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Courrier des lecteurs

--------------------------  TRIBUNE LIBRE   --------------------------

Les 35 heures

Un mythe, une utopie ? Une réalité !

«Donnez-nous les moyens de trouver du personnel pour nos métiers de l'hôtellerie, la restauration et les cafés, pour que nous puissions limiter leurs horaires à 43 heures, conformément à la convention collective.» Telle était la demande qu'Alain Granchamp, président du syndicat des restaurateurs de métier de Paris-Ile-de-France et membre de la CFHRCD avait écrite à Madame Martine Aubry, ministre du Travail.
«Organisez-vous pour que votre profession sache passer à 35 heures», ont répondu les conseillers techniques de Madame le ministre de la Solidarité, lors du rendez-vous qu'ils lui ont accordé le vendredi 26 juin. C'est avec les propositions suivantes qu'Alain Granchamp s'est présenté au ministère :

«Toutes les études statistiques le soulignent, les jeunes sont de moins en moins nombreux à choisir les métiers de l'hôtellerie.

Les effets, nous les connaissons chaque jour dans nos exploitations. Les causes, nous les connaissons aussi, les adultes, parents et conseillers d'orientation dissuadent les jeunes.

Mais quelles sont les raisons ?

On peut supposer que les contraintes horaires et journalières en sont le principal prétexte. Mais est-ce suffisant ? Dans tous les cas, il y a urgence.

* Donner à notre métier une autre image de marque

L'époque des «Ténardier» est largement révolue et pour trouver une «Cosette», il n'y a plus que dans l'oeuvre de Victor Hugo qu'il y a des possibilités de faire.

* Fidéliser dans l'entreprise formatrice le jeune qualifié à l'issue de son contrat formation

Le contrat de qualification pourrait devenir un contrat à durée indéterminée en maintenant l'exonération des charges pendant les deux ans de formation, puis en passant la 3ème année à un contrat classique avec une rémunération conforme à l'accord d'entreprise, mais avec une montée des charges répartie sur les trois années suivantes, c'est-à-dire :
1ère et 2ème année : charges patronales 0% ;

3ème année : charges patronales 25% ;
4ème année : charges patronales 50% ;
5ème année charges patronales 75% et ensuite régime général.

* Conforter les demandeurs d'emploi de nos métiers pour rester dans la profession, mais en leur donnant une formation professionnelle adaptée

Les antennes ANPE qui ont fait l'expérience d'une obligation d'évaluation professionnelle des demandeurs d'emploi ont constaté que 80% de ceux-ci n'étaient pas adaptés aux offres d'emploi pourtant nombreuses qui étaient déposées. Conscient de l'urgence que la profession a de trouver des solutions, nous demandons que des moyens soient donnés pour former rapidement cette population. Il y a plus de rapidité pour adapter un adulte que pour préparer un jeune en formation initiale. Il faut cependant tenir compte d'une chose essentielle, notre métier est physique, aussi il vaudrait mieux pratiquer un métier de salle à 26 ans qu'à 50 ans.

* Fidéliser les jeunes dans nos métiers par un partenariat avec leurs pairs

A l'issue de sa formation initiale, le jeune se verrait remettre un «passeport pour un projet de carrière». Sur ce document seraient mentionnés : l'enseignement reçu, les diplômes obtenus, les traits de caractère (positifs) du titulaire.
Sur les pages suivantes, seraient prévues les étapes indispensables à l'accomplissement d'une expérience professionnelle. Par exemple : commis de cuisine, chef de partie, second de cuisine, chef de cuisine. Sur chaque étape, des «pré requis» seraient indiqués et l'employeur indiquerait les étapes franchies par l'individu.

* L'engagement moral des professionnels

L'employeur qui accepte ce partenariat s'engage à recevoir son employé tous les 6 mois pour faire une évaluation.

