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Pour le président de la Confédération
Non à la fusion FNIH-Confédération
Tous ceux qui ont appris à le connaître depuis son élection
l'année dernière à la tête de la Confédération savent que Roland Magne est un homme
direct qui ne se plaît pas à pratiquer la langue de bois. Il n'y va pas par quatre
chemins pour faire savoir aujourd'hui où sont les priorités de l'action syndicale qu'il
entend mener au cours de son mandat de président.
«Je ne fais pas de syndicalisme à titre personnel, je n'ai aucune ambition
politique, aucun intérêt particulier autre que celui de consacrer mon temps pour sortir
les entreprises du secteur de l'impasse dans laquelle nous sommes», expliquait-il au
cours d'une réunion rue Barye. «Nous avons aujourd'hui dépassé le stade de
l'application de la convention collective, l'enjeu est bien plus loin : comment les
hôtels, cafés et restaurants pourraient assurer leur pérennité si la loi des 35 heures
leur est appliquée sans aménagement ? Les organisations syndicales ont certainement là
un des rôles les plus importants à jouer depuis leur création, et je vais m'y investir
sans ménagement, vous pouvez me croire !».
La réponse est claire
Quand la question lui fut posée de la réunification des syndicats FNIH et
Confédération, il se fit encore une fois très clair et très direct : «La réponse
a déjà été apportée par la Confédération et je suis de plus en plus irrité de voir
que la FNIH continue à faire comme si je n'avais pas donné de réponse à ce que
monsieur Daguin a lancé, sans aucune concertation ! La Confédération n'a aucun
différend avec la FNIH ! Que les choses soient claires. A peine élu, en mars 1997, j'ai
été le premier à dire combien il me paraissait important que les différentes instances
syndicales travaillent et présentent ensemble les dossiers à l'administration et au
gouvernement. C'est dans cet esprit là que j'ai invité le président de la FNIH à notre
congrès pour participer à une table ronde sur la situation de la restauration, pour
qu'ensemble, nous déterminions une stratégie. Mieux, j'avais invité tous les
présidents de branche FNIH à venir, je croyais à l'efficacité d'une rencontre avec nos
présidents de branche Confédération. André Daguin a décidé qu'il viendrait seul et,
plutôt que de participer à notre table ronde, il a profité de cette invitation pour
lancer une OPA.
Pas de division syndicale
Alors que les choses soient claires : je n'ai jamais souhaité la moindre division
syndicale et ne veux en aucun cas l'entretenir mais la fusion de nos instances n'est
absolument pas à l'ordre du jour pour autant. Ni la FNIH ni la CFHRCD n'en ont les
moyens, toute l'énergie, toute la disponibilité de nos équipes doit être
intégralement consacrée à la défense de nos professions, les enjeux sont trop
importants pour nous disperser dans une fusion qui pomperait toutes nos forces pour rien !
Personne n'y gagnerait et la défense de la profession y perdrait beaucoup. Au-delà de
cet aspect d'organisation administrative, il faut savoir que les indépendants sont très
nombreux à ne pas vouloir se retrouver au sein d'une instance nationale aux côtés des
chaînes dont les préoccupations ne sont pas identiques. De nombreux sujets nous
réunissent, et nous sommes solidaires avec les chaînes quand il le faut, mais les
indépendants ont besoin de garder leur liberté de réagir, ils se retrouvent au sein de
la Confédération, et ne permettent pas au président que je suis de négocier avec qui
que ce soit la moindre fusion. Que les choses soient dites : il n'y aura pas de «pensée
unique» dans les CHR tant que j'aurais la responsabilité de la Confédération. Et
maintenant, que tous les syndicats fassent preuve de bon sens pour savoir exactement où
sont les priorités et s'attachent à défendre les intérêts des CHR en dehors des
intérêts politiques personnels de qui que ce soit.
Soyons capables de construire ensemble une véritable action de lobbying et ensuite,
on verra si on a besoin de changer la forme de nos instances !»
L'HÔTELLERIE n° 2564 Hebdo 4 Juin 1998
