Au-delà des performances sportives et du titre tant espéré de Champion du Monde, la France a incontestablement gagné le challenge qu'elle s'était fixé en matière touristique, même si certains affichent aujourd'hui encore quelques déceptions.
Sur les dix villes accueillant les équipes de la Coupe du Monde, les résultats sont quelque peu identiques : la clientèle d'affaires, habituelle à cette période, n'est pas venue. Bon nombre de congrès ont été reportés, pour certains avant la Coupe du Monde, pour d'autres à partir de septembre, quelques-uns toutefois, qui devaient impérativement avoir lieu à cette époque, ont cherché d'autres points de chute, la région niçoise a su en profiter pleinement. Autant dire que la prudence impose, en matière d'analyse, que l'on prenne en compte la période d'avril à novembre.
Au vu des carnets de réservations, on peut imaginer qu'il n'y aura pas vraiment eu perte de clientèle. En hôtellerie, contrairement à ce que certains annonçaient, les prix n'ont guère augmenté plus que de 20 à 25% sur ces sites, une bonne image pour un secteur qui semble avoir été particulièrement remarqué par sa faculté à s'adapter au rythme de cette clientèle atypique, par la qualité de l'accueil et de l'organisation. Mention spéciale pour Mondiresa dont le travail a été particulièrement apprécié par tous les hôteliers qui ont choisi de travailler en tandem avec cette centrale de réservations qui a su honorer les engagements pris d'une façon exceptionnelle.
Notons que si, dans certaines villes, et en particulier sur Paris, les TO de juin n'ont pas vraiment été très au-dessus de ceux de l'année dernière, les hôteliers ont eu une compensation réelle grâce aux prix moyens qui étaient nettement supérieurs et aux garanties de réservations qui ont permis à leur trésorerie d'être particulièrement saine.
S'il est vrai que la restauration a souvent pâti de la présence des clients sur les stades ou devant les postes de télévision, on observe que la plupart de ceux qui ont su créer une animation autour de la Coupe du Monde ont été pleinement récompensés. Les Relais et Châteaux, par exemple, qui ont communiqué sur l'opération «dîner entre copines», ont enregistré une réelle progression de leur clientèle féminine. Ceux qui ont voulu ignorer l'événement ont été mis hors jeu assez rapidement.
Pour les bars, brasseries, le constat est le même, mais certainement avec des écarts encore plus importants entre ceux qui ont affiché les «soirées matchs» et les autres qui attendaient désespérément les clients. Les hectolitres de bière ne se comptaient plus chez certains alors que leurs voisins baissaient le rideau !
Des étrangers présents en France, il semble bien que les souvenirs les plus marquants soient, au-delà de l'aspect sportif, la qualité de l'accueil, l'ambiance et la convivialité des Français. Inutile de préciser combien les hôteliers, restaurateurs et cafetiers ont eu un rôle à jouer en la matière. La France a été le point de mire de plusieurs milliards de téléspectateurs dans le monde entier et à travers les images et les commentaires de l'événement, elle a donné envie à un très grand nombre de touristes de venir. Un atout fabuleux pour le tourisme dont il faudra savoir profiter au plus vite. A travers cette opération, la France a incontestablement eu les moyens de faire savoir ce qu'elle sait faire : une organisation exemplaire, une convivialité totale, une gestion bénéficiaire dans un pays qui gagne. Il est temps d'arrêter de se flageller et d'aborder le 3ème millénaire avec optimisme.
P.A.F.
L'HÔTELLERIE n° 2570 Hebdo 16 Juillet 1998
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