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Conjoncture

«L'Industrie Hôtelière Française», KPMG Axe Consultants

Une année 1996 mitigée

Malgré un contexte économique plus serein, l'hôtellerie française n'a pas réellement enregistré d'amélioration sensible

de ses performances commerciales réalisées l'an passé.

Après avoir été très lourdement pénalisée par les différents événements politiques et sociaux de 1995 (attentats, essais nucléaires dans le Pacifique, grèves...), l'hôtellerie française a finalement bénéficié en 1996 d'une conjoncture plus sereine et d'un contexte de reprise économique perceptible à partir de l'automne. Reste que d'après les données statistiques publiées dans la 20ème édition annuelle «L'Industrie Hôtelière Française» de KPMG Axe Consultants (enquête réalisée auprès de 1.157 hôtels, du 0 au 4 étoiles), ce contexte certes plus favorable n'a eu que peu d'effets immédiats sur les résultats commerciaux des entreprises.

D'ailleurs les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les taux d'occupation moyens de l'hôtellerie de l'Ile-de-France ont en effet enregistré une augmentation par rapport à 1995 en deux étoiles, en quatre étoiles standard et quatre étoiles supérieur, mais les performances se sont souvent révélées inférieures à celles de l'année précédente. Quant à la fréquentation en province, la tendance a plutôt été à la stagnation. En ce qui concerne les quatre étoiles standard par exemple, le taux d'occupation moyen s'est ainsi élevé à 56,9% contre 56,4% un an auparavant. Du côté du créneau économique, les établissements ont eux constaté une baisse du nombre de leurs clients passant de 66,1% en 1995 à 65,7% en 1996.

Peu d'évolution au niveau des prix moyens par chambre louée

Seuls les hôtels trois étoiles de province semblent être au final parvenus à tirer leur épingle du jeu en augmentant leur taux d'occupation de 0,8 point à 54,8%. Pas de quoi cependant crier réellement victoire. D'autant que les prix moyens par chambre louée (en FF, hors taxes et services compris) ont eux aussi fait grise mine. Si les niveaux de performances apparaissent relativement stables dans les catégories 0/1 étoile (-0,1% à 151,30 francs) et 4 étoiles standard (-0,1% à 715,60 francs), l'exercice 1996 s'est moins bien déroulé pour les hôtels trois étoiles. Ces derniers ont effectivement perdu -0,3% passant de 417,20 en 1995 à 416 francs en 1996. L'évolution 1995/1996 s'est en revanche montrée plus différenciée pour l'hôtellerie haut de gamme avec notamment : une stagnation en Ile-de-France, une nette progression en Provence-Côte d'Azur et une régression persistante dans les autres régions. Devant l'absence de reprise très franche de l'activité, les exploitants ont bien entendu serré les cordons de la bourse. Le rapport annuel de KPMG Axe Consultants met en effet l'accent sur la maîtrise des coûts et charges d'exploitation en 1996. Les effectifs moyens par chambre affichent également une grande stabilité au cours des trois dernières années. De manière logique, ces effectifs sont d'ailleurs corrélés au niveau de gamme de l'établissement, mais aussi à la présence ou non d'un service de restauration. Dans la catégorie 0/1 étoile, la faiblesse du ratio d'effectif s'explique par le recours important à la sous-traitance du ménage.

Moins de consommation téléphonique

KPMG Axe Consultants souligne en outre qu'au niveau des recettes hors hébergement, l'année 1996 a observé une baisse sensible des recettes générées par le téléphone et le fax. Les montants moyens par chambre louée ont connu en effet, une importante chute de consommation dans pratiquement toutes les catégories étudiées, avec des régressions allant de 10 à 20% dans le 0/1étoile. Cette réduction résulte bien entendu du développement rapide de la téléphonie mobile.

Parallèlement, l'analyse des résultats bruts d'exploitation permet de dire qu'en 1996, les moyennes France connaissent elles aussi des évolutions mitigées. Dans les catégories deux et trois étoiles, on note une amélioration qui reste toutefois relativement limitée. Pour les autres, l'érosion des performances s'est poursuivie en 1996, montrant que l'amélioration de la conjoncture n'a pas eu d'impact immédiatement perceptible sur les résultats d'exploitation. A noter cependant le maintien des résultats de l'Ile-de-France comparativement à la province dû en grande partie à la meilleure santé du marché parisien et à la plus forte proportion d'hôtels-bureaux dont le résultat brut d'exploitation n'est pas pénalisé par les marges plus faibles de la restauration.

Claire Cosson

ccosson&lhotellerie.fr

RÉSULTAT BRUT D'EXPLOITATION PAR RAPPORT
AUX RECETTES TOTALES (%) MOYENNES
Catégorie 1994 1995 1996
4 étoiles Supérieur
IDF 25,4% 22,3% 20,6%
Provence-Côte d'Azur 16,7% 18,6% 19,3%
Autres régions 18% 12,8% 15,3%
Moyenne France 21,8% 19,9% 19,7%
4 étoiles Standard
IDF 26,8% 26,1% 24,8%
Province 20,6% 21,1% 18,8%
Moyenne France 25,1% 24,9% 23,3%
3 étoiles
IDF 33% 31,9% 32,7%
Province 19% 22,2% 22,9%
Moyenne France 26,3% 27% 27,8%
2 étoiles
IDF 34,1% 31,5% 33,1%
Province 29,3% 29,2% 29,2%
Moyenne France 31% 30,1% 30,7%
0/1 étoile
IDF 44,3% 41,2% 39,9%
Province 41,2% 40,4% 40%
Moyenne France 41,7% 40,5% 40%

PRIX MOYENS PAR CHAMBRE LOUÉE
(EN FF, HORS TAXE ET SERVICE COMPRIS)
Catégorie 1994 1995 1996 Evolution 95/96
4 étoiles supérieur
IDF 1.834,60 1.929,30 1.919,60 -0,5%
Provence-Côte d'Azur 1.386,00 1.359,20 1.475,80 +8,6%
Autres régions 930,80 917,80 876,90 -4,5%
Moyenne France 1.507,20 1.510,70 1.590,40 +5,3%
4 étoiles standard
IDF 767,50 773,20 769,40 -0,5%
Province 576,50 575,60 579,30 +0,6%
Moyenne France 706,90 716,10 715,60 -0,1%
3 étoiles
IDF 469,00 473,20 475,90 +0,6%
Province 340,50 358,70 351,40 -2,0%
Moyenne France 410,10 417,20 416,00 -0,3%
2 étoiles
IDF 282,20 275,50 279,50 +1,4%
Province 236,00 237,20 243,10 +2,5%
Moyenne France 252,70 252,10 257,20 +2,0%
0/1 étoile
IDF 166,10 163,70 162,60 -0,7%
Province 150,30 148,00 148,00 -
Moyenne France 153,30 151,40 151,30 -0,1%

TAUX MOYEN D'OCCUPATION DES CHAMBRES (%)
Catégorie 1994 1995 1996
4 étoiles Supérieur
IDF 61,1% 57,2% 60,6%
Provence-Côte d'Azur 52,5% 52,6% 56,6%
Autres régions 58,4% 58,3% 58,4%
Moyenne France 57,8% 55,8% 58,9%
4 étoiles Standard
IDF 69,4% 65,8% 66,7%
Province 56,0% 56,4% 56,9%
Moyenne France 64,5% 62,8% 63,6%
3 étoiles
IDF 71,5% 68,8% 67,1%
Province 51,5% 54% 54,8%
Moyenne France 60,7% 60,7% 60,6%
2 étoiles
IDF 62,1% 61,6% 66%
Province 58,2% 58,9% 58,9%
Moyenne France 59,6% 59,9% 61,4%
0/1 étoile
IDF 64,2% 65,8% 63,6%
Province 61,7% 66,1% 65,7%
Moyenne France 62,2% 66% 65,2%



L'HÔTELLERIE n° 2535 hebdo 13 novembre 1997

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