Actualités


Image et emploi

Selon l'Insee, c'est le secteur tertiaire qui sera le moteur essentiel du développement de l'emploi au cours des prochaines décennies. Ce n'est pas vraiment une découverte, mais ce qui est nouveau, c'est le rôle fondamental que l'Insee croit devoir attribuer aux entreprises du commerce, et plus particulièrement à celles de l'hôtellerie et de la restauration. Fondant son analyse sur une comparaison savamment quantifiée avec l'évolution de l'emploi aux Etats-Unis, nos statisticiens confirment les réelles possibilités d'embauche dans le secteur des CHR pendant au moins 10 ans.

Cette bonne nouvelle doit toutefois s'accompagner de quelques remarques propres à calmer les enthousiasmes les plus immédiats. Côté patronal, on ne cesse de se plaindre de l'inadéquation de la formation professionnelle aux exigences de l'entreprise, et côté salariés on apprécierait un mode de relations sociales plus contemporain, notamment sur l'épineuse question de la durée du travail.

Il appartient à la profession de se livrer à une analyse en profondeur de ses atouts et de ses faiblesses face au monde du travail, afin de tenter une réponse à la question fondamentale : comment attirer de bons éléments et leur proposer des perspectives de carrières motivantes ?

D'un côté, le métier n'attirera jamais et c'est tant mieux, les intellectuels. L'hôtellerie et la restauration n'ont pas besoin de docteurs en philosophie pour que les entreprises prospèrent. Dans un métier fondé sur le pragmatisme, la souplesse et l'adaptabilité, les qualités premières requises relèvent davantage de la personnalité de chacun que des connaissances acquises. On peut être un excellent cuisinier et lire Kierkegaard tous les matins. Mais l'un n'est pas indispensable à l'autre.

En revanche, la profession, fondée sur l'accueil, offre de remarquables ouvertures à toutes celles et à tous ceux qui veulent exercer une activité de rencontres, de convivialité et d'échanges humains. Même si les exigences de disponibilité l'emportent parfois, sur les vertus comportementales.

Enfin, la lancinante question de la durée du travail, les contraintes spécifiques à un secteur ouvert au public, sont encore bien loin d'être résolues. Les derniers mouvements de mauvaise humeur des routiers ont signifié que nul n'a envie de demeurer le galérien des temps modernes. Même s'il est moins pénible de travailler à la réception d'un hôtel qu'au volant d'un véhicule de 40 tonnes, les exigences des conditions de travail et de temps libre ne peuvent être ignorées des employeurs. Une réflexion patronale sur ces thèmes d'avenir n'ont pas semblé au coeur des débats du dernier congrès de la FNIH. Gageons qu'ils occuperont un peu plus les esprits lors des prochaines rencontres.

L. H.



L'HÔTELLERIE n° 2537 Hebdo 27 novembre 1997

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration