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Hôtellerie haut de gamme

Méridien voit la vie en rose chez Granada

Depuis qu'elle est tombée dans le giron du Britannique Granada, l'ex-chaîne hôtelière d'Air France voit ses résultats augmenter. En 1997, son bénéfice d'exploitation a ainsi progressé de 65% atteignant 75 millions de livres. Dans ces conditions, le nouveau propriétaire entend désormais développer cette enseigne au goût français afin de totaliser 150 unités en l'an 2000.

Il est de bon ton d'affirmer dans certains milieux que les Anglais et les Français ne font pas bon ménage. A première vue, cela n'a pas l'air d'être le cas concernant Méridien. D'ailleurs, après avoir confié au Niçois Bernard Lambert, la direction générale de l'ancienne chaîne hôtelière de la compagnie Air France, le Britannique Granada Plc, vient à nouveau de nommer un Frenchy, Antoine Cau, au poste cette fois-ci de président directeur général de Forte Hotels (sa division hôtellerie). Mais, encore plus significatif ! On peut constater que depuis qu'elle est aux mains des financiers d'outre-Manche, l'enseigne Méridien semble véritablement se porter comme un charme. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.

Tandis que le groupe Forte (comprenant aujourd'hui plus de 400 hôtels dans le monde, y compris les 162 unités de Travelodge) a vu au terme de l'exercice 1997 son bénéfice avant impôts grimper de 47% à 296 millions de livres, le profit d'exploitation de Méridien a lui progressé de 65% atteignant les 75 millions de livres. Le réseau a en outre enregistré l'année dernière une hausse sensible de son volume d'affaires (+18%) à 700 millions de livres. Sans oublier la nette augmentation du taux d'occupation, qui est ainsi passé de 60% en 1995 à 64% en 1997 (à noter la bonne tenue des hôtels parisiens dont la fréquentation s'est élevée à 75% contre 65% un an auparavant) et pourrait bien franchir le seuil des 67% en 1998.

Méridien : "diamant de la couronne"

Des résultats de fait qui paraissent plus qu'encourageants. A tel point d'ailleurs que Gerry Robinson, grand patron de Granada, a tout récemment qualifié Méridien de "diamant de la couronne".

Reste à savoir si dans la logique du raider britannique, il ne serait pas en ce moment même intéressant de céder ce joyau "au goût français". Selon Antoine Cau, toutes les rumeurs sur ce sujet sont non fondées et démotivantes pour les équipes. "Il y a certes des établissements dont nous pouvons nous séparer notamment à Londres comme le Savoy et Grovesnor House. En revanche, il n'est pas question de vendre Méridien", a ainsi précisé Antoine Cau à l'occasion d'une "réunion professionnelle" à Paris. Et d'ajouter, "le management de Méridien a réalisé un travail exceptionnel au cours de ces deux dernières années. La chaîne doit maintenant en tirer profit et renforcer ses positions à l'international."

Comptant 58 hôtels en 1994, le réseau Méridien totalise aujourd'hui 97 adresses à travers la planète. Bien entendu, la chaîne n'entend pas en demeurer à ce stade. "Depuis notre reprise par Granada, c'est du 100 km/heures ! Nous allons poursuivre ce développement au rythme de deux à trois hôtels par mois afin d'atteindre un portefeuille comprenant 150 établissements en l'an 2000", a indiqué le directeur général de la chaîne, Bernard Lambert. Dix-neuf nouveaux hôtels doivent d'ores et déjà ouvrir dans les deux années qui viennent.

A la recherche d'un
nouvel établissement
sur Paris

L'essentiel de la croissance de l'enseigne s'effectuera sur l'Amérique du Nord, du Sud et Centrale, l'Asie Pacifique ainsi que le Moyen-Orient. A noter en outre, qu'ayant intégré certains Exclusive au sein du réseau actuel, la chaîne a créé une nouvelle catégorie d'hôtels cinq étoiles, baptisée Royal Méridien (au nombre de 6 à ce jour) qui sera amenée elle aussi à grandir d'ici peu de temps. En attendant, cinq projets sont en cours de réalisation dans la zone Asie-Pacifique à Medan (215 chambres), Tahiti (150 chambres), Bora-Bora, Ile-des-Pins en Nouvelle-Calédonie (30 bungalows et 10 chambres de luxe) et Tokyo (884 chambres).

Huit nouveaux établissements vont prochainement ouvrir en Inde et au Moyen-Orient : Dubaï (204 chambres), Sharm El Sheikh (286 chambres), Hurghada (250 chambres), Sana'a au Yémen (95 chambres), Cochin (200 bungalows), Travancore (150 chambres) et Mumbai en Inde, au Népal (70 chambres et 32 appartements). Sans compter sur la signature récente de nouveaux contrats : en Afrique du Sud, aux Maldives, à Rabat au Maroc, à Moscou...

Concernant la France, les intentions du groupe britannique sont plus modestes. Mais, la capitale étant le berceau de la marque hôtelière, Antoine Cau a bien l'intention d'y dénicher une maison déjà existante (aux environs de 300 à 350 chambres) afin d'implanter dans la Ville Lumière le "Méridien type". Une denrée rare que, espérons-le, Méridien ne recherchera pas désespérément. La liste des candidats à l'achat éventuel d'un tel hôtel est en effet très longue...

C. Cosson

ccosson@lhotellerie-restauration.fr

Antoine Cau, président directeur général du groupe Forte : "Grâce au travail mené depuis deux ans par une formidable équipe de managers, Méridien est parvenu à améliorer de 65% son bénéfice net d'exploitation en 1997."

L'UNIVERS FORTE HOTELS EN 1998

Après le succès de l'OPA menée par Granada Plc sur Forte, le groupe britannique s'est restructuré en deux pôles d'activités distincts. A savoir un département média et un département hôtelier. La branche hôtelière est elle-même séparée en deux divisions : le groupe Forte et Restaurants & Services (incluant la chaîne Travelodge). Aujourd'hui, Forte comprend quatre parties différentes :

* Les hôtels de Londres

Au nombre de 19, ces établissements vont de l'hôtel économique au palace tel le Grosvenor House. Leur taux d'occupation global a été de 85% en 1997.

* Les hôtels du Royaume-Uni

Ils englobent les unités portant l'enseigne Forte Posthouse (80 hôtels de type trois étoiles) et ceux arborant la marque Forte Heritage (57 auberges). La fréquentation s'est élevée à 69 % sur l'année 1997.

* Les hôtels internationaux

Derrière cette dénomination se cachent les 97 Méridien dont le taux d'occupation était de 64% l'an passé.

* Le tour-opérateur

Il s'agit d'Air Travel Group, qui commercialise des forfaits touristiques haut de gamme sur l'Europe à travers les marques Magic of Italy, Magic of Spain, Magic of Portugal. Sans oublier Sky Shuttle et Italian Flight Centre, qui constitue le premier opérateur britannique de vols secs vers la botte italienne.



L'HÔTELLERIE n° 2556 Hebdo 9 Avril 1998

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