* Un engagement financier

Les partenaires professionnels qui accueillent des jeunes détenteurs de passeport, conviennent de prélever 3 F par repas servi dans leur établissement. Ces sommes sont versées sur un compte commun professionnel. A l'issue de sa formation complète, le jeune professionnel qui porte sur son passeport la reconnaissance de compétence de ses pairs peut faire appel à une aide financière professionnelle, prélevée sur ce fonds commun. Il obtient ainsi des fonds propres qui vont lui permettre de bâtir un projet d'entreprise.
Une idée qui n'a pas manqué d'intéresser les conseillers de Madame la ministre qui voient en cela une prise en compte des idées professionnelles de chaque individu, démarche que la profession avait déjà entamée par la mise en oeuvre des certificats de qualification professionnelle (CQP).
Une idée que les restaurateurs qui ont atteint la cinquantaine voient également d'un bon oeil en se disant que ce sera peut-être là le moyen de trouver des acquéreurs pour leurs fonds de commerce avant le départ à la retraite.
Espérons néanmoins que ces restaurateurs de demain auront trouvé les moyens de financer le passage aux 35 heures.»

TRAVAIL À TEMPS PARTIEL POUR LES JEUNES PARENTS

Je suis actuellement employé dans un restaurant pizzéria en tant que pizzaiollo et ce depuis 7 ans. Je désirerais prendre un congé parental partiel au mois de septembre prochain suite à la naissance de mon premier enfant début mars. J'aurais voulu savoir si cela était possible et dans quelles conditions mon employeur pouvait ou non me refuser ce congé ? (J.S. de Verdun)

Pendant les trois ans qui suivent la naissance d'un enfant, le père ou la mère ont la possibilité de bénéficier d'un congé parental d'éducation ou bien de travailler à temps partiel pour une durée hebdomadaire comprise entre 16 heures et 32 heures.
Le salarié peut ainsi réduire sa durée du travail d'au moins un cinquième de celle qui est applicable à l'établissement, sans que cette activité à temps partiel puisse être inférieure à 16 heures hebdomadaires, et un maximum : la durée hebdomadaire de travail dans l'établissement diminué d'un cinquième (soit 35 heures hebdomadaires par rapport à la durée conventionnel de 43 heures pour les cuisiniers).
Ce droit est ouvert à tout salarié qui bénéficie d'un an d'ancienneté dans l'entreprise au jour de la naissance de son enfant.
Il faut savoir, que l'employeur ne peut s'opposer à cette demande quelle que soit la taille de l'entreprise (art. L.122-28-1)
Vous pouvez demander ce travail à temps partiel à n'importe quel moment à partir de la fin du congé de maternité et jusqu'au 3ème anniversaire de l'enfant.

Pendant combien de temps peut-on travailler à temps partiel ?

La durée de ce travail à temps partiel est prévue pour un an maximum. Ce délai peut être raccourci, mais il peut aussi être prolongé deux fois. C'est le salarié qui choisit la durée du congé dont il entend bénéficier.
Vous pouvez donc choisir de travailler à temps partiel pendant seulement 6 mois ou bien pendant 1 an. Si vous choisissez une période initiale de 1 an que vous la renouvelez deux fois, vous pouvez atteindre le délai maximum des trois ans.

Quelles formalités ?

Le salarié doit informer son employeur par lettre recommandée avec accusé de réception. Dans cette lettre, il doit préciser le point de départ, et la durée de la période pendant laquelle il entend bénéficier de l'activité réduite.
Si vous désirez bénéficier de ce droit dès la fin du congé de maternité, vous devez adresser cette lettre un mois avant la fin du congé.

Les effets

L'employeur doit rédiger un nouveau contrat de travail à temps partiel. Le salaire est diminué proportionnellement à la réduction du temps de travail. Si le temps est réduit d'une cinquième, le salaire que percevait le salarié sera lui aussi réduit d'un cinquième. L'employeur peut bénificier des abattements de cotisations sociales prévus pour les contrats à temps partiel.
Attention ! Pendant la durée de cette activité à temps partiel, il est interdit d'exercer une autre activité professionnelle sauf celle d'assistance maternelle. Le fait de travailler pendant cette activité réduite peut constituer un motif réel et sérieux de licenciement.

Comment reprendre son activité ?

A la fin normale de l'activité réduite, la loi ne prévoit aucun formalisme ni délai pour manifester la volonté du salarié de reprendre son travail. Le salarié qui reprend son travail au terme de son activité réduite doit retrouver son précédent emploi ou un emploi similaire assorti d'une rémunération équivalente.

Où joindre ISL ?

