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Coupe du Monde

Les Bafana Bafana à Vichy

Une image dynamique pour la ville

Vichy a accueilli pendant plus de deux semaines l'équipe d'Afrique du Sud, les Bafana Bafana, et espère profiter de retombées médiatiques à moyen terme de cet événement.

Pendant plus de deux semaines, les deux quatre étoiles de Vichy ont vécu au rythme de la Coupe du Monde de Football. L'Afrique du Sud avait choisi la ville thermale comme port d'attache. Quarante chambres ont été occupées à l'Aletti Palace par les joueurs, entraîneurs, médecins, etc., et 43 aux Célestins par l'encadrement de l'équipe de foot, la presse et les sponsors. «Nous avons dû nous adapter, raconte Roselyne Dessapt-Laroze, directrice de l'Aletti, et aménager pour eux un espace privatisé avec une salle de jeux, un salon pour les conférences de presse, une partie détente, un espace pour le médical, un autre pour les équipements, des locaux pour les douze personnes de la sécurité, etc. Un étage leur était réservé. Mais cela ne nous a pas posé de problème, nous avons l'habitude de gérer des groupes. Nous avons désigné une équipe de cinq personnes, parlant couramment l'anglais, pour ne s'occuper que d'eux». Côté alimentation, tous les repas ont été pris sous forme de buffets, avec beaucoup de sucres lents, de légumes, de viandes. «Ils ont aussi pu goûter les spécialités du bourbonnais, précise la directrice, et ils faisaient parfois quelques écarts par rapport à la diététique pour fêter un anniversaire ou dans les soirées d'après- match». Il n'y a pas eu de problème de cohabitation avec les autres clients. «Compte tenu des volumes et des espaces importants de l'établissement, il a été facile de séparer les deux activités», précise Roselyne Dessapt-Laroze.

Retombées pour l'image de la ville

Aux Célestins, tout s'est bien déroulé. «Nous n'avons bouleversé ni nos habitudes ni nos méthodes de travail. Aussi avons-nous refusé d'accueillir tous les Africains du Sud pour ne pas privatiser l'hôtel et pour pouvoir recevoir nos clients habituels. Le Mondial ne se reproduira pas les années suivantes et nous, nous devrons continuer à travailler», explique Ghyslaine Barnabé, directrice commercial des Célestins. Le chef, Pierre-Yves Lorgeoux, s'est renseigné sur la cuisine sud-africaine. «J'ai pu ainsi leur proposer bogotti et sheba. Il s'agit de viande de bœuf haché avec amandes grillées effilés, abricots séchés et oignons hachés ; et d'une compote de fruits et légumes au vinaigre. C'est étonnant, mais bon», souligne le chef qui précise que les Sud-Africains apprécient bien la gastronomie française. Il a aussi mis le Mondial au menu de la brasserie de l'établissement, l'Albert Londres : poisson fumé, bogotti, tarte au porridge. Et dans les 32 cocktails proposés en soirée : soit un par pays qualifié. «Au fur et à mesure des éliminations des équipes, leur nombre a diminué», explique Pierre-Yves Lorgeoux. «Globalement, cela nous a amené beaucoup de monde», estime-t-il. Les retombées pour les autres hôtels de la ville sont certainement intéressantes avec la venue de nombreux journalistes français ou étrangers, déclare Jean-Michel Chavarochette, président de la Fédération de l'industrie hôtelière de Vichy et de l'Allier. Pour les restaurants et les bars, c'est encore plus net».

Pas de hausse de tarifs

D'autres professionnels se montrent plus réservés : «Si on gagne un client ou deux, on en perd autant, ceux qui ont préféré ne pas venir en France à cause du football, soutient François Gerber, hôtelier à Vichy. Et les gens restent vissés à leur télé et ne sortent plus». «Le plus important, ce sera les retombées médiatiques à moyen terme, plus que le petit plus du chiffre d'affaires pour le mois de juin, souligne Ghyslaine Barnabé. Tous ceux qui sont venus à Vichy, sponsors, journalistes, responsables pourront en parler par la suite. Le bouche à oreille reste la meilleure des publicités». «C'est important de pouvoir donner de Vichy une image plus dynamique, plus ouverte, de faire savoir que nous avons des équipements sportifs de haut niveau, des golfs, des tennis, etc., soutient Roselyne Dessapt-Laroze. Cela peut nous aider pour démarcher des séminaires qui représentent un fort pourcentage de notre chiffre d'affaires». Et si Vichy a été choisie c'est parce que la ville a monté un dossier de candidature, bien qu'elle ne soit pas retenue par le Comité Français d'Organisation (CFO) car trop éloignée des lieux de compétition. Les Italiens sont venus en repérage. «Ils auraient pu retenir la ville, mais le CFO a refusé», raconte Roselyne Dessapt-Laroze. Les Mexicains ont hésité eux aussi, mais sont venus pour une semaine d'entraînement, en pension complète aux Célestins. Quant aux Africains du Sud, «ils ont été séduits par l'aspect tranquille de Vichy, annonce la directrice de l'Aletti Palace, et la proximité des installations sportives». De plus, les hôtels retenus ont pratiqué les prix habituels. «C'est peut-être aussi pour cela qu'ils ont préféré Vichy à Toulouse», ajoute-t-elle. «Il n'était pas question d'une quelconque majoration», conclut Ghyslaine Barnabé.

P. Boyer


Roselyne Dessapt-Laroze, directrice de l'Aletti Palace : «La présence des footballeurs a attiré des curieux, des supporters qui se sont parfois transformés en clients au restaurant ou au bar».


L'Aletti Palace a réservé un étage, quarante chambres, et plusieurs salles ou salons pour les Bafana Bafana, les joueurs sud-africains.


L'HÔTELLERIE n° 2569 Hebdo 9 Juillet 1998

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