"En avril, ne te découvre pas d'un fil", conseille la sentence populaire. Selon les résultats du baromètre mensuel de l'hôtellerie parisienne réalisé par le cabinet Pannell Kerr Forster Consulting France (composé à partir d'un échantillon de 30 hôtels classés quatre étoiles, 28 classés trois étoiles et 23 deux étoiles, soit un parc total de 12.000 chambres), les hôteliers de la Capitale n'ont guère eu en fait à respecter ce proverbe. Et pour cause ! Devant l'affluence de la clientèle d'affaires et celle des loisirs, certains professionnels auraient même plutôt éprouvé quelques bouffées de chaleur en ce quatrième mois de l'année. D'ailleurs, les chiffres sont éloquents en la matière. Pour ce qui concerne l'hôtellerie haut de gamme, elle a bel et bien à nouveau enregistré des progressions sensibles tant au niveau de son taux d'occupation que de ses prix moyens chambre. Les établissements quatre étoiles de la "Ville Lumière" ont ainsi vu globalement leur fréquentation passer de 74,08% en 1997 à 75,56% en 1998. Quant à leur prix moyen chambre (RMC), il s'est établi à 1.207 francs contre 1.140 francs un an auparavant et leur Revpar (recettes hébergement par chambre disponible) à 912 francs contre 844 francs en avril 1997.
A l'exception du segment des "Gros Porteurs", unités de grande capacité, dont le remplissage demeure difficile depuis le début de l'exercice, toutes les catégories haut de gamme se sont bien comportées. Les hôtels "First Class" et ceux de "Charme" ont affiché les plus fortes augmentations avec respectivement un Revpar en hausse de 32% et de 23% en avril 1998 par rapport au même mois en 1997.
"De là à conclure que certains segments de clientèle d'été ont choisi Paris en avance pour éviter les foules (tant espérées) de la Coupe du Monde de football, il n'y a qu'un pas", indique le cabinet PKF. Et d'ajouter, "reste qu'il faudra que la tendance se confirme sur les performances du mois de mai."
En attendant, le baromètre mensuel met également en évidence la très bonne tenue de l'hôtellerie moyenne gamme parisienne, constituée de l'offre deux et trois étoiles de la Capitale. Qu'il s'agisse du taux d'occupation, des recettes moyennes par chambre ou bien du Revpar de ces différents segments, tous les indicateurs ont de fait effectué un véritable bond en avant au cours de ce mois d'avril. En terme de fréquentation, l'hôtellerie moyenne gamme a d'ailleurs globalement grimpé de 5,24 points à 85,43%. Les recettes moyennes par chambre se sont améliorées de 39 francs atteignant les 468 francs. Quant au Revpar, il s'est élevé à 400 francs contre 344 francs à la même période de l'année précédente.
De bonnes performances qui permettent aux hôteliers de la Capitale d'entrevoir les mois avenir sous les meilleurs auspices. D'autant plus qu'à en croire les observations du cabinet Pannell Kerr Forster, qui constate une proportion croissante des clients étrangers sur tous les segments de l'hôtellerie, cette tendance devrait encore s'accroître dans le contexte des festivités sportives de cet été.
C.C. avec PKF
NOTES AU LECTEUR* Les Palaces : prix moyen de l'ordre de 3.000 F H.T. et plus.
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L'HÔTELLERIE n° 2563 Hebdo 28 Mai 1998
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