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Gourmandise oblige

C'est un article qui se termine ainsi : «sans compter une étape savoureuse, gourmandise oblige, dans l'une des deux fermes auberges du pays...»

Bravo pour les deux «fermiers aubergistes» capables, face à plusieurs dizaines de restaurants, et non des moindres, installés dans la zone concernée, de capter ainsi l'attention d'un plumitif de province.

En fait, peu importe la date et le lieu de ce poulet commis par un inconditionnel du tourisme vert, peu soucieux d'originalité et qui s'est probablement contenté de reproduire les propos d'une hôtesse d'office de tourisme ou de recopier le dépliant d'un syndicat intercommunal. Il est vrai qu'en notre fin de siècle, il ne faut s'étonner de rien, et surtout pas de l'absence de l'élémentaire bon sens qui a disparu de tout discours. Car enfin, lorsqu'on apprend «qu'un syndicat intercommunal à vocation unique a souhaité révéler les points forts qui font l'authenticité du pays et de ses habitants, autour du vin, de la conchyculture, et de la pêche», il est normal de s'interroger sur les débouchés de ces producteurs soucieux de la promotion de leur terroir. Si seules deux fermes auberges ont droit à la considération des initiateurs du projet, ou bien ce sont de véritables cantines, ou bien la production locale est confidentielle ? Comme ce n'est ni l'un ni l'autre cas, il faut regretter l'ignorance dans laquelle sont maintenus les établissements de restauration dont les qualités culinaires valent largement celles des fermes auberges. Mais qui doit-on incriminer ? A la profession de se remettre en cause, ne serait-ce qu'au niveau de la communication. Dans chaque commune, les restaurants pourvoient au budget municipal beaucoup plus largement que n'importe quelle ferme auberge, gîte rural et autre table d'hôte. Ne seraient-ils pas en droit d'obtenir une reconnaissance au moins équivalente à leur contribution sonnante et trébuchante aux oeuvres collectives?

Plus largement, n'est-il pas temps de songer à une véritable politique de communication, à une mise en oeuvre d'une promotion dynamique et rationnelle, d'une approche marketing ciblée et efficace ?

A la profession de chercher des réponses, que d'autres ont déjà trouvées...

L.H

L'HÔTELLERIE n° 2526 Hebdo 11 septembre 1997