La saison dernière a redonné espoir aux professionnels et un grand nombre d'entre eux voient le millésime 1998 s'annoncer sous les meilleurs auspices. Après plusieurs années de crise, ils ont appris à mieux gérer, à mieux commercialiser et à adapter leur produit au marché. Autant d'atouts qui permettent aux plus performants de marquer des points dès les premiers signes de reprise, pourtant, malgré cette reprise incontestée, certains s'inquiètent face aux difficultés que rencontrent les saisonniers à recruter un personnel compétent, une tendance qui, de toute évidence, ne fait que s'accentuer d'année en année malgré la progression du nombre d'élèves formés en écoles hôtelières. Un problème grave pour tous les établissements saisonniers qui devront remettre en cause conditions de travail et rémunération dans les années qui viennent pour être plus attractifs aux yeux du personnel qualifié qui de plus en plus aujourd'hui préfère un poste à l'année qui, même moins bien rémunéré, permet une vie de famille, une vie sociale, très difficilement compatibles avec la vie d'un saisonnier.
S'il est encore attractif pour un personnel jeune de jongler avec les saisons d'hiver et les saisons d'été pour acquérir, au cours des premières années de leur vie professionnelle, une certaine expérience, il paraît de plus en plus exclu au personnel expérimenté de laisser sa famille pour vivre au sein d'un groupe où tout se partage le temps d'une saison : travail, logement, repas et souvent loisirs. Une situation compliquée que les établissements saisonniers ne pourront certainement pas gérer seuls : plus que pour les autres, l'annualisation du temps de travail sera essentielle mais il faudra certainement aller plus loin si l'on ne veut pas voir, faute de personnel compétent recruté, des établissements de bon niveau disparaître ou se transformer en bas de gamme, alors que le marché ne l'exige pas. Un challenge très important pour le secteur du tourisme.
PAF
L'HÔTELLERIE n° 2550 Hebdo 26 fevrier 1998
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