Suite à la lecture de votre dossier sur les télévisions et satellites paru dans votre hebdomadaire n°2564 du 4 juin 1998, pourriez-vous me communiquer les coordonnées de la société ISL ? (T.F. de Paris)

La société ISL est titulaire des droits de retransmission télévisée des images de la Coupe du Monde de Football. Ceux d'entre vous qui diffusent, dans leur établissement, les matchs du mondial, doivent payer, des droits ISL.
Voici les coordonnées de la société :

ISL
86 rue du Président Wilson
92300 Levallois-Perret
Tél. : 01.41.27.16.00.
Fax : 01.47.39.85.22.

Comment effectuer un transfert touristique pour une licence ?

Je possède un restaurant dans une petite station balnéaire. Pendant toute la saison, nous sommes amenés à refuser de vendre de simples bières pression, que nous ne pouvons servir avec notre seule licence restaurant. Nous avons écrit à la mairie pour obtenir une licence II. Celle-ci nous a été refusée sous le prétexte de quotas (450 habitants pour une licence). Or, après renseignements auprès de différents services, il semblerait que tous le monde n'est pas logé à la même enseigne. Dans une autre station balnéaire, plusieurs licence II ou III sont accordées sous le contexte de l'afflux touristique. Pourriez-vous me renseigner exactement sur les textes ? (L.F. sur la côte bretonne)

Le refus que vous a opposé la mairie n'est pas abusif dans la mesure où le quota d'une licence pour 450 habitants est atteint.
Il faut savoir qu'en matière de débits de boissons (de la licence II à la licence IV), le principe est l'interdiction de l'ouverture de tout nouveaux débits de boissons. Tenant compte des nécessités économiques, la loi atténue un peu ce principe avec la technique de transfert. Technique qui permet non pas d'ouvrir un nouveau débit, mais de remplacer un débit existant dans un lieu, par un autre débit dans un autre lieu, en déplaçant la licence. Toutefois, cette procédure de transfert est très encadrée. Le code des débits de boissons énumère les cas de transfert possibles, les conditions et les procédures qui sont très strictes.
Pour obtenir une licence en dépassant le quota, il faut utiliser la procédure de l'article L.39 du code des débits de boissons qui concerne le transfert touristique. Ce transfert repose sur l'idée qu'en l'absence ou l'insuffisance de débits de boissons lorsqu'une région ou un site touristique est dépourvu de débits de boissons ou n'en possède qu'un nombre restreint par rapport aux besoins nés de l'essor touristique, le transfert d'un ou plusieurs débits de boissons sera possible afin de répondre à ces besoins.
Pour pouvoir vendre de la bière, vous n'avez besoin que d'une licence II. Mais en pratique, il est difficile d'en trouver car les professionnels ne sont pas intéressés par ces licences, ils préfèrent la licence IV qui leur permet de vendre toutes les catégories de boissons, et ce même s'ils n'en ont pas vraiment besoin. En fait, il est plus facile de trouver une licence IV.
Tout d'abord vous devez trouver une licence IV qui est peut être déplacée, c'est-à-dire qui n'a pas fait l'objet d'un précédent transfert sur le base de l'article L.39.
Dans le contrat de vente de cette licence, vous devez absolument inclure une clause suspensive sous réserve de l'acceptation de la commission des transferts touristiques.
Vous devez remplir un dossier démontrant la nécessité d'une licence supplémentaire dans la commune.
Votre dossier doit être déposé auprès du directeur régional des douanes. Dossier qui sera soumis à l'appréciation de la commission des transferts touristiques. Si la réponse de la commission est positive, vous devez ensuite faire la déclaration à la mairie.

