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Formation

Nord-Pas-de-Calais

Une initiative des maîtres d'apprentissage

L'apprentissage va mal. Bas niveau des apprentis, suspicion sur les entreprises. Dans le Nord-Pas-de-Calais, alors que la négociation du contrat d'objectif entame sa dernière ligne droite, les maîtres d'apprentissage les plus motivés prennent l'initiative.

Depuis le mois de mars dernier, un groupe informel de professionnels maîtres d'apprentissage réfléchit aux propositions qu'ils pourraient soumettre à leurs partenaires CFA, Conseil régional, Education Nationale, Inspection du Travail, sans oublier la Fnih et le Fafih pour faire progresser le dossier. Ils ont ainsi suscité un mouvement officieux de réflexion commune. Avec les représentants de leurs partenaires ils s'intitulent sobrement " le réseau ". Ces débats sont coordonnés par Jean-Jacques Desplanques, de " L'Enfant terrible " à Lomme près de Lille.

Le 12 juin dernier, Les membres du réseau étaient parvenus à définir un objectif : mettre en place une démarche commune de labellisation de la fonction de maître d'apprentissage. Ils avaient alors écrit un document commun intitulé par le restaurateur lillois Clément Marot " Le défi ". Que peut-on y lire ?

En préambule, "la valeur d'un maître d'apprentissage confirmé ne peut se mesurer que par son investissement personnel dans sa mission de formation, définie par le contrat d'apprentissage et vérifiable par des actes professionnels, pédagogiques, sociaux et socioprofessionnels", pose le document. Les objectifs d'action se résument ainsi : primo améliorer les conditions de recrutement dans les entreprises, coordonner cette action avec les CFA et développer l'information sur les métiers des CHR ; secundo, s'informer et informer les maîtres d'apprentissage de leurs rôles et missions ; tertio améliorer l'image de la profession à travers un meilleur accueil des apprentis, par exemple une amélioration en fonction des contraintes, des rythmes de travail ; quarto coordonner les actions maître d'apprentissage/CFA/parents ; et in fine créer un organisme de labellisation de la fonction à l'initiative de la profession afin de réguler qualitativement et quantitativement les besoins de la profession en matière d'apprentissage, d'attribuer le titre de maître d'apprentissage confirmé, de représenter la profession (ndlr dans le domaine de l'apprentissage), d'être une force de propositions constructives et de jouer un rôle de conciliateur.

Au delà du réseau

Tout cela constitue un véritable programme qui dépasse largement l'action d'un groupe informel. C'est sans doute pourquoi le " réseau " veut agir en force de proposition et mobiliser les instances officielles qui décident réellement. Le 23 octobre, le réseau avait invité ses partenaires à Chéreng (59) au Verzenay chez l'un des siens. Le moins que l'on puisse dire est que le groupe a atteint sont premier objectif de mobilisation. Avec une cinquantaine de présents dont plus de trente restaurateurs en activité, la salle était pleine, les administrations et les CFA représentées. On s'est séparé avec l'ambition de faire fonctionner quatre groupes de travail thématiques de trois ou quatre personnes sur les thèmes suivants : les rythmes d'alternances dans les CFA et les entreprises ; les jours de repos hebdomadaires, la semaine de CFA ; les rythmes de travail aménagés ; l'intégration du jeune en entreprise. Les groupes constitués au cours de l'après-midi doivent donc prolonger leur travail et tenter immédiatement de mettre en œuvre à titre expérimental leurs idées dans leurs entreprises. On se reverra dans quelques mois.

Histoire de bien situer le débat au cours de cette réunion, Jean-Jacques Desplanques a donné la parole d'emblée à quelques jeunes apprentis. Pour Cédric, un bon début en collectivité a été suivi d'une déception dans la restauration classique. En gros, on ne s'occupait pas de lui, il faisait des heures sans apprendre. Son camarade Steve a parlé de deux expériences contrastées dans deux maisons différentes. " Dans la première maison j'étais très suivi. On me faisait des remarques très souvent en bien ou en mal. Les horaires, je les supportais bien. Dans l'autre affaire je suis un peu seul dans mon coin... ".

