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Marseille

Les supporters boivent... les cafetiers trinquent !

Marseille avait lundi des allures de ville morte. Après les incidents du week-end, rares étaient les terrasses encore ouvertes. La colère des cafetiers face à l'impuissance des forces de l'ordre, maintes fois débordées, avait été exacerbée par les déclarations du préfet de police, à l'encontre de la profession.

A la veille et le jour même du match Angleterre/Tunisie, qui se déroulait lundi dernier à Marseille, de violents incidents ont opposé hooligans britanniques et supporters tunisiens, secondés par des jeunes des quartiers Nord de Marseille.
Terrasses dévastées et vitrines brisées ont décidé la profession à une fermeture prématurée de leurs établissements. Une fermeture qu'un arrêté préfectoral avait déjà ramenée, pour lundi, à 23 heures...
Paul Schianchi, président de l'Union des cafés, hôtels et restaurants des Bouches-du-Rhône (CHR 13), ne décolère pas et dénonce : «l'inconscience des forces de l'ordre qui n'ont pas été capables de prévoir les provocations des hooligans britanniques et les débordements des quartiers difficiles de Marseille. Vendredi soir, rappelle-t-il, lorsqu'ont commencé les échauffourées, il y avait 3 cars de CRS qui, malgré les bagarres ne sont pas intervenus. Il a fallu attendre la «casse» pour qu'ils agissent...»
«C'est déplorable, regrette Damien Galfajoli (Hôtel Rome Saint-Férréol) car j'ai des clients britanniques qui dès les incidents ont quitté l'hôtel terrorisés... et en s'excusant...»
Pour Joël Ramis (Ferry Café), dont la terrasse a été quelque peu malmenée, «la préfecture de police ne maîtrise plus la situation et on peut faire (tous) le deuil de cette soirée...»

«L'alcool on peut l'acheter aussi dans les grandes surfaces...»

Réagissant aux déclarations de la préfecture, qui estimait que les cafetiers avaient une part de responsabilité dans les tristes événements de dimanche et lundi, Paul Schianchi trouve ces déclarations à la presse «scandaleuses. L'alcool on peut l'acheter aussi dans les grandes surfaces et j'ai même appris que l'on en vendait à l'intérieur du stade...»
«On nous a mobilisés, demandé de nous investir pour cette Coupe du Monde et, au premier coup de tabac, on est obligé de fermer, regrette le gérant du restaurant Côté Grill. Et si je voulais rester ouvert, on m'a prévenu que c'était à mes risques et périls...»
«Quoiqu'il en soit, prévient Paul Léonard (L'Entrecôte), je resterai ouvert ce soir. Même si certains groupes ont annulé, d'autres viendront et nous les attendrons. Je crois qu'il faut essayer de dédramatiser la situation...»
Alfio Giodici (Red Skin) regrette l'image déplorable donnée par Marseille, tandis que la profession s'interroge et s'inquiète pour les matches à venir : «nous craignons que, pour les matches à risques, on ne mette en place une sorte d'arrêté généralisé qui nous obligerait à fermer nos établissements par crainte des exactions possibles...».

L. Casagrande


L'HÔTELLERIE n° 2566 Hebdo 18 Juin 1998

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