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28ème Congrès de la CFHRCD

Roland Magne veut mobiliser les énergies

C'est lundi 30 mars que s'ouvrira à Clermont-Ferrand le 28ème congrès de la Confédération Française des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Discothèques. Un congrès que Roland Magne, président de la CFHRCD, souhaite concret et unificateur. Entretien.

Propos recueillis par Sylvie Soubes

L'Hôtellerie :
C'est le premier congrès que vous organisez en tant que président. Quels sont les messages que vous comptez faire passer à vos adhérents ?

Roland Magne :
"Le slogan, cette année, sera "l'espoir pour des indépendants tournés vers l'avenir". J'ai passé une grande partie de l'année dernière sur le terrain à écouter les professionnels, à essayer de comprendre ce qu'ils attendaient de moi, du syndicalisme. Vous savez, j'ai rencontré des gens extraordinaires qui aiment vraiment leur métier mais il est très difficile d'avancer quand on croule sous les charges. Prenez l'exemple des horaires, bien sûr qu'il faut diminuer les horaires, mais pour pouvoir embaucher, il faut une défiscalisation appropriée. Si on évoque les cafetiers, croyez-vous qu'on puisse véritablement construire l'avenir à partir d'un Code dont certains articles ont été signés par le gouvernement de Vichy ? Il faut aujourd'hui faire sortir la profession de l'impasse. Les gens sont prêts à se battre mais il faut leur montrer la voie. Dans cet esprit, je ne veux plus qu'on assiste à des réunions où les congressistes repartent avec un sac vide. A Clermont-Ferrand, nous allons être concrets et apporter des réponses à des problèmes précis. Nous allons aborder, entre autres, les nuisances sonores avec les cafetiers et les discothèques, le coût de la musique et de la télévision avec les hôteliers. En ce qui concerne les restaurateurs, j'ai pris la décision de réunir l'ensemble des représentants de la restauration française pour un tour de table qui devrait nous permettre de voir si on est capable d'aboutir à un consensus général. Ce qui ressortira des débats sera présenté à Madame le ministre, Madame Lebranchu, le lendemain."

L'Hôtellerie :
Quel est, selon vous, le rôle d'un syndicat professionnel ? Comment voyez-vous le professionnel adhérent ? Comment se porte la Confédération ?

R. M. :
"Vous savez, il faut arrêter d'agir par petits comités à droite et à gauche. Nous devons apprendre à travailler ensemble. Mon rôle, je crois, est de remettre les troupes en route, de faire en sorte que les indépendants construisent ensemble l'avenir du secteur. La difficulté, chez nous, c'est la diversité de la base. Dès lors, l'objectif du syndicat est de former une force professionnelle à partir de cette diversité, d'unifier. Quel est le professionnel adhérent ? C'est celui qui a conscience que tout seul et isolé, il ne peut plus rien faire. Dans notre société, nous ne pouvons plus rester seuls dans notre coin et pour de multiples raisons. Au travers des crédits, des formations... Si les discothèques veulent retrouver une identité nationale, c'est seulement ensemble et réunies qu'elles pourront y parvenir. Comment se porte la Confédération ? Je peux vous dire qu'elle va bien et je suis heureux d'être à sa tête. Nous représentons 28.000 entreprises, 46 départements. Nous avons un nouveau syndicat qui se monte actuellement à Cannes. Cela montre que la profession a compris ce qu'était un indépendant et notre dynamisme, non ?"

L'Hôtellerie :
Comment voyez-vous l'évolution du dossier de la TVA en restauration ?

R. M. :
"Pour faire de la restauration, il faut y croire. Quand je vois des gens qui se décarcassent, qui donnent le meilleur d'eux-même, j'ai du mal à comprendre. Avons-nous vraiment mérité une TVA à 20,6 ? Il est anormal, parce qu'on embauche du personnel, de payer plus de TVA. C'est pourtant ce qui nous arrive. Pour moi, ce dossier ne peut se décanter qu'au niveau européen. Mais cela va dépendre de nos hommes politiques. Je ne pense pas, malheureusement, qu'on ait des ministres suffisamment intelligents pour obtenir d'eux des réunions dans lesquelles notre problème soit véritablement pris en compte. Et pourtant, si on ne fait rien, à terme, la bonne restauration est appelée à disparaître. C'est inacceptable."

L'Hôtellerie :
Comment comptez-vous gérer l'image de marque de l'hôtellerie française, très décriée à l'étranger par ses prix que l'on dit prohibitifs pendant la Coupe du Monde ?

R. M. :
"Il n'y a que dix villes qui reçoivent la Coupe du Monde et nous avons en France 36.000 communes. Même si certains dérapages de prix ont été relevés dans quelques hôtels situés dans ces dix villes d'accueil, je tiens à vous dire que nous nous élevons avec vigueur contre la campagne de presse tendant à laisser entendre que cette dérive est une pratique généralisée dans la profession hôtelière. Il est à déplorer d'ailleurs que Mondiresa ait cru bon d'inciter les professionnels à majorer leurs tarifs de 20 à 25%. La France qui accueille le Monde, ce sont 160.000 entreprises cafés, hôtels, restaurants indépendants dont 20.000 hôtels de tourisme aux prix restés sages et non quelques hôteliers qui pratiqueraient des augmentations de prix exagérées."

L'Hôtellerie :
La contrepartie à la signature de la convention collective devait être, pour les entreprises des CHR, une exonération des charges sur les avantages en nature nourriture. Rien n'arrive alors que nous sommes à la fin du mois de mars. Quelle est la position de la CFHRCD sur ce dossier ?

R. M. :
"Je tiens à vous rappeler que nous n'avons pas signé mais seulement adhéré à cette convention... Nous ne sommes pas du tout contents de la tournure que prennent les choses. Qu'est-ce que le gouvernement attend ? Pourquoi nous dit-il tous les mois que ça va sortir le mois prochain ?"

L'Hôtellerie :
Comptez-vous avoir des actions particulières pour lutter contre le paracommercialisme ?

R. M. :
"Notre position est claire : à prestations égales, charges égales. Une association qui fait des prestations identiques aux nôtres doit avoir les mêmes charges. Ce qui me paraît logique. Mais j'attends de voir M. Radelet pour déterminer quelles sont les actions à mettre en place à court terme.»

 
«Mon rôle, je crois, est de faire en sorte que les indépendants contruisent ensemble l'avenir du secteur.»

Programme du congrès

Lundi 30 mars

* Assemblée générale en présence du Préfet, du président de la CCI et du président la Chambre des métiers. Intervention du maire de Clermont-Ferrand.

* Réunions des groupements : les hôteliers et la démarche qualité, les saisonnier Sacem et droit du travail, les restaurateurs et la restauration traditionnelle artisanale, les cafetiers et le permis pour la licence, les discothèques et la reconnaissance de leur activité.

* Thèmes des tables rondes de l'après-midi : l'euro par la CCIP, l'assurance par la CCIP, la transmission d'entreprises et protection sociale par les caisses de retraites CGIS, CIRCO et RIPS. L'organisation du tourisme en France. Internet : la mondialisation, les avantages et ses inconvénients.

Mardi 31 mars

* Débats : Des nuisances sonores aux fermetures administratives. Le coût de la musique et de la télévision pour les saisonniers. La reconnaissance de la profession pour les restaurateurs.

* L'assemblée de clôture se fera en présence de Madame le ministre Lebranchu.


L'HÔTELLERIE n° 2554 Hebdo 26 mars 1998

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