Comme en écho, Clément Marot a demandé un " intense effort de communication des professionnels. Nous devons parler à nos partenaires, être très présents dans les réunions à venir. Il y a de bons et de mauvais maîtres d'apprentissage. Il faut le reconnaître. Quant aux jeunes, nous n'en sommes pas toujours satisfaits. Mais nous voulons recruter des jeunes, nous voulons qu'ils apprennent le métier, qu'ils y restent ". Qui veut la fin..

A. Simoneau

Pour un cycle de trois ans

Une formation des maîtres en vue

C'est sur les points durs concernant la relation entreprises - jeunes - CFA que vont travailler les quatre groupes de travail constitués. Les horaires, les congés, la communication de la compétence... Jean-Jacques Desplanques a ses propres idées sur la question. Exemple, les horaires et les congés : " dans le métier nous avons au maximum 35 heures... de sommeil par semaine. Dire aux jeunes vous êtes en cours en semaine et disponibles pour l'entreprise le week-end, ce n'est pas raisonnable. Il faut discuter, trouver des compromis convenables avec l'Inspection du travail ". " Les entreprises n'ont pas besoin de primes pour prendre des apprentis, mais plutôt d'un cycle d'apprentissage de trois ans afin que les jeunes rendent en travail aux entreprises la formation qu'ils ont reçue ". " Nous n'avons pas absolument besoin d'apprentis. Certaines très bonnes maisons y ont renoncé. Il faut donc le vouloir ".

Déjà la préparation du contrat d'objectif Etat/Région/Profession semble avoir produit du fruit. Charles Hurel président de la commission paritaire et Mme Lebeau-Dury responsable du service apprentissage au Conseil régional Nord-Pas-de-Calais ont confirmé la création d'une formation des maîtres d'apprentissage financée par la Région.



Jean-Jacques Desplanque entre son confrère Gaboriau " Le Champlain " et
le président de la commission paritaire Charles Hurel. Créer un réseau pour avancer.


Caen

Les 20 ans de l'ICEP

Géré par les CCI de Caen et du Pays d'Auge, l'Institut Consulaire d'Enseignement Professionnel (ICEP) s'apprête à fêter ce mois-ci ses vingt années d'existence. Cet organisme permet à quelque 580 jeunes, soit 60% des effectifs globaux, de se former aux métiers de la restauration grâce à sept diplômes proposés : CAP cuisine, restaurant et café/brasserie ; BEP cuisine et restaurant ; brevet professionnel cuisine et restaurant.

Depuis la création de l'institut, les demandes relatives aux formations des métiers de la restauration n'ont cessé de se développer, les effectifs ayant, dans cette branche, progressé de 76%. "Cette croissance s'inscrit dans la logique du développement de l'apprentissage, souligne Jean-François Gouget, directeur de l'ICEP, et ce, au détriment des contrats de qualification." Pour faire face à la demande, l'ICEP a réalisé l'an dernier un certain nombre d'investissements (5 MF au total) concernant notamment "une nouvelle cuisine et une salle de restaurant pour un montant de 1,5 MF." L'institut dispose dorénavant de deux cuisines et deux restaurants d'application de 40 couverts chacun à propos desquels le directeur s'empresse de souligner, "qu'ils sont simplement ouverts aux partenaires."

L'ICEP, dont le budget s'élève à
19 MF, travaille en étroite collaboration avec plus de 400 professionnels du Calvados, généralement des "entreprises familiales situées sur la côte. Mais nous collaborons également avec quelques établissements de chaîne et notamment le groupe Lucien Barrière." Des accords d'échange avec certains professionnels d'outre Manche ont par ailleurs été conclus, "essentiellement pour les élèves de seconde année de brevet professionnel." En 95, 27% de jeunes avaient trouvé un emploi alors que 42% poursuivaient une formation ou des études.

Points forts, l'ICEP organise chaque année deux trophées, le challenge Jean Mouge pour la cuisine et le concours Georges Baptiste pour les élèves de salle.

O. Marie

Remise du Trophée du challenge Jean Mouge.



L'HÔTELLERIE n° 2535 Hebdo 13 novembre 1997

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