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Conjoncture

Un été de bonheur.... à Marseille

Marseille est heureuse : la saison estivale lui a démontré qu'elle pouvait renouer avec le tourisme. Hôtels, restaurants et bars, professionnels des activités de sports et de loisirs, sont globalement satisfaits. Leurs résultats ont été meilleurs que l'été précédent malgré un mois de juillet au climat morose....

"Nous partons de loin, et nous ne nous satisfaisons donc pas des résultats obtenus car nous avons encore beaucoup à faire, mais cette saison estivale nous prouve que Marseille commence à être une destination touristique et que nous sommes sur la bonne voie. Nous sommes donc tous contents", estime Dominique Vlasto, adjoint municipal au tourisme.

Les chiffres de fréquentation des bureaux de l'Office du tourisme sont en progression de 28% avec une très forte progression des touristes français, qui représentent 70% des personnes venant se renseigner, et une clientèle étrangère en stagnation parmi laquelle on rencontre de plus en plus d'asiatiques, de belges, de hollandais et de scandinaves.

Hôtellerie : hausse du taux d'occupation et du prix moyen de vente

Si en juillet le climat n'a pas été très favorable aux affaires, en août les hôteliers marseillais ont vu leur taux d'occupation augmenter de près de 8% par rapport à l'année précédente, passant de 57 à 65%. En cumul sur l'année la progression est environ de 4% dans la capitale phocéenne.

Une clientèle française en hausse, une clientèle de passage (sans réservation) en hausse également, ce qui constitue un phénomène nouveau pour la ville, une saison d'affaires qui s'est terminée plus tard dans la saison expliquent notamment cette progression.

Autre élément de satisfaction, note Marc Thépot (groupe Accor), responsable de l'hôtellerie de chaîne au sein du CHR 13, "cette progression du taux d'occupation s'est accompagnée, pour les établissements indépendants comme pour les chaînes, d'une augmentation du prix moyen de la chambre, ce qui nous permet d'atteindre un niveau satisfaisant désormais à Marseille. Avec ces deux clignotants au beau fixe, notre Revpar a également augmenté. Globalement, en cumul sur l'année, on peut estimer que le marché a pris 8%. Marseille devient une ville de villégiature, et le tourisme urbain et maritime s'y développe, avec, avant tout, des courts séjours et du tourisme individuel."

Un mois d'août
excellent pour les bars et restaurants

Du côté des restaurants et des bars, des commerces et des activités de sports et loisirs, selon un sondage réalisé par l'Office du tourisme auprès de 200 professionnels, l'humeur est également au beau fixe.

Dans les zones touristiques (Ilot Thiars, Escale Borely, Vallon des Auffes...), les restaurateurs tirent largement leur épingle du jeu, malgré un mois de juillet jugé parfois catastrophique. Le mois d'Août a en effet été excellent : jusqu'à 50% de plus en chiffre d'affaires par rapport à 1996, alors que la baisse de juillet atteignait jusqu'à 15%. Les établissements à forte spécificité (cuisine, décor, site exceptionnels) n'ont pas ressenti cette rupture d'un mois à l'autre.

Si les clients ont été plus nombreux , le montant de leur ticket moyen a cependant régressé. Autre caratéristique qui se confirme d'une année sur l'autre : la clientèle est plus exigeante et préfère les menus à la carte.

Président de la Sem gérant l'Escale Borely, située en bord de plage, Henri Tulimiero, également patron du Snooker-club, constate de son côté que ce complexe de 15 commerces, dont douze restaurants à thèmes et brasseries, a désormais trouvé son identité et, après cinq années d'existence, est bien acceptée, tant par les Marseillais que par les touristes. "Nous avons bien maintenu le cap cet été et allons relancer la communication pour passer à la vitesse supérieure", affirme-t -il.

Du côté des sports et loisirs, la satisfaction est de mise, contrairement à l'ensemble de la région et du département, avec notamment une bonne fréquentation des activités proposées autour de la mer : notoriété croissante de Marseille en tant que site de plongée, baie de plus en plus prisée pour les régates et courses ( Route des Iles, Grand Prix Fifaro solo, Tour de France à la voile, Jury's cup, Coupe du monde des étudiants...). Quant aux Calanques, elles deviennent un centre européen d'escalade et de randonnée.

Outre cette bonne fréquentation, Marseille a une autre raison d'être optimiste : selon l'adjoint au tourisme, la ville commence à attirer une clientèle haut de gamme plus importante que traditionnellement, comme en témoignent les ventes estivales des commerces de luxe qui ont séduit une clientèle régionale, asiatique et sud américaine.

"La ville s'affirme en tant que destination touristique grâce à la synergie mise en place avec les institutions et les professionnels du tourisme, estime Dominique Vlasto. Celle-ci doit se consolider en vue des grands événements qui se dérouleront à Marseille d'ici la fin de ce siècle , coupe du monde et millième anniversaire de la ville. Nous devons encore progresser en quantité et en qualité."

L. Casagrande

Les terrasses ensoleillées de Marseille attirent de plus en plus d'estivants : un signe encougeant pour les professionnels du tourisme de la région.


Vosges

Saint-Quirin abrite le premier hôtel municipal de France

Didier et Valérie Soulier, restaurateurs à Saint-Quirin, ont largement bénéficié du soutien de la petite commune pour ouvrir leur restaurant gastronomique l'Hostellerie du grand Prieuré. Ils sont à présent régisseurs de recettes du premier hôtel municipal de France.

Didier et Valérie Soulier, propriétaires du restaurant L'Hostellerie du Grand Prieuré à Saint-Quirin, au cœur des Vosges du Nord, détiennent depuis cet été le statut singulier de régisseurs de recette et d'apporteurs d'affaires du premier hôtel municipal de France. La commune a acquis, pour 2,4 millions de francs, une vaste maison attenante au restaurant du couple pour la transformer en hôtel deux étoiles. L'entretien et la gestion sont assurés par du personnel municipal. Les Soulier encaissent les règlements des clients - les chèques sont libellés à l'ordre du trésor public -, perçoivent 20 F par nuitée au titre d'«apporteurs d'affaires» lorsqu'ils enregistrent des réservations, assurent les petits déjeuners - que la mairie leur rembourse. Cet accord offre un intérêt non négligeable aux clients de l'hôtel, qui peuvent désormais prendre leurs repas à l'Hostellerie.

Didier et Valérie Soulier sont arrivés à Saint-Quirin en 1990 suite à une bien curieuse annonce : la municipalité venait de racheter un restaurant fermé depuis six ans, et cherchait un couple de gérants pour remonter l'affaire. «Nous sommes un village d'accueil : nous recevons toute l'année des pèlerins, des touristes, les familles des résidents de nos deux maisons de retraite... Il nous fallait un restaurant gastronomique pour fixer cette clientèle de passage», explique René Gelly, maire de Saint-Quirin, 1.200 habitants. L'ancien officier ne s'est guère embarrassé de formalités pour faire son choix. «J'ai évalué les compétences des candidats dans mon assiette, en goûtant le repas gastronomique que je leur avais commandé». Une raviole de langouste permet ainsi à Didier Soulier, alors âgé de 29 ans, de décrocher l'appel d'offres. Le jeune couple signe en 1991 une convention lui assurant la propriété du fonds pour 300.000 F. Locataire des murs avec option d'achat, il s'acquitte d'un loyer couvrant l'emprunt et les frais financiers de la mairie et sera entièrement propriétaire de cette affaire d'ici une quinzaine d'années. «Les banques ne nous auraient jamais suivi sur un projet pareil», admet Valérie Soulier.

La confiance du maire s'avère bien placée : le bel établissement de 80 places au cœur du village, franchit le seuil de 2,5 millions de francs de recettes dès la première année. Didier Soulier rejoint les toques blanches internationales en 1992 ; son établissement entre au guide Michelin puis au Gault et Millau cette année. Dernier succès en date : le trophée Océan que Didier Soulier a remporté à Concarneau en juillet 1997 avec un merlan en portefeuille à l'embeurré d'huître et son coulis.

P. Braun

Didier et Valérie Soulier devant leur établissement qui vient d'entrer au Gaut et

Millau : une belle récompense pour honorer leur cuisine.



L'HÔTELLERIE n° 2528 Hebdo 25 septembre 1997

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