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Passeport Gourmand troisième édition

Lorsqu'il y a trois ans, Serge Laffort, ancien restaurateur, lançait le Passeport Gourmand, on l'a pris pour un doux rêveur. Aujourd'hui, ce livret, qui permet d'obtenir des réductions dans les restaurants de l'agglomération bordelaise, séduit par son sérieux 4.500 clients et 47 restaurateurs contre 28 la première année.

"Pour que tout le monde s'y retrouve, nous limiterons le nombre d'établissements à 50 et le nombre de Passeports à 6.000", prévient Serge Laffort. Le principe est désormais bien rodé. Vendu 395 F dans quelques points de vente ciblés : Offices du tourisme, Maison du Tourisme de la Gironde, FNAC, agences de spectacles et au siège de la radio Wit FM, le Passeport Gourmand permet à son détenteur de bénéficier de réductions (hors boissons) : 20% pour six couverts et jusqu'à 50% pour deux couverts. L'offre est valable un an à raison d'une fois et d'une seule par établissement.

Seul investissement pour le restaurateur : accepter de faire cette réduction. En contrepartie, il bénéficie d'une publicité massive et peut ainsi attirer une clientèle qui ne serait peut-être jamais venue. A lui ensuite de la fidéliser. "37% de nos lecteurs n'allaient plus au restaurant et 26% se rendaient systématiquement dans les mêmes lieux alors que l'on compte environ 1.200 établissements dans l'agglomération bordelaise, indique à l'appui d'une enquête Serge Laffort. En outre, 31% sont revenus sans Passeport avec des amis ou des parents et 16% pour des repas d'affaires ou de groupes dans le cadre de comités d'entreprise". A la lumière de ces chiffres, il n'apparaît pas surprenant que 42,5% des restaurateurs aient renouvelé cette année leur contrat avec l'éditeur.

Des contrôles rigoureux

Conscient que son produit ne peut être crédible qu'à travers une sélection sans faille, Serge Laffort suit de près ses adhérents via des contrôleurs anonymes ou les commentaires abondants des adeptes de la formule. Sont ainsi écartés tous les professionnels "indélicats". "Une fois par trimestre, nous adressons une mise à jour à nos clients. Ils reçoivent la fiche du nouvel arrivant à apposer sur la fiche du "sortant". Les clients sont même sollicités pour l'attribution de prix. (voir encadré). A cet égard, le site Internet, formidable vecteur d'échanges, permet une réactivité immédiate."

Pour l'heure, les grandes toques bordelaises ne figurent pas dans le précieux document, mais Serge Laffort ne désespère pas : "Nous avons une grande table, l'établissement de Marc Demund à Carbon Blanc, son traitement est un peu particulier, car au lieu d'obtenir une réduction, le détenteur du Passeport se voit proposer un menu spécial à un prix étudié. Finalement, chacun y trouve son compte".

Fort de cette expérience réussie, l'éditeur se donne trois ans pour récidiver à Toulouse et au Pays Basque.

B. Ducasse

L'HÔTELLERIE n° 2563 Hebdo 28 Mai 1998