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Ajaccio
Le défi du futur palais des congrès
Après 10 ans de montage du projet, les travaux ont débuté début
février : 25 entreprises Corses sont chargées par la Chambre de commerce d'Ajaccio de
construire un palais des Congrès.
Le dossier d'un montant de 50 MF est financé pour moitié par l'Europe, 7,5 MF par la
Collectivité de Corse, 4 MF par le département, 8 par la mairie d'Ajaccio, 2,7 par
l'Etat et 2,4 par la Chambre de commerce. Il s'agit en fait de transformer les locaux de
l'ancienne gare maritime au cur de la ville, en un luxueux auditorium comprenant 500
places en salles plénières, 600 en salles de commissions, un hall d'exposition de 1.400
m2 et un restaurant traiteur de 600 places. Les travaux dureront 18 mois pour un début
d'exploitation à l'an 2000.
L'enjeu de cette nouvelle structure, unique en Corse, est de parvenir à développer un
nouveau tourisme, celui des congrès. Jusqu'à aujourd'hui, la seule structure capable
d'accueillir de tels événements était... le Napoléon Bonaparte, le luxueux navire
amiral de la SNCM. Aucun établissement ne peut pour l'instant à Ajaccio accueillir à
lui seul un important groupe de congressistes.
En revanche, avec la construction de cette nouvelle structure, les hôteliers de la
ville ont conscience de l'enjeu : «Nous devrons nous remettre en cause, de façon
positive, souligne Jean-Jacques Ghjuseppi, hôtelier sur la rive Sud du golfe
d'Ajaccio. Les besoins évoluent, la demande évolue. Si le palais des congrès devient
effectivement un axe central regroupant l'activité des congressistes, les hôteliers
devront s'investir sur le service : la clientèle des congrès est parmi les plus
exigeantes. Il suffit dans ce cas de faire preuve de bonne volonté et de
professionnalisme. En revanche, si le développement de cette clientèle se traduit par
des besoins en investissements financiers, avec une modernisation des établissements
hôteliers, nous risquons de rencontrer de graves problèmes. En effet, pour le moment,
les hôteliers n'ont plus de trésorerie et les banques ne prêtent plus». Le préfet
Erignac, présent au moment du lancement des travaux qualifiait cette réalisation de «défi
pour l'avenir économique» de la région. Les prévisions d'exploitation font état
de la possibilité d'organiser 20.000 journées, soit un chiffre d'affaires de 14 MF mais
pour un coût de fonctionnement estimé à 5 MF par an. Il faudra qu'une importante
mobilisation se développe autour du projet pour que le défi soit relevé.
L. Peretti
L'HÔTELLERIE n° 2560 Hebdo 7 Mai 1998
