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Projet de loi de finances de 1998

Poursuite de la baisse du budget du Tourisme

Malgré les efforts de Michelle Demessine, Bercy a refusé de délier les cordons de sa bourse.

Dans le projet de loi de finances de 1998, le Tourisme passe ainsi de 355 millions promis
en 1997 (335 réellement engagés) à 338 millions.

«On ne peut pas résumer la politique du tourisme à ses seuls aspects budgétaires.» En débutant son discours de présentation du budget 1998 à la presse par ces quelques mots et en ne manquant pas de rappeler «qu'on ne peut pas résumer les aspects budgétaires de la politique du tourisme à la seule ligne tourisme», Michelle Demessine cherchait de toute évidence à calmer les esprits. Et pour cause ! Lors de son arrivée au ministère, elle avait en effet déclaré tout mettre en oeuvre pour ramener le budget au niveau de celui enregistré en 1993 (430 millions de francs). Après avoir certes obtenu dans un premier temps le décret d'avances de juillet qui rétablissait le budget 1997 à hauteur de 335 millions de francs (contre 355 millions initialement budgetés), le nouveau secrétaire d'Etat au Tourisme n'est au final malheureusement pas parvenu à infléchir la position des grands pontes de Bercy concernant 1998. Les moyens financiers du ministère chargé du Tourisme vont en effet une nouvelle fois baisser l'an prochain. En moins de quatre ans, l'enveloppe budgétaire sera passée ainsi de 430 millions de francs en 1993 à 338 millions pour 1998 (total des moyens de paiement). Et ce même si Mme Demessine «n'écarte pas la possibilité d'une progression émanant du débat parlementaire.» Résultats de cette réduction : les services dépendant de Michelle Demessine vont prochainement procéder à certaines réorganisations. Le ministère va d'une part dorénavant consacrer l'essentiel de son budget de communication à la Campagne Bonjour. Parmi les autres services touchés figurent d'autre part Maison de la France et l'AFIT. L'outil de promotion de la France, dirigé aujourd'hui par Alain Galliano, enregistre effectivement une diminution sensible de sa dotation, soit 124 millions de francs contre 180 un an auparavant. Quant à l'Agence Française d'Ingénierie Touristique, elle devra faire avec des moyens financiers en chute de 15% par rapport à l'an dernier.

90 millions de touristes étrangers avant
l'an 2007

Le tourisme, encore et toujours apparemment considéré comme le parent pauvre de l'économie par un grand nombre d'hommes politiques, Michelle Demessine ne baisse pas pour autant les bras. Malgré le fléchissement de son budget, elle défend en effet toujours aussi fermement son secteur et entend bien poursuivre sa politique, qui s'articule d'ailleurs autour de trois axes principaux : accroître la fréquentation touristique, favoriser le développement économique et l'emploi et enfin rendre l'intervention de l'Etat plus efficace.

Concernant l'augmentation du nombre de touristes foulant le sol français, le secrétaire d'Etat au Tourisme table tout simplement sur 90 millions de touristes étrangers avant l'an 2007, susceptibles de générer à cette date plus de 200 milliards de recettes de commerce extérieur. Accroître la fréquentation touristique signifie en outre pour elle, «permettre à tous nos concitoyens de partir en vacances. Les vacances constituent un besoin élémentaire comme celui de se nourrir, un droit fondamental comme celui de travailler», a ainsi indiqué Michelle Demessine. Pour atteindre ce dernier objectif, elle opte pour l'élargissement du droit aux chèques-vacances (un million de familles, soit quatre millions de personnes, en ont bénéficié en 1996) et espère par ailleurs que les caisses d'allocations familiales puissent augmenter leurs subventions ou accorder des prêts aux organismes accueillant leurs allocataires.

Du temps pour
rembourser

Sans oublier également l'amélioration de l'accès aux vacances des handicapés et l'aide aux associations du tourisme social. A ce sujet d'ailleurs, la priorité n°1 du budget du Tourisme 1998 sera la réhabilitation du parc immobilier des organismes du tourisme social dont les crédits de paiement vont doubler passant de 7,9 millions en 1997 à 16,9 millions en 1998.

Parallèlement, Michelle Demessine compte aussi créer un plan emploi avec l'aide du réseau des délégués régionaux au Tourisme, l'ensemble des services de l'Etat et la conclusion d'accords cadres avec divers partenaires. «2.000 emplois pourront rapidement voir le jour», a-t-elle précisé. Enfin, le secrétaire d'Etat au Tourisme veut tout mettre en place afin que les PME puissent surmonter leurs difficultés financières. Sur ce point précis, si elle reconnaît que la question des charges fiscales et sociales des entreprises de main d'oeuvre déborde le champ du tourisme, elle se battra pour négocier avec le ministère des Finances et celui des Affaires Sociales.

«Le processus de restructuration de la dette des entreprises hôtelières passe par une meilleure mobilisation des crédits Sofaris. La baisse des taux d'intérêt doit profiter aux sociétés du secteur, il faut leur donner du temps pour rembourser», a-t-elle déclaré haut et fort. Tout un programme en perspective !

Claire Cosson

ccosson@lhotellerie-restauration.fr

Michelle Demessine : «Les vacances constituent un besoin élémentaire comme celui de se nourrir, un droit fondamental comme celui de travailler».

LA FAGIHT ET LA COFIT SE DÉCLARENT SATISFAITES

Jacques Jond, président de la FAGIHT et de la COFIT, se dit très satisfait de la décision que vient d'adopter le gouvernement, à savoir de modifier les départs et retours des vacances scolaires d'hiver de 1998 et 1999 en les rétablissant en fin de semaine, tout en respectant la période globale des vacances d'hiver commençant début février pour se terminer début mars. Il rappelle en effet qu'expérimentés durant l'hiver 1996-1997, les allers et retours en milieu de semaine ont eu un impact négatif pour certains professionnels, notamment pour les locations meublées et les résidences de tourisme qui ont eu plus de mal à s'adapter à une souplesse dans la prise de réservation que l'hôtellerie. Jacques Jond ne manque pas en outre de préciser que la clientèle elle-même se prêtait mal à une réforme qui remettait en cause des habitudes de séjours hebdomadaires fortement ancrées dans la tradition.



L'HÔTELLERIE n° 2530 Hebdo 9 octobre 1997

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