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Conjoncture

Accor au Benelux

Les deux pôles hôteliers en ordre de marche

Dans la ligne de la réorganisation du groupe, les deux pôles hôteliers, affaires et loisirs d'une part, économique d'autre part, se regroupent différemment par pays selon leur taille. Le tout, sur fond de très nette reprise des affaires.

La gestion par marque de l'hôtellerie Accor a vécu dans les trois états du Benelux. Deux Néerlandais, Christophe Vanswieten, auparavant directeur des opérations Accor basé à Bruxelles, et Kees Van Maeswaal, basé à Amsterdam, ont pris la direction des deux nouvelles unités de gestion. Le regroupement des marques en haut de gamme (affaires et loisirs) et économique ainsi que la mise en place d'unités régionales de service (technique, informatique, financière, marketing, achats, ressources humaines) soutenues par le siège en France a imposé de réduire la surface géographique des pôles ainsi constitués.
Le Benelux pour l'ensemble des marques Accor pèse de l'ordre de 80 à 90 hôtels. La seule Belgique représente 45 hôtels. «Une quantité difficile à gérer», commente Christophe Vanswieten, tout en rappelant que le groupe français est au total leader chez nos voisins du Nord.

Autonomie

Le pôle affaires et loisirs est le plus important. Pour cette raison, la Belgique et le Luxembourg constituent désormais une organisation autonome. Elle comptera cette année dix Novotel : huit en activité en Belgique pour 1.030 chambres, un en construction en centre-ville de Bruxelles avec 220 chambres, et l'Europlaza de Luxembourg, déjà géré par le groupe, qui vient de passer le 1er avril dernier sous enseigne Novotel après un programme de rénovation de 18 MFF. «C'est un superbe Novotel de la nouvelle génération», commente Christophe Vanswieten. Le pôle affaires et loisirs compte également sept Mercure (quatre en Belgique, un en activité et deux prochainement sous la marque au Luxembourg), et sept Sofitel, six en Belgique et un au Luxembourg. Tout cela représente donc 24 hôtels, plus de 1.000 personnes, et près de 600 MFF de chiffre d'affaires.
Le pôle économique est momentanément moins lourd, avec 21 hôtels Ibis, F1, Etap Hôtel, 250 salariés et 180 MFF de CA. Sa structure fonctionnelle propre est plus légère (lire l'encadré), mais concerne encore Pays-Bas, Belgique et Luxembourg.

Une bonne année

Pour les marques Novotel, Mercure et Sofitel, 1997 a été dans l'ensemble une bonne année avec une accélération nette depuis août dernier. La tendance se confirme en 1998. Même si l'offre reste légèrement surcapacitaire, Novotel construit un hôtel à Bruxelles et le groupe reste à l'affût de toute bonne possibilité d'acquisition d'enseigne Mercure soit en franchise soit en contrat de management. «Nous devons défendre et accroître nos parts de marché», commente Christophe Vanswieten. «Bruxelles n'est pas encore un marché parfaitement mûr. L'aéroport qui vient de battre tous ses records de trafic va doubler sa capacité. L'Union européenne poursuit son extension et les grandes entreprises multinationales installent de nouveaux sièges européens à Bruxelles», analyse-t-il. Le constat mérite toutefois des nuances. Novotel bénéficie à plein d'investissements considérables dans la remise à niveau du parc. Le taux d'occupation moyen annuel pour les huit hôtels belges existants s'est accru à 71% avec une hausse de prix moyen de 2% en 1997. Les résultats des Mercure sont plus disparates, proches de 60% de moyenne. Le grand Hôtel Mercure Royal Crown de Bruxelles avec ses 415 chambres, partant d'une situation catastrophique il y a encore quelques années, a vu son prix moyen progresser de 15% pour un TO moyen de 61,5% encore inférieur à la moyenne de la capitale. Handicapé par sa situation sur le ring d'Anvers, le Sofitel de cette ville (42% de TO) deviendra vraisemblablement un Mercure. Le très récent Sofitel de Gand a réussi une bonne année, et son alter ego de Bruges devrait faire de même après une rénovation complète achevée en mars dernier. Ces deux unités ont réalisé environ 60% de TO moyen. Sofitel Luxembourg (360 chambres) a vécu un excellent millésime à 60% de TO moyen vendu à bon prix, en grande partie grâce à la présidence luxembourgeoise de l'U.E. Son avenir est très lié aux activités européennes de la ville et au développement de ses activités financières.

