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Internet en Bretagne

Les professionnels
se branchent

Sur Internet, les serveurs (pages proposant de multiples informations écrites ou visuelles) faisant état de la Bretagne sont légion. La majorité de ces sites traitent essentiellement du tourisme en proposant diverses modalités d'hébergement et de restauration. Un atout supplémentaire pour les professionnels ?

Imaginez un Américain tapotant sur son ordinateur. Connecté à Internet il compose : "http://www.Bretagne-Online.com". Son écran lui propose alors un sommaire présentant la carte de la Bretagne et plusieurs entrées possibles : par département (Finistère, Côtes d'Armor, Morbihan), ou par critères de sélection (situation de l'hôtel ou du restaurant, catégorie, nombre de couverts, ascenseur, bar, TV, salle de réunion etc..). Les établissements présents sur ces pages détaillent ensuite leurs prestations, photos à l'appui. Il ne reste plus au client qu'à effectuer son choix et réserver ses chambres en complétant les cases.

Ces pages (version web d'une brochure "Spécial groupes") sont à mettre au crédit des comités départementaux du tourisme du Finistère, Côtes d'Armor et Morbihan, associés à leurs chambres de commerce respectives et au journal Le Télégramme. "Dans l'avenir, nous allons faire évoluer ces pages en incluant notamment une version allemande, souligne Jean-Yves Chalm, "Monsieur Internet" du Télégramme qui héberge les pages "Spécial groupes". Pour bien faire, il faudrait également que les hôteliers aient leur propre boite à lettre électronique pour que les clients les contactent directement."

Des serveurs de ce type , les "internautes" peuvent en dénicher une multitude. Outre les CDT, les chaînes hôtelières et les villes assurent également une présence sur le net. En tapotant Rennes par exemple, divers serveurs s'affichent et notamment un "Rennes Hôtel" avec un listing d'établissements -précisant leurs prestations- classés géographiquement (près de la gare, de l'aéroport, du centre ville, aux environs etc.). Quelques indépendants se lancent également dans le bain, comme Joseph Froc, propriétaire du Pen'Roch à Chateaubourg en Ille-et-Vilaine. "Je suis un passionné d'informatique et au début, cela aide. Je pense qu'il faut anticiper le mouvement car dans quelque temps, personne ne pourra en faire l'économie."

Sur le "http://www.Penroc.cite-net.fr." le serveur de J. Froc, largement illustré, expose tous les charmes de l'établissement et une multitude d'informations allant même jusqu'au convertisseur de devises.

Internet d'accord, mais pour quoi faire ? Optimistes, les responsables bretons du tourisme estiment, à l'image de Béatrice Le Mellec du CDT du Morbihan, que le net "devrait élargir considérablement le panel de clientèle. Il sera désormais plus aisé de communiquer sur la Bretagne à l'étranger." Lors d'un récent congrès à Perros-Guirrec, les maires du littoral (beaucoup de stations balnéaires disposent de leur site) ont planché sur la question sachant qu'outre-Atlantique, un citoyen sur trois consulte internet pour sélectionner son lieu et son mode de vacances ! "J'ai reçu dernièrement un courrier électronique d'un Américain souhaitant réserver 10 chambres pour l'été 98", témoigne Jean-Yves Chalm, alors qu'au Pen'Roch, Joseph Froc a lui aussi été contacté par "des Espagnols et Mexicains qui ont effectué des réservations ou des demandes de réservation par e-mail interposé. Et d'ajouter, je pense qu'à l'heure actuelle c'est encore timide car beaucoup hésitent à transmettre leur numéro de CB sur le Net. Mais au moins, ils notent les coordonnées."

1.000 F la page
sur le web

Il parait donc difficile pour les professionnels de faire l'économie d'Internet, d'autant que le coût d'une présence sur le web diffère peu de celui d'un encart publicitaire dans une quelconque brochure. "Les prix varient généralement de 1.000 F. la page à 1500 F. les 2 pages", estime Christian Dumard de la société Cyber Ouest qui crée des pages sur le Net. Pour la brochure "Spécial groupe", le premier prix démarre à 600 F. Une annonce peut également être reprise par différents diffuseurs et "naviguer" à travers la planète. "Ces diffuseurs fonctionnent comme des TO en prenant une commission. C'est le cas pour moi au Canada par exemple. Une centrale de réservation prend 15% sur les résas et je paye en plus un abonnement de 900 F. / an. En Allemagne, ils prennent 20% sans abonnement," souligne Joseph Froc.

Tous les professionnels peuvent-ils néanmoins en profiter ? On imagine mal à vrai dire un petit indépendant, avec une clientèle locale ou d'habitués, proposant ses prestations sur le web... "Ils sont à l'écoute, mais ont peur de faire le pas et tout le monde n'y croit pas encore", estime Joseph Froc. On en parle cependant de plus en plus et la CCI de Rennes, en partenariat avec le syndicat local, devrait proposer l'année prochaine, lors d'un cycle de conférence, une discussion sur le thème "Internet et les professionnels du tourisme".

O. Marie

* l'abonnement à Internet revient à 65 F. / mois (pour le moins cher), connexion illimitée (prix d'une communication locale si vous possédez un relais dans votre ville).



L'HÔTELLERIE n° 2537 hebdo 27 novembre 1997

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