Restauration
Les Antiquaires, à Orléans
Objectif atteint pour Philippe Bardeau
Un an après la reprise des Antiquaires à Orléans, le cuisinier a
réussi à garder son étoile au Michelin.
Un an après son arrivée à Orléans à la tête des Antiquaires, Philippe Bardeau
vient de connaître sa première satisfaction avec le maintien d'une étoile au Michelin :
«J'aurais pu la perdre explique-t-il, car rien n'est jamais acquis. Mais sans cette
étoile, la vie aurait été difficile». Originaire de Chambord, âgé de 36 ans,
Philippe Bardeau, après des passages à l'Oasis de la Napoule, au Négresco et à la
Crémaillère d'Orléans s'est fixé pendant près de dix ans à Paris au
Bourdonnais-Cuisine de Gourmets où il possédait une étoile. Mais impossible de
s'arrimer définitivement à Paris : «le prix d'achat des restaurants est prohibitif,
j'aurais pu ouvrir un bistrot mais il y en a déjà trop».
Philippe Bardeau a donc saisi l'opportunité du départ de Michel Pipet qui souhaitait
vendre les Antiquaires, vieille table d'Orléans avec elle aussi une étoile. Arrivé en
avril 97, le Parisien d'adoption a pourtant du mal à s'adapter : «la reprise n'a pas
été facile, Michel Pipet, qui a tenu le restaurant durant 14 ans, avait sa cuisine et sa
clientèle. En cuisine, je suis un homme de conviction : je prépare une cuisine de
saveur, une cuisine de produits qui ne sont pas noyés dans la sauce. Je veux également
respecter le terroir et les saisons. La région est riche de produits qu'il faut proposer
intelligemment. Pas question donc de servir des girolles l'hiver». Ce changement
d'orientation a semble-t-il quelque peu désorienté la clientèle qui a boudé les
Antiquaires : «les gens n'aiment pas le changement, il ne faut sans doute pas aller
trop vite». Philippe Bardeau veut pourtant continuer à son rythme et à sa manière
qui a réussi à Paris et qui devrait donc logiquement s'imposer à Orléans. L'étoile
Michelin est donc plus que bienvenue.
J.-J. Talpin

Philippe Bardeau : «En cuisine, je suis un homme de conviction : je prépare une
cuisine de saveur, une cuisine de produits qui ne sont pas noyés dans la sauce».
Parlons chiffres
Investissements : 2 MF
Effectifs : 16 dont 9 en cuisine
Nombre de couverts : 70 à 80
Prix moyen cumulé : 340 F
Prix menus : 200, 320, 340
Prix moyen carte : 360
Chiffre d'affaires 97-98 : 5 à 6 MF |
L'HÔTELLERIE n° 2560 Hebdo 7 Mai 1998
