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Grenoble

Les 80 ans de l'Ecole Hôtelière des Alpes

Une des plus anciennes écoles hôtelières d'Europe est octogénaire. C'est en effet en 1917 qu'une petite équipe de professionnels, d'enseignants et d'élus, prévoyant l'après-guerre, ont décidé de créer à Grenoble une école spécifique aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration, avec des stages de formation dans les maisons, à l'époque bien plus nombreuses qu'aujourd'hui.

D'entrée, l'enseignement dispensé a été à la fois d'ordre général - avec déjà une place pour les langues étrangères - et technique. L' Ecole hôtelière des Alpes démarra dans les combles d'un palace réputé de 250 chambres en plein cœur de la ville, l'hôtel moderne et des Trois-Dauphins, hélas disparu dans les années cinquante, puis occupa d'anciens bâtiments religieux nationalisés en 1905, comme le collège des Minimes et le Grand Séminaire.

Le tourisme, néologisme inventé par un enfant du pays, grand voyageur à l'observation aiguë, Stendhal, se révélait jour après jour comme un filon économique prometteur dans les Alpes. Depuis le Second Empire, le thermalisme, puis le romantisme des lacs et des montagnes, drainaient vers le Dauphiné et le Royaume Sardo-Savoyard une clientèle fortunée aussi bien de France que des Empires austro-hongrois, ottoman, britannique et allemand.

A cette époque, les Alpes françaises avaient autant d'atouts que les Alpes suisses, mais les voisins helvètes avaient une bonne longueur d'avance, tant dans le domaine de l'accueil, de l'hôtellerie et de la restauration que dans celui des équipements et des aménagements.

De l'auberge au palace

Dès le début de ce conflit qui embrasait toute l'Europe, les initiateurs du projet avaient compris que cette guerre se doublait d'une révolution qui, directement ou indirectement, allait bouleverser les Etats, mais aussi une époque, des peuples, des modes. L'arc alpin et ses richesses touristiques avaient une carte à jouer dans l'après-guerre, à condition de préparer le jeu.

En fait, pendant quatre-vingts ans, l'Ecole hôtelière des Alpes, allait connaître bien d'autres changements de société, d'autres guerres, d'autres besoins et d'autres priorités également. Elle s'est toujours adaptée aux nouvelles donnes quelquefois plus rapidement et plus souplement que des professionnels eux-mêmes arcboutés sur des positions corporatistes ou sur des avantages acquis. Longtemps, en effet son statut a été mixte, l'Education nationale ayant pour partenaires la ville de Grenoble et le Conseil Général de l'Isère, ainsi que des professionnels, toutes disciplines confondues.

Des dizaines de milliers d'élèves sont passés par Lesdiguières et il n'est pas rare, parmi les derniers arrivés, de trouver des petits-enfants de grands-parents diplômés un demi-siècle avant eux.

Pendant l'entre-deux guerres, alors que le savoir-faire français était encore reconnu dans le monde entier, l'Ecole expédia nombre de ses lauréats dans le monde. De même, l'empire colonial offrait des perspectives attrayantes. Dès les années trente, le tourisme saisonnier a permis de nouveaux débouchés, préludant les congés populaires, puis les sports d'hiver, enfin les grandes migrations d'au-jourd'hui.

Du CAP au Bac + 3

Le tourisme aussi a changé. Celui, traditionnel associant le patrimoine et le terroir, a encore de beaux jours devant lui. Mais, dans les villes, le tourisme classique a fait place au tourisme d'affaires et aux congrès. Les chaînes hôtelières, volontaires ou intégrées, autorisent des plans de carrière prometteurs à ceux qui acceptent la mobilité de l'emploi. Quant à la restauration, c'est peu de dire qu'elle connaît à son tour un grand chambardement.

Toutes ces évolutions, prévisibles ou subies, le proviseur actuel Bernard Cohen et ses différentes équipes en tiennent compte. Deux lycées, avec des finalités différentes ont été réunis autour de ce fameux hôtel Lesdiguières, institution chère aux Grenoblois mais atelier d'application efficace : le tout est devenu L'Ecole hôtelière de Grenoble.

Aujourd'hui, la formation est plurielle, comme les diplômes qui les sanctionnent : CAP, BT, BTS, baccalauréat et même, en collaboration avec l'Université, deux diplômes supérieurs (Bac + 3) de " Direction des Unités de restauration " et de " Management des Unités hôtelières ".

Une grande fête lundi 1er décembre

Tout comme les métiers de l'Hôtellerie et de la Restauration, l'Association des Anciens élèves a connu des hauts et des bas mais, depuis quelques années, elle peut s'appuyer sur un professeur honoraire très apprécié de ses pairs comme de leurs disciples : Noémie Gaude. Elle a constitué un bureau de choc, avec notamment Marie-Rose Godin et Annie Cesmat respectivement anciennes secrétaire et intendantes.

La fête du 80ème anniversaire aura lieu le lundi 1er décembre avec un programme attrayant, des expositions de photos et de souvenirs, buffet de gala, thé dansant, etc.

La prospection des anciens élèves a commencé, mais que de changements d'adresses depuis 1917 ! Les premières promotions ont d'ailleurs en grande partie disparu.

Aussi les archives de l'Ecole hôtelière de Grenoble ne sont pas suffisantes pour retrouver tous les anciens (1). Noémie Gaude compte beaucoup sur le bouche à oreille de ceux qui ont gardé des liens avec les camarades de leur promotion ou des promotions suivantes. D'étonnantes retrouvailles en perspective...

C. Bannières

(1) Permanence tous les lundis à l'Ecole hôtelière de Grenoble de 14 à 17 heures, 15, avenue Beaumarchais, 38100 Grenoble.

Tél : 04.76.21.38.54, fax : 04.76.70.06.13 ou Noémie Gaude, 31 rue Paviot, 38120 Saint-Egrève, Tél : 04.76.75.30.66.

La prospection des anciens élèves a commencé pour fêter les 80 ans de l'établissement. Mais que de changements d'adresses depuis 1917 !



L'HÔTELLERIE n° 2530 Hebdo 9 octobre 1997

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