L'Office du tourisme de Marseille devient "l'Office du tourisme et des congrès» et aura désormais en charge la promotion de l'activité Congrès de la métropole. Les actions à mener continueront d'être décidées et financées par l'association Marseille Congrès, à laquelle participent la Ville, la Safim et la CCI (budget de 1,4 MF), mais elles seront mises en oeuvre par le "Bureau des congrès", créé au sein de l'OT.
«Le tourisme de congrès et le tourisme d'affaires a déjà commencé à se
développer et nous réalisons aujourd'hui 120.000 journées congressistes, constate
Dominique Guilleux, 46 ans, le directeur arrivé il y a huit mois dans la capitale
phocéenne. Mais il est temps de passer à la vitesse supérieure pour atteindre
150.000 journées congressistes d'ici l'an 2000, soit des retombées économiques de
l'ordre de 200 MF. Notre objectif est donc d'attirer sur l'année une vingtaine de
congrès supplémentaires.»
Cibles prioritaires outre le marché français : l'Angleterre et la Suisse dont les
organisateurs de congrès sont friands de sites étrangers. En septembre, l'Office du
tourisme et des congrès aura à sa disposition un site Internet bilingue, dont le nom de
domaine est déjà déposé (www.destinationmarseille.com). Il présentera, outre les
potentiels touristiques de la ville, les sites de conférence et diffusera des pages sur
les congrès qui auront choisi de venir à Marseille pour inciter les participants à s'y
inscrire. La réalisation puis la mise à jour de ce site seront prises en charge par un
service multimédia où officieront deux personnes.
Ces actions entrent dans le cadre d'une redéfinition des objectifs prioritaires de
l'Office du tourisme qui jusque-là avait privilégié l'accueil. Il s'agit aujourd'hui de
mettre l'accent sur l'accroissement et la réorganisation de la fréquentation. Deux
autres créneaux sont en ligne de mire : les croisières -66.000 passagers en escale à
Marseille en 1996 ; 100.000 attendus pour 1998- et le tourisme urbain et culturel.
«Pour l'instant, Marseille n'attire que 2 à 3% du flux national du tourisme urbain
et se situe au 7ème rang français, remarque Dominique Guilleux. Or nous avons à
proximité immédiate un réservoir énorme puisque 7 millions de touristes fréquentent
le département des Bouches-du-Rhône (44 millions de nuitées). Seulement un tiers
d'entre eux visitent notre ville. Si nous parvenions à en attirer seulement 5% de plus,
cela serait une source de richesse énorme...»
Pour plaider sa cause, Marseille compte sur les fêtes qu'elle va organiser l'année
prochaine pour son 26ème centenaire et qui permettront de valoriser la richesse de son
patrimoine et de sa vie culturelle. "Au-delà de cet événement, nous devons
proposer des produits adaptés à des courts séjours en utilisant au maximum la formule
des "bons week-ends en ville" (2.400 nuitées en 1997) couplés par exemple à
des soirées à l'opéra ou à des occasions festives comme celles proposées par la
Fiesta de Sud à l'automne, et en y ajoutant l'atout "mer et baignade". Ces
produits, poursuit le directeur de l'Office, pourraient aussi être adaptés au
«tourisme affinitaire» très particulier à notre ville. Les Marseillais reçoivent en
effet beaucoup d'amis et il serait bon de leur faciliter l'accès à des produits
culturels ou ludiques (théâtre, demi-journée de voile, etc.) afin qu'ils consomment
plus".
Autre constat à exploiter : c'est en juillet-août que Marseille attire le moins de
monde. "A plus long terme, nous devrons absolument jouer la carte du tourisme
nautique. Mais avant d'entamer la partie, nous devons penser aménagements et équipements
complémentaires". Pas question pour autant de vouloir plagier des villes comme
Cannes ou Nice. Marseille ne sera jamais une ville balnéaire, mais la navigation de
plaisance, la plongée, etc., y ont leur place. Et Dominique Guilleux de conclure : "Nous
avons un atout fantastique : la modification du comportement des touristes qui,
désormais, saucissonnent leurs vacances en courts séjours multiples. Pour les
destinations classiques, c'est une catastrophe. Pour Marseille c'est une grande
chance..."
L. Casagrande
Sur les 7 millions de touristes qui fréquentent les Bouches-du-Rhône, seul un tiers d'entre eux visitent Marseille.
UNE NOUVELLE IMAGE ET DE NOUVEAUX DOCUMENTSPour accompagner sa nouvelle politique de commercialisation de la destination Marseille, l'Office du tourisme et des congrès, qui a reçu 250.000 visiteurs en 1997, a changé d'agence de communication et renouvelle l'ensemble de ses supports. Alors que jusque-là, il ne disposait que d'un seul document -peu attrayant sans illustration- à destination des professionnels tous secteurs confondus, il leur donne désormais la priorité et les adapte à des cibles précises. Au menu : un document d'appel congrès bilingue agrémenté de très belles photos couleur tiré à 5.000 exemplaires (Marseille, la nouvelle destination congrès sur la Méditerranée) ; un guide pratique bilingue à l'usage des groupes et des organisateurs de voyages (3.000 exemplaires ; un guide professionnel pour les organisateurs de congrès (3.000 exemplaires). Les documents d'appel grand public bénéficient de leur côté d'une refonte totale avec l'apparition notamment d'un document d'appel prestige bilingue à destination des VIP qui paraîtra fin 98 (15.000 exemplaires). |
L'HÔTELLERIE n° 2571 Hebdo 23 Juillet 1998