Résister, menacer, invectiver, s'insurger, ne suffiront pas à faire fléchir la volonté inéluctable des politiques aujourd'hui qui, de quelque bord qu'ils soient, prônent haut et fort la réduction du temps de travail. Pire, une profession qui, en 1997, résiste encore à donner 2 jours de congés par semaine et s'organise avec des horaires de travail hebdomadaires proches des 50 heures, ne pourra demain, au moment de l'application de mesures générales aux autres secteurs d'activités, qu'apparaître comme rétrograde, inadaptée et dépassée. Les arguments, légitimes pourtant dans bien des cas, qu'elle pourra mettre en avant pour justifier sa résistance, ne seront pas pris en compte et elle risque bien, si elle ne s'organise pas dès maintenant pour trouver des solutions à son adaptation, de connaître de très graves difficultés qui mettront en péril un grand nombre d'établissements. Michelle Demessine, la secrétaire d'Etat au tourisme a réaffirmé d'une manière très claire la détermination du gouvernement en matière de réduction du temps de travail et, concernant la Convention Collective à ce jour toujours pas appliquée, a fait remarquer combien ce texte était «encore en retrait par rapport à l'objectif du temps de travail défini par le Premier Ministre». Et si le discours affirme que «le gouvernement veut protéger la rentabilité des entreprises», louable intention, il n'en affirme pas moins, d'une façon toute théorique, «que l'amélioration des conditions de travail dans les CHR est indispensable pour l'amélioration de la qualité de l'accueil» Tiens donc ! Autant dire que la route est tracée et qu'à moyen terme, prêts ou pas prêts, les professionnels des CHR auront obligation de rentrer dans le moule. Il est donc dès à présent indispensable que des réflexions soient menées afin de faire des propositions concrètes au gouvernement pour assurer la pérénité des entreprises au delà de la réduction du temps de travail. Il est temps d'agir avant de savoir quand réagir.
P.A.F.
L'HÔTELLERIE n° 2536 Hebdo 20 novembre 1997
Podcasts
