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Grenoble

Quels rapports entre écoles et entreprises ?

En ouverture du 80ème anniversaire de l'Ecole hôtelière de Grenoble, un dîner-débat sur la relation école-entreprise a réuni, le lundi 24 novembre 1997, 38 professionnels et autant de professeurs, élèves, parents d'élèves, étudiants. Ainsi, tous les partenaires de la formation étaient représentés.

Le débat, animé par Patricia Le Naour, rédactrice en chef de L'Hôtellerie, s'est dé-roulé à l'hôtel Lesdiguières, hôtel d'application de l'école hôtelière. Les points de vue de l'hôtellerie-restauration se sont manifestés à travers des responsables aussi divers que Michel Troisgros (Roanne), Michel Chabran (Pont-de-l'Isère), Philippe Girardon (Chonas-l'Amballan), Daniel Gauthier (La Côte-Saint-André) étoilés au Michelin, Philippe Bouissou (Uria-ge) 3 toques rouges et 17/20 au GaultMillau ou Bernard Benoit-Jay (Grenoble), président de la Table Gourmande Rhône-Alpes, Georges Achini (Montbonnot), Jacques Meunier-Carus (Saint-Jean-de-Moirans), Claudie Gaboriaud (Grenoble), Gérard Barnier (Autrans)... Mais aussi Christian Lameloise, président de la Société des Hôtels de Bourgogne, Jean-Michel Muller, DRH de HCR, Pierre Cochet, président de la Chambre d'industrie touristique et hôtelière de l'Isère. Bref, un large éventail de professionnels illustrant tous les aspects de ce secteur d'activités. Jean-Yves Medina représentait l'université, tandis que MM. Reboul et Julien, inspecteurs pédagogiques étaient présents au titre de l'Education nationale.

Trois axes principaux

Après un mot de bienvenue de Bernard Cohen, proviseur de l'Ecole hôtelière de Grenoble, Patricia Le Naour énonça les trois axes du débat :

- La confiance est-elle au coeur de votre mode de communication ?

- Est-ce qu'on forme les élèves dont les professionnels ont besoin ? De qui ont-ils besoin ?

- Peut-on assurer une formation sans faire de paracommercialisme ?

Le mot-clé du premier thème évoqué fut incontestablement : dialogue.

Pour Pierre Cochet, le premier intervenant, les professionnels devraient faire corps avec les écoles. Bernard Cohen précisa que l'Ecole de Grenoble comptait être entièrement impliquée dans cette synergie. Philippe Bouissou souligna qu'un effort devait être fait pour que naisse la confiance entre ces deux mondes différents que sont l'école et l'entreprise. Effort dans le sens d'une meilleure connaissance des élèves et de leurs professeurs. Le directeur d'un hôtel se plaignit de constater que la morale et plus particulièrement la politesse déficientes devaient être restaurées pour rétablir la confiance. Un parent d'élève affirma, quant à lui, que le dialogue était à la base de la confiance, à condition qu'il soit porteur d'informations. Claudie Gaboriaud dit «la confiance, ça se mérite», à quoi Georges Apetoh, professeur agrégé de gestion répliqua : «La confiance commence par la confiance en soi-même et doit déboucher sur la mise en commun des savoirs entre professeurs et professionnels.» Jacques Meunier-Carus défendit un point de vue dialectique en déclarant : «La confiance commence par la méfiance... qu'il faut dépasser.»

Mieux se connaître

Dès lors, le débat était bien lancé et nous nous bornerons à rappeler l'essentiel des propos échangés. Aux questions : est-ce qu'on forme les élèves dont les professionnels ont besoin ? De qui ont-ils besoin ?, chacun s'accorda à dire que les qualités requises étaient le courage, la motivation et la passion. Cependant, M. l'inspecteur Reboul demanda : «Comment le jeune peut-il construire sa carrière ?» Les réponses «techniques» furent diverses. Christian Lameloise se montra partisan d'un stage de sensibilisation. Michel Troisgros souligna l'importance de la connaissance des langues en hébergement-réception. Des élèves furent applaudis en affirmant : «J'éprouve le bonheur de faire plaisir» ou «quand je travaille, je ne vois pas le temps passer». Le dernier axe abordé était épineux : peut-on assurer une formation sans faire de paracommercialisme ? Christian Lameloise dit tout de go, que pour lui c'était un faux problème, à condition de pratiquer les prix du marché. Le moins que l'on puisse dire, c'est que tous les professionnels ne furent pas de son avis, suivons ceux installés dans de petites localités proches d'un établissement scolaire hôtelier.

La conclusion fut néanmoins chaleureuse, soulignant le fait que le débat avait permis de mieux se connaître. Bernard Cohen eut le mot de la fin, en précisant que d'autres débats contradictoires auraient lieu, mais que la solution était dans les projets et dans l'action. Somme toute, un dîner-débat riche de promesses.

H. Lazzarotto

Christian Lameloise, M. l'inspecteur pédagogique Reboul et le président Pierre Cochet.

Michel troisgros et Michel Chabran.



L'HÔTELLERIE n° 2544 Hebdo 15 janvier 1998

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