A. Simoneau
asimoneau@lhotellerie-restauration.fr

RÉORGANISATION

La direction générale Affaires & Loisirs Belgique-Luxembourg basée à l'ouest de Bruxelles, sous la responsabilité de Christophe Vanswieten, comprend des directions d'unités de services accessibles directement par les directeurs d'hôtels. Ces unités de services s'appuient elles-mêmes sur les moyens puissants installés à Evry. L'idée est de concentrer des moyens à l'échelle véritablement industrielle.
Bruxelles abrite un contrôleur de gestion et un service financier complet, une direction technique et patrimoine chargée des nouveaux projets, de l'exécution des investissements et rénovations, de la maintenance et des achats techniques, une direction des achats, un responsable communication, un responsable tourisme, etc. Le pôle économique moins lourd dispose de sa propre direction opérationnelle et d'une direction marketing Benelux. A noter qu'à l'instar des grandes chaînes anglo-saxonnes, Accor veut expérimenter au Benelux un site pilote de réservations centralisées fonctionnant d'abord pour treize hôtels. Il s'agit de gérer les remises de prix au jour le jour en fonction d'une analyse fine des besoins du marché.


Christophe Vanswieten, directeur général du pôle Accor Affaires & Loisirs Belgique-Luxembourg : «Nous devons défendre et accroître nos parts de marché».

 

Novotel de nouveau à Luxembourg

Après une rénovation en profondeur (20 MF investis) de l'ancien hôtel Europlaza situé sur le plateau du Kirchberg, aux côtés des institutions européennes, de nombreuses banques, de l'aéroport et à dix minutes de la ville de Luxembourg, Novotel se replace sur le marché de la capitale grand ducale.

La marque alors présente en franchise avait abandonné cette ville et revient avec une véritable maîtrise de son implantation. Le nouveau venu (260 chambres) est installé en quasi continuité du Sofitel (104 chambres). Le Novotel Kirchberg vient compléter une très forte implantation du groupe Accor au Luxembourg avec trois hôtels aux trois marques Mercure (près de 300 chambres), et un Ibis de 120 chambres à l'aéroport. L'hôtellerie familiale urbaine et de tourisme est très importante et de qualité dans le Grand Duché, mais le groupe Accor avec près de 800 chambres domine largement les débats dans l'hôtellerie de marque internationale.
Il s'agit d'un marché bien distinct de la cible en priorité touristique. La clientèle, explique Ralph Radtke directeur général Luxembourg Accor Business and Leisure hotels (les marques Sofitel, Novotel et Mercure) exclut évidemment les Luxembourgeois pour l'hébergement et se compose à 80% d'Européens (l'Allemagne en tête suivie du Nord du Benelux et de la France), à 10% de Nord-Américains, et pour 10% du reste du monde. Le client aime le confort, doit pouvoir alternativement travailler et se reposer à l'hôtel, mais l'addition est sous contrôle. Les prix moyens sont sensiblement les mêmes qu'à Bruxelles ou dans les plus chères des métropoles régionales françaises, de l'ordre de 500 à 600 F en trois étoiles. Ce client se déplace à plus de 50% en voiture sur des distances moyennes et loge à Luxembourg de trente à cinquante jours par an. Mieux vaut ne pas le décevoir.
La concurrence en classe trois étoiles et affaires internationale est encore limitée. Le Royal, un hôtel de luxe traditionnel, est implanté en centre-ville. Le Sheraton Aérogolf apporte la réplique à Sofitel. Le groupe Bass n'a pas encore implanté de Holiday Inn. Pour combien de temps, se demande le nouveau directeur du Novotel Hans Werner Kniesbeck ? En attendant, Intercontinental également contrôlée par Bass dispose de près de 350 chambres en un hôtel, qui selon ses confrères d'Accor pratique une politique de prix grand angle, du «deux plus » au quatre étoiles luxe. Ce que pratique le couple Sofitel-Novotel, mais avec deux positionnements bien différents. Le prix moyen visé par Sofitel est supérieur de plus de 50% à l'objectif du nouveau Novotel (au moins 520 francs pour un taux d'occupation moyen de 60 à 65%). Des objectifs qui peuvent paraître modestes, mais qui se comprennent sur un marché du Kirchberg où les fins de semaines et week-ends sont difficiles. La politique familles de Novotel compensera cette difficulté, sans pour autant faire de miracle.

A.S.


Le Sofitel et le Novotel au second plan constituent un ensemble architectural et sont gérés en synergie sur le plateau du Kirchberg.


L'HÔTELLERIE n° 2571 Hebdo 23 Juillet 1998

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