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Le marché des spiritueux en baisse de 4,4%

La Fédération Française des Spiritueux tire la sonnette d'alarme

La hausse des droits sur les spiritueux du 1er janvier dernier est à l'origine du recul général du marché enregistré au cours du premier semestre 1997, estime la Fédération Française des Spiritueux. Pour son président, Alain Trocquemé, la chute des ventes devrait entraîner, cette année, une baisse des recettes fiscales de l'ordre d'un milliard de francs.

Le marché des spiritueux a enregistré une baisse de 4,4% au premier semestre 1997. Un chiffre inquiètant pour la Fédération Française des Spiritueux (FFS) qui s'élève contre la désorganisation du marché. «Nos difficultés sont d'origine entièrement artificielle» a déclaré le président de la FFS, Alain Trocquemé qui montre du doigt les distorsions fiscales qui touchent «arbitrairement», selon lui, les différentes boissons alcoolisées en France. A cela s'ajoute bien sûr la loi Evin «dont la seule incidence connue a été le transfert de la consommation vers les produits bas-de-gamme». Un déplacement des ventes très largement constaté en linéaires mais qui a été encore plus durement ressenti par les bistrots qui ont vu une partie de leur clientèle limiter leur consommation au profit, notamment, de bouteilles achetées en discount et vidées sur le trottoir... Une désaffection qui n'apporte donc rien de positif au problème de l'alcoolisme, bien au contraire.

«Dans ce contexte, les produits d'origine française sont eux-mêmes plus fortement pénalisés» souligne la Fédération qui rappelle que si les marques des groupes internationaux «bénéficient des retombées de leurs campagnes de communication internationales» le marché français tend à se scléroser au détriment des petites et moyennes entreprises. «Les restrictions de publicité rendent très difficile le lancement de produits nouveaux d'origine française : presque tous sont aujourd'hui importés.» Autre phénomène constaté pendant l'été et directement lié, toujours selon la Fédération, aux restrictions publicitaires : «la part de marché des whiskies a dépassé, pour la première fois, en valeur, celle des anisés».

Pause fiscale

Pour la Fédération, une «pause fiscale» est impérative, évoquant la nécessaire «reconstruction» du marché. «Ce répit pourrait être également mis à profit pour concevoir, dans le cadre d'une concertation des pouvoirs publics avec les professionnels, un système de taxation des boissons alcoolisées simple, équitable, plus efficace, et prenant en compte leur teneur en alcool» explique le président de la FFS qui demande, dans la foulée, on s'en doute, une révision de la loi Evin. Les pouvoirs publics qui pratiquent davantage la fuite en avant écouteront-ils l'appel des fabricants français de spiritueux ? Rien n'est moins sûr. Alain Trocquemé met toutefois en avant l'inévitable diminution des recettes fiscales engendrées par la chute des ventes, montant qu'il chiffre pour l'année 1997 à près d'un millard de francs. Par ailleurs, sur les 600.000 postes liés à la filière des boissons alcoolisées, 10% seraient aujourd'hui menacés «à très court terme» par la baisse des marchés. Sans tomber dans le corporatisme franchouillard, il serait peut être bon que les pouvoirs publics reviennent sur certains dogmatismes dont ils ont le secret au profit du commerce en France. Bloquer les rouages du commerce n'a jamais été bénéfique à une société. Le vieil adage «trop d'impôt tue l'impôt» étant de circonstance.

Sy. Soubes

ssoubes@lhotellerie-restauration.fr

Le président de la FFS, Alain Trocquemé, souhaite une pause fiscale et une adaptation de la loi Evin.



L'HÔTELLERIE n° 2532 hebdo 16 octobre 1997

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