Avec un taux d'occupation de 58,5% sur un panel de 1.000 chambres, l'année 1997 en Maine-et-Loire s'avère légèrement supérieure à 1996, mais sans plus. Début 1998, ce même taux s'élève à 55%. Autant dire que lors de l'assemblée générale de la Fédération de l'industrie hôtelière du Maine-et-Loire, les quelque 300 adhérents n'avaient pas franchement le sourire aux lèvres. Une ambiance largement ressentie dans le rapport moral du président Robert Touchet. Ce dernier a notamment évoqué "des charges trop élevées, un code du travail mal adapté, une TVA discriminatoire, un calcul de la TP injuste..." Mais ces professionnels ne baissent pas pour autant les bras. Au contraire, ils passent à l'offensive, notamment en ce qui concerne le paracommercialisme.
Jusqu'à présent, les professionnels se "contentaient" de prévenir les
services compétents en matière de lutte contre le paracommercialisme, "mais les
contrôles effectués par ces services n'aboutissent pas ou du moins ne vont pas jusqu'à
la fermeture, regrette R. Touchet. C'est pourquoi cette année, nous allons adopter
une autre attitude, plus combative." Le syndicat s'apprête donc à déposer des
plaintes auprès du Procureur de la République, par l'intermédiaire d'un avocat. A
l'heure d'aujourd'hui, plusieurs cas de paracommercialisme ont d'ores et déjà été
transmis à l'avocat et notamment "un établissement à l'intérieur de la fac
d'Angers. Créé grâce à des subventions, ce bar brasserie petite restauration est
normalement ouvert aux adhérents d'une association. Mais nous nous sommes aperçus que
tout le monde pouvait venir y manger, sans montrer aucune carte !", s'étonne
Robert Touchet ainsi que trois ou quatre restaurants situés à proximité de la fac. "Nous
avons donc décidé, pour cette affaire, de déposer plainte." Le syndicat
dispose par ailleurs d'autres dossiers de paracommercialisme, notamment dans des foyers de
jeunes travailleurs ou des congrégations de bonnes surs, "qui proposent,
par voie de publicité, des repas d'affaires, de la cuisine de terroir, etc. Le tout pour
une prestation généralement inférieure à 50 F. C'est inadmissible !"
Le syndicat souhaite donc développer ce type d'action, mais "attention,
prévient son président, il ne s'agit pas de l'appliquer systématiquement. Nous ne
devons pas avoir l'air d'être des méchants et devons plutôt rester prudents pour ne pas
contrarier notre clientèle."
Par ailleurs, le syndicat devrait développer un partenariat avec l'ANPE en ce qui
concerne les extras. "L'objectif est de créer un standard téléphonique pour
répondre aux besoins des professionnels les jours de débordement. Le samedi matin et le
soir au-delà de 16 h."
O. Marie
L'HÔTELLERIE n° 2570 Hebdo 16 Juillet 1998