les travaux d'amélioration réalisés par les bailleurs privés de logements sociaux.
Comment est calculé la taxe professionnelleLa base d'imposition de la taxe professionnelle repose sur
deux éléments : + * Le 2ème élément représente 18% des salaires payés au personnel ainsi que des rémunérations versées au salariés. = Sur le montant total de ces sommes, il est pratiqué des réductions spécifiques et un abattement général. - Réductions spécifiques (par exemple, un abattement fixe de 25.000 F sur la valeur locative des biens mobiliers, réduction de la base d'imposition totale en faveur des artisans qui emploient 3 salariés ou plus...). Abattement général de 16%. = Base d'imposition. x Pour obtenir le montant de la cotisation de la taxe professionnelle, on multiplie la base d'imposition arrondie à la dizaine de francs par le taux voté par les collectivités locales. Le montant de la cotisation ainsi défini est plafonné à :
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La restauration traditionnelle a été oubliée par M. Strauss KahnMême si, comme d'autres secteurs d'activité, les mesures en faveur d'un
allégement de la taxe professionnelle ont été accueillies avec une relative
satisfaction, le Syndicat National des Restaurateurs, Limonadiers et Hôteliers (SNRLH)
regrette, qu'une fois de plus, la restauration traditionnelle soit la grande oubliée des
orientations budgétaires présentées par le gouvernement, notamment, en ce qui concerne
le taux de TVA. |
L'HÔTELLERIE n° 2572 Hebdo 30 Juillet 1998