Lancée l'an dernier en province (et depuis 1994 à Paris), Bistrots en Fête a séduit cette année onze municipalités qui apporteront donc leur soutien financier à l'opération en association avec les Chambres de Commerce et d'Industrie. Si les chiffres n'ont pas été communiqués, il faut toutefois rappeler qu'aucune participation sonnante et trébuchante n'est demandée aux cafés qui souhaitent entrer dans la ronde. Et que seule, la rémunération des artistes est à leur charge, en dehors, bien sûr, de l'énergie déployée. Car, pour réussir Bistrots en Fête, on l'a constaté au cours des trois précédentes éditions, il faut faire preuve de dynamisme. Apposer une affiche sur sa vitrine, accrocher des ballons au dessus du comptoir ne suffisent pas.
L'an dernier, 75% des patrons ayant mis le pied à l'étrier ont estimé que Bistrots en Fête avait été chez eux un succès. Joli score qui montre l'intérêt de l'opération. Des cafetiers, qui ont transformé leur bistrot en musée de la sardine, en jungle équatoriale, en bodegas ou en véritable temple de la voiture ancienne, qui ont fait venir des danseuses du ventre, des diseuses de bonne aventure, des groupes techno, des prestidigitateurs, qui ont aussi réalisé des menus spéciaux ou proposé des boissons à prix doux.
Le type d'animation est laissé à l'entière appréciation des professionnels du zinc qui bénéficient néanmoins d'une aide logistique de l'agence Prismalion, chargée de l'organisation de Bistrots en Fête depuis ses débuts, et qui a mis à la disposition des établissements, peu avant l'été, un fichier comprenant plus de 900 artistes répartis un peu partout en France. Au total, ce sont près de 5.000 animations différentes qui devraient être ainsi présentées les 25, 26 et 27 septembre prochains selon Prismalion qui a également adressé à chaque patron d'établissement un «vademecum de l'animation», document, précise-t-on, qui a été «élaboré avec les institutionnels concernés». Ces «recettes» du bon usage de l'opération abordent aussi bien la «valorisation de la clientèle» que «l'importance de la décoration», la «mobilisation du personnel» ou «le rôle des relations de quartier». Sans oublier qui prévenir avant une animation dans son établissement (voisins, forces de l'ordre, etc.), comment engager un artiste conformément aux lois et pourquoi il ne faut pas négliger les conseils de son comptable. On se souviendra des problèmes rencontrés en 1996 avec les administrations qui ont fait preuve, dans certaines villes, d'un zèle tout particulier à l'égard des bistrots avant et pendant l'opération...
Sur le nombre de participants, les prévisions sont atteintes : 3.000 bistrots, dont un tiers à Paris, vont arborer les couleurs de Bistrots en fête. A la grande satisfaction de l'Association des Brasseurs de France, qui est à l'origine, et dont le président, Jean-Paul Schmitt, a souligné l'importance de l'opération «devenue aujourd'hui», selon ses propres paroles, «un rendez-vous incontournable du calendrier festif français», faisant également remarquer que celle-ci mettait «sous les feux de l'actualité toutes les actions que l'interprofession développe et dont la Charte de qualité des cafés-brasseries est la pierre angulaire.» Les professionnels auront compris le message.
Sylvie Soubes
ssoubes@lhotellerie-restauration.fr
75% des patrons d'établissements ayant participé l'an dernier à l'opération ont estimé que celle-ci avait été un succès. Ils seront 3.000 cette année à entrer dans la ronde.
L'HÔTELLERIE n°
2525 Hebdo 4 septembre 1997
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