LES RECOURS CONTRE LA TAXE DE SÉJOUR

Je dirige un hôtel-restaurant. Le maire a décidé de mettre en place la taxe de séjour pour l'année prochaine alors que notre village n'a aucune vocation touristique. A-t-il le droit de nous l'imposer ? (B.B. de l'Aveyron)

D'après l'article L.233.29 du code des communes, les communes qui réalisent des actions de promotion en faveur du tourisme peuvent instaurer une taxe de séjour.
Il est vrai que la formule est très générale et nombre de mairies, même très peu touristiques, décident de réclamer aux hôteliers la taxe de séjour.
Le maire est entièrement libre de sa décision. Il peut mettre en place soit la taxe de séjour traditionnelle, soit la taxe de séjour forfaitaire. Il en fixe aussi le montant sans toutefois que le tarif puisse dépasser 7 francs par jour et par personne.
Mais, il existe des moyens de recours pour ceux qui contestent la décision du maire. Vous avez deux recours possibles :
- un recours devant le tribunal administratif, si vous contestez la décision du maire d'instaurer la taxe ou encore les dates de perception.
- un recours devant le tribunal d'instance, si vous contestez à titre individuel le montant de la taxe que le maire vous réclame. Dans ce cas, vous devez saisir le tribunal d'instance dont dépend la commune.
Sachez que ces actions en justice sont très longues et leur coût élevé. Vous devez les utiliser en dernier recours.
Nous vous conseillons de vous regrouper avec vos collègues pour constituer une force d'opposition et négocier avec votre maire.

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Le repos compensateur doit être majoré

Mon cuisinier travaille 50 heures par semaine. Il ne veut plus que je lui paye ses heures supplémentaires, il préfère prendre un repos compensateur. Ce repos est-il majoré depuis la convention collective ? (J.F. de Rennes)

Les heures supplémentaires doivent être payées au salarié avec une majoration.
L'article L. 212.5 du code du travail prévoit que les 8 premières heures supplémentaires sont payées avec 25% de majoration et les heures suivantes avec 50% de majoration.

Toutefois, il est possible de remplacer le paiement des heures supplémentaires par un repos compensateur. Dans ce cas, la convention collective des HCR impose un repos compensateur de 125% pour les 8 premières heures et de 150% pour les heures suivantes. Le repos compensateur est donc lui aussi majoré.
Votre cuisinier travaille 50 heures par semaine. Sachant que la durée hebdomadaire d'un cuisinier est fixée à 43 heures par la convention collective, votre cuisinier fait donc 7 heures supplémentaires par semaine. Il a droit, dans ces conditions, à un repos compensateur majoré de 125%.

Une heure de travail majorée à 125% donne droit à 1h15 mn de repos compensateur. Donc pour 7 heures supplémentaires, votre cuisinier doit avoir : 1h15 mn x 7 = 8h45 mn de repos compensateur.

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LES CADRES CONSERVENT-ILS LEUR CONTRAT DE TRAVAIL LORS D'UN CHANGEMENT D'EMPLOYEUR ?

Je suis gérante d'un restaurant d'entreprise, employée par une société de restauration collective en tant que cadre depuis 13 ans. Ce restaurant va être repris à partir du 31 juillet par un traiteur indépendant. Mon employeur actuel me signale que je dois être reprise par ce nouveau prestataire bien que je sois cadre. Pouvez-vous m'informer des procédures légales ? (C.B. de Paris)

Votre employeur a tout à fait raison. L'article L.122.12 du code du travail impose la poursuite des contrats de travail dans le cas d'un changement d'employeur. Tous les contrats de travail en cours au moment du transfert d'entreprise subsistent entre le nouvel employeur et les salariés de l'entreprise. Le nouvel employeur est obligé de garder tous les salariés de l'entreprise qu'il reprend, quelle que soit leur fonction ou leur qualification (cadres ou non) et quelle que soit la nature de leur contrat de travail (CDI, CDD, contrat d'apprentissage).
En outre, le changement d'employeur ne doit avoir aucune conséquence sur les contrats. Ceux-ci doivent normalement se poursuivre aux mêmes conditions : ancienneté, qualification, rémunération.

En conclusion, le nouveau prestataire est obligé de vous garder même si vous êtes cadre.

Où joindre Consort Hotel ?

Pourriez-vous nous communiquer les coordonnées de Consort Hotel suite à un article paru dans L'Hôtellerie Economie ? (S.H. de Huttenheim)

La chaîne Consort Hotel est une chaîne britannique. Voici leurs coordonnées outre-Manche :
Consort Hotel
Amy Johnson Way
Clifton Moor
York Y03 4XT
Angleterre
Tél. : 00.44.19.04.695.400.
Fax : 00.44.19.04.695.401.


L'HÔTELLERIE n° 2569 Hebdo 9 Juillet 1998

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