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Hôtellerie haut de gamme

Sofitel vise les 200 établissements

La chaîne quatre étoiles a aujourd'hui digéré l'affaire Méridien. Entièrement repositionnée, elle entend désormais accélérer son développement en ouvrant 7 à 10 nouveaux hôtels pan an.

Paul Dubrule et Gérard Pélisson, confondateurs du groupe Accor, n'ont pas caché en son temps et ne cachent d'ailleurs toujours pas aujourd'hui, leur mécontentement quant au fait de n'être pas parvenus à unir leur enseigne quatre étoiles, Sofitel, à celle de l'ex-filiale hôtelière de la compagnie Air France, Méridien. Il n'en est pas moins vrai qu'à ce jour, cet épisode ne semble plus réellement être d'actualité au sein du conglomérat français. La chaîne haut de gamme a en effet retrouvé son allant et mène «toute seule» son petit bonhomme de chemin. Le réseau Sofitel compte ainsi à fin octobre 1997 quelque 104 établissements dans plus de 40 pays (soit un parc total de 20.518 chambres), dont 51% sont exploités en contrat de management et 41% détenus en propriété ou en location.

Reste que pour atteindre sa taille actuelle, Sofitel a été conduite à se remettre entièrement en question. «En 1990, la chaîne souffrait de deux déficits d'image. Premièrement, nous n'étions pas suffisamment implantés au niveau international», avoue Daniel Vrancx, ancien patron de Sofitel, désormais chargé du développement hôtelier du groupe Accor. Et d'ajouter, «il faut reconnaître ensuite que notre positionnement était un peu flou avec un certain nombre d'hôtels qui n'offraient pas une véritable prestation quatre étoiles.» Après mûres réflexions, Sofitel a donc finalement effectué un grand nettoyage de printemps : de 140 unités, au moment de la fusion avec Sofitel-Pullmann, la marque est tombée à 90.

«Méga» cure de jouvence

Mais, mieux encore ! Accor, dans le cadre de sa politique de réallocation des ressources, ayant accepté de délier les cordons de la bourse pour financer un vaste et ambitieux programme de rénovation qui devrait s'achever aux environs de l'an 2000, la chaîne s'est offert une «méga» cure de jouvence. «Il fallait impérativement aligner notre produit sur les grands noms du marché», explique Nicolas Ricat, nouveau directeur de la marque Sofitel.

Plus 350 millions de francs (dont 200 millions en Europe) ont été ainsi consacrés annuellement depuis 1993 au repositionnement des hôtels. Qu'il s'agisse du Sofitel Paris Forum Rive Gauche (200 millions de francs depuis 4 ans), du Sofitel Paris Arc de Triomphe (90 millions sur 4 ans) ou bien encore du Sofitel Paris Porte de Sèvres (94 millions de francs sur 3 ans), la quasi totalité du parc hôtelier parisien de la chaîne a été revu du sol au plafond. Le Sofitel Paris Saint-Honoré, entamant à son tour d'ici quelques mois d'importants travaux avec doublement de sa capacité.

La province, elle aussi, n'a pas échappé à la règle puisqu'une vingtaine d'hôtels a fait peau neuve au cours des deux dernières années, notamment les unités de Strasbourg, de Marseille Vieux Port... Stratégie identique à l'étranger, avec la complète rénovation des hôtels américains et l'achèvement d'une restauration lourde en Australie et au Brésil.

A Sydney en 1999

Repositionnée et se définissant désormais comme l'enseigne «naturelle» des Européens à travers le monde, Sofitel entend maintenant accélérer sa croissance. «Notre objectif est d'atteindre les 200 établissements d'ici 2010. Nous avons ouvert en moyenne 6 hôtels par an ces derniers temps, mais tablons sur une dizaine d'unités à l'avenir», indique le responsable du développement Accor. «Si nous pouvons nous associer à des chaînes régionales ou doubler notre capacité d'un coup, nous le ferons bien sûr», souligne Daniel Vrancx, en ne manquant pas de souligner qu'il n'y a pas cependant le feu au lac.

Pour l'heure, le réseau doit en effet canaliser son énergie afin de combler ses lacunes à travers le Vieux Continent. Sofitel devrait ainsi prochainement essaimer dans de grandes destinations européennes telles que Londres, Milan, Berlin, Munich, Prague, Oslo, Varsovie... Autre zone d'expansion pour la marque : l'Asie-Pacifique. Comprenant actuellement 12 hôtels dans 9 pays, le réseau souhaite s'étendre à une cinquantaine d'unités entre autres à Hong-kong, Jakarta, Osaka, Yokohama, Singapour et Delhi.

L'Amérique du nord constitue aussi une cible de choix pour Sofitel espérant y développer environ 25 hôtels dans des villes comme Boston, Dallas, Toronto, Ottawa, Montréal, Philadelphie, Seattle. Sans oublier l'Australie (où après à la reprise à Melbourne en 1996 de l'hôtel Regent, la chaîne va ouvrir en 1999 un Sofitel 5 étoiles à Sydney) et l'Amérique Latine.

Claire Cosson

ccosson@lhotellerie-restauration.fr

Sofitel a repris en 1996 le Regent à Melbourne.

Sofitel en quelques chiffres
1996 Réalisé 1997 Estimé Variation 96/97
Taux d'occupation 62,7% 63,7% 1 point
Prix Moyen TTC 593 FF 645 FF +9%
Chiffre d'affaires TTC 2,133 Mds FF 2,350 Mds FF +10%
Source Sofitel

Petite histoire de Sofitel

1964 : Premier établissement Sofitel à Strasbourg

1974 : Premier Sofitel aux Etats-Unis

1975 : Développement européen

1979 : Sofitel fait son entrée en Afrique

1980 : Association avec Novotel SIEH

1983 : Intégration au groupe Accor

1991 : Fusion avec Pullman International

1996 : Sofitel franchit le cap des 100 unités dans 43 pays


Lyon

«Les Trois »Dômes (Sofitel) font peau neuve !

De la salle des Trois Dômes, vue imprenable sur les toits de Lyon.Au Sofitel Lyon/Bellecour, les travaux de rénovation se poursuivent.

Et pour l'établissement qui accueillera la délégation officielle de la F.I.F.A. (Fédération Internationale de Football Association) lors du Mondial de football 98, après avoir reçu Bill Clinton à l'occasion du G7 en juin 96, 3 millions de francs viennent d'être investis aux «Trois Dômes», le restaurant panoramique (15/20 au GaultMillau) où officie Alain Desvilles (1).

Depuis août 1995, une enveloppe de 18 MF a été débloquée pour des travaux divers, tous signés par l'architecte lyonnais Pierre Chaduc : hall, ascenseur clients, réception, accès extérieurs et conciergerie; salons et bars du rez-de-chaussée; patio et certaines chambres.

«L'hôtel date de 1969 et il était important de le restructurer et de le moderniser» dit Eric Obeuf qui en assume la direction depuis 1989.

Au huitième étage de l'établissement, «Les Trois Dômes» (2) le restaurant panoramique et «Le Melhor» le bar panoramique, ont été totalement repensés avec le parti-pris de jouer sur le nom du restaurant en créant trois espaces et de renforcer l'ouverture panoramique sur Lyon.

Aux «Trois Dômes», l'utilisation de pierres du Gard, l'emploi de nouvelles structures de vitrages sans barrière de protection et un éclairage totalement rénové créent une atmosphère chaleureuse avec une vue fantastique sur la ville.

Pour «Le Melhor», le cuir, les boiseries et la moquette prolongent la sensation de confort avec, toujours, cette vue sur Lyon encore plus impressionnante la nuit venue, lorsque la ville s'illumine.

J.-François Mesplède

jfmesplede@lhotellerie-restauration.fr

(1) L'hôtel de 167 chambres dont 28 suites, affiche un TO de 65% avec un CA total de 62/63 MF (HT). Pour les «Trois Dômes» le ticket moyen est de l'ordre de 330 F avec des menus à 185, 275 et 350 francs et une carte-club avec menu à 320 francs, boissons comprises.

(2) Le restaurant tire son nom des trois dômes qu'il domine : celui de l'Hôtel-Dieu, le clocheton de la place Antonin-Poncet et le dôme du bâtiment central de l'Université Claude-Bernard. Ils sont désormais visibles dans le restaurant, par le biais de trois maquettes logées dans des niches revêtues de zinc vert-de-gris pour rappeler le matériau des dômes lyonnais, et mises en lumière par un système de fibres optiques avec changement de couleur et fondu enchaîné.



L'HÔTELLERIE n° 2533 Hebdo 30 octobre 1997

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