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Editorial

Et alors ?

La pression monte et nous nous livrons, c'est une habitude, à notre sport national favori : notre autodestruction ! «La France va accueillir le monde», un message officiel qui a toutes les chances de subir les conséquences néfastes de tous ceux qui ne savent mettre en avant que ce qui ne marche pas, que ce qui dérape !

Preuve en est la campagne destructrice lancée par «Que Choisir» et reprise par la plupart des médias français et étrangers sur la flambée des prix dans les hôtels pendant la période de la Coupe du Monde et de montrer du doigt ces affreux hôteliers qui auraient profité de l'occasion «pour céder aux sirènes du profit». Et alors ? Où est le mal ? N'est-ce pas une règle élémentaire en matière économique où tout ce qui est rare est cher ? Essayez de réserver une chambre pendant le Festival à Cannes ou à Monaco au cours du Grand Prix, les tarifs ne sont certainement pas les mêmes que ceux pratiqués avant ou après l'événement ! Mais puisque certains se plaisent à montrer du doigt les hôteliers français qui osent afficher un prix moyen (selon «Que Choisir») de 547 F la chambre -une folie !- au cours de la Coupe du Monde, il serait intéressant de leur demander de pratiquer une enquête sur les prix des hôtels à Londres, à Milan ou à Bruxelles pour se limiter à nos plus proches voisins ! L'hôtellerie française y apparaîtrait alors certainement comme celle offrant le meilleur rapport qualité/prix.

De toute évidence, en moyenne, les hôteliers ont augmenté leurs prix entre 20 et 30% pour un mois où la demande sera, en fonction des villes, un peu exceptionnelle. La Coupe du Monde a lieu en France à une période qui connaît habituellement une très bonne activité, de salons et congrès pour certains et touristique pour d'autres. Il est évident que les clientèles d'affaires, comme les clientèles touristiques, éviteront les villes organisatrices, par peur de l'affluence. Aux hôteliers donc de savoir compenser avec cette clientèle «Coupe du Monde» délicate à gérer aujourd'hui encore. Si tous les hôteliers qui ont travaillé avec Mondiresa reconnaissent la qualité du travail qui a été réalisé par la centrale de réservations, ils savent qu'elle n'était que gestionnaire d'une demande et n'avait aucun rôle de commercialisation et de promotion. A eux aujourd'hui de jouer pleinement ce rôle et de savoir répondre aux demandes individuelles comme à celles de groupes.

Cette période se doit d'être pour l'hôtellerie des villes organisatrices, une période exceptionnelle. Leurs prix moyens peuvent se maintenir à de hauts niveaux, à eux de savoir faire grimper leurs TO. Aux clients aussi de savoir refuser les chambres inconfortables, sans salle de bains, à 400 F sous prétexte qu'elles sont situées à proximité d'un stade. A eux de savoir refuser les abus d'hôteliers peu sérieux et de choisir les professionnels honorables. Plutôt que de montrer du doigt, en les généralisant, les excès de certaines tarifications, «Que Choisir» aurait gagné à parler de ceux qui offrent à leur clientèle de bons rapports qualité/prix, cette information eut été plus utile à ses lecteurs qui aujourd'hui savent dans quels établissements il ne faut pas aller mais ne savent pas où réserver.

PAF


L'HÔTELLERIE n° 2559 Hebdo 30 Avril